Chapitre 45 : La Tueuse De Bébé

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29 avril 1944,

Point de vue Konrad :

Je me réveille en hurlant. Je me redresse et me replie sur moi-même. Des larmes coulent en abondance sur mes joues et je ne parviens pas à me calmer. Je sens mon cœur cogner fort contre ma poitrine, comme s'il voulait sortir de là. J'étouffe un sanglot et laisse la souffrance s'emparer de mon âme.

Je sens alors une main glisser dans mon dos. Je tourne la tête et vois Nelly, le visage mort d'inquiétude. Je l'attire brutalement contre moi et la serre dans mes bras, la vision d'elle étant abusée par ces deux hommes me revenant à l'esprit. Elle passe sa main dans mes cheveux puis me donne un bisou sur la joue, essuyant par la même occasion mes larmes.

- Konrad...

Elle pose alors ses lèvres sur les miennes avec précipitation. Nous nous recouchons sans pour autant stopper notre baiser. Je me retrouve au dessus d'elle tandis que nos langues commencent à s'enlacer à leur tour. A bout de souffle, nous finissons par nous reculer l'un de l'autre. Elle me regarde amoureusement tandis que je replace l'une de ses mèches derrière son oreille. Une lueur d'inquiétude traverse toutefois ses iris.

- Konrad... Qu'est ce qu'il s'est passé ? C'est ton cauchemar?

Je soupire en me levant puis vais ouvrir la fenêtre : j'ai besoin d'air.

- J'ai vraiment pas envie d'en parler Nelly, c'était...Horrible.

Je l'entends s'approcher à pas de loup. Elle m'enlace par derrière et pose sa tête contre mon dos.

- D'accord je respecte ton choix mais n'oublie jamais que je serai toujours là pour toi, quoi qu'il arrive.

- Je sais.

Je me retourne et lui fais un bisou sur le front avant d'aller enfiler une chemise. Je sens son regard intense sur moi, créant en moi une chaleur dans le bas ventre. Je me retourne et boutonne ma chemise, prenant soin de le faire aussi lentement que possible. Alors que son regard se balade sur mon corps, je remarque qu'elle se mort la lèvre.

- La vue a l'air de te plaire on dirait...

Elle se met à rougir.

- N'importe quoi !

Je rigole tout en enfilant des chaussures.

- Je vais prendre un peu l'air.

Elle hoche la tête puis se rallonge en souriant. Je prends une veste et sors de la chambre après un dernier regard vers elle.

***

Je regarde une dernière fois la liste que Robert m'a confiée. Il y a environ une heure, il nous a demandé à moi, Nelly et David d'aller chercher quelques petites bricoles chez Rosemay. A en voir la longueur de la liste, ce n'est pas exactement ce que j'aurais dit mais bon... J'entre dans la boutique suivi par mes deux compagnons. Je regarde autour de moi : personne.

- Rosemay ?

Aucune réponse.

- Vous êtes là ? Nous souhaiterions un miracle.

Je la vois enfin sortir de l'arrière boutique en souriant.

- Ah c'est vous ! Depuis qu'un allemand a dit approximativement la même chose, je me méfie.

Je lui tends la liste.

- Ce n'est pas grave. Il nous faudrait tout ça s'il vous plaît.

- Bien sûr, attendez-moi ici.

Tandis qu'elle repart dans l'arrière boutique, je me tourne vers Nelly et David. Ce dernier frissonne :

L'ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant