Harry Potter : L'étrange nuit de Percy Weasley

Chapitre 12 : La visite de Mimi Geignarde (Partie 1)

   Cette fois, Percy ne travaillait plus du tout, il se sentait encore plus mal que lorsqu'il était revenu de son petit tour avec Nick Quasi-Sans-Tête. Le visage plongé dans ses mains, ses lunettes déposées sur son bureau, il pleurait et se remémorait tout ce qu'il avait vu et surtout entendu avec Hagrid, ses larmes coulaient entres ses doigts et venaient inonder ses parchemins.

La petite balade qu'il avait fait à Pré – au - Lard lui avait fait du bien, voir tous ces décors colorés et ces feux d'artifices lui avaient rappelé de bons souvenirs d'enfance, il avait eu l'impression de rajeunir, de redevenir enfant et il s'était rendu compte qu'il avait tort. Noël avait vraiment quelque chose de magique, mais entendre sa famille et les parents d'Audrey l'insulter, lui avait fait tellement mal même si c'était la stricte vérité. Les moqueries de ses frères et sœurs et les commentaires de Madame Fairfax lui avait brisé le cœur en mille morceaux et le fait qu'il vienne d'apprendre que sa mère était très malade et risquait de mourir par sa faute ne l'arrangeaient guère. Il se sentait coupable, tellement coupable qu'il aurait préféré mourir plutôt que de rester en vie et en bonne santé, alors que Molly n'allait pas bien.

Audrey avait raison depuis le début, il était cruel avec sa famille et torturait mentalement la pauvre Molly de part son comportement, à tel point qu'elle en était tombée gravement malade. Percy avait honte et était en colère contre lui-même, aucun enfant ne devraient faire souffrir sa maman comme il le faisait depuis trois ans, et surtout pas une merveilleuse maman tel que Molly Weasley.

Même s'il détestait encore un peu sa famille, jamais il n'avait pensé qu'il leur ferait du mal à ce point. Et pourquoi pleurait-il maintenant ? Pourquoi soufrait-il à ce point alors qu'il disait tout le temps ne plus avoir de sentiments pour sa famille ? En vérité, même s'il avait toujours refusé de le reconnaître, au fond de lui-même Percy aimait encore sa famille et ne voulait pas qu'elle souffre. La culpabilité qui l'affligeait maintenant était trop lourde et pesait énormément sur ses épaules.

-Ooooooh, pauvre petit Percy Weasley. Tu pleures ? C'est drôle, mais depuis que je te connais, je ne t'avais jamais vu pleurer, dit une voix de fille dans son dos.

Percy sursauta et tomba à nouveau de son fauteuil. Lorsqu'il se redressa, qu'il levit ses yeux toujours inondés de larmes et après avoir remis ses lunettes, il vit un fantôme qui se tenait devant lui. C'était une jeune fille d'environ 13 ou 14 ans, avec de longs cheveux coiffés en couettes de chaque côté de sa tête, de grosses lunettes rondes sur le nez et vêtu d'un uniforme de Poudlard de la maison Serdaigle.

-Mimi Geignarde ? Ce... c'est toi la dernière personne qui doit me voir ?

-Eh oui, c'est moi ! A moins que tu n'es pas envie que je vienne te voir...

La jeune fille avait pris un air de chien battu, comme si elle s'apprêtait à fondre en larme. Mimi Geignarde avait toujours été un peu susceptible.

-Oh non, non, s'excusa Percy en essuyant ses larmes et en redressant (une nouvelle fois) son fauteuil. Je suppose que tu es venu me montrer le futur ? Mon futur je suppose ?

-Oh incroyable, répondit Mimi d'un air sarcastique. Comment as-tu deviné ?

Percy renifla et essuya de nouveau ses yeux d'un revers de manche.

-Et bien, Sir Nicholas est venu me montrer mon passé, Hagrid m'a montré mon présent, alors je suppose que Dumbledore t'a chargé de me montrer mon futur. C'est assez logique je trouve comme résonnement.

-Wouah, mais c'est qu'il est encore intelligent le petit Percy Weasley ! Il arrive encore à avoir un résonnement correct alors que sa tête est prête à exploser tellement elle est gonflée d'orgueil.

-Oh... oh non, arrête ça Mimi s'il te plait, hoqueta Percy entres deux sanglots. Je... je ne suis plus comme ça depuis le... le début de la soirée. Je ne veux plus être la personne que je suis devenu.

-Oui, il faut reconnaitre que tu es devenu un homme très décevant, fit Mimi en pouffant de rire.

-S'il te plait, arrête de te moquer de moi. Je souffre assez comme ça depuis le début de la soirée, pas besoin d'en rajouter une couche.

Mimi ne répondit rien, elle se contenta simplement d'adresser à Percy un sourire moqueur, tandis que ce dernier ramassait tous les livres et les parchemins qui étaient tombé sur le sol dans sa chute.

-Quand comptes-tu m'emmener dans le futur ? Demanda Percy en regardant Mimi lire l'un de ses parchemins.

-Disons... dès que tu seras prêt, répondit-elle toujours en lisant le parchemin. Je ne pensais pas que ton travail était si ennuyeux, en quoi est-ce si important de connaitre le pourcentage de vente d'une marque au Chemin de Traverse ?

-Euh... et bien... ça nous permet de...

Mimi ne laissa même pas le temps au troisième fils Weasley de répondre à sa question, elle s'empressa d'ajouter :

-Et c'est pour ce travail ennuyeux à mourir que tu as décidé d'abandonner ta famille ?

En entendant les paroles du fantôme, Percy se cogna violemment la tête sur son bureau et en ressortit pour dévisager Mimi, en se massant le sommet du crâne.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Ne crois-tu pas que ton travail n'est franchement pas très passionnant ? Ne crois-tu pas que beaucoup de monde n'en a rien à faire de ton boulot pour l'autre là – comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, Barty Croupton. En plus, il n'en a strictement rien à faire de toi...

-Ne dit pas ça ! Se fâcha Percy. Ce n'est pas vrai, mon patron ne s'en fiche pas de moi ! Nous traversons des moments très difficiles en ce moment au Ministère, alors nous sommes tous surchargés de travail. Barty Croupton n'est pas le seul patron à surcharger de travail ses employés ! Tu n'es qu'une gamine, tu ne peux pas comprendre les problèmes des adultes !

Mimi Geignarde se sentit contrariée, aussi elle se leva du bureau et survola Percy pour le submerger de toute sa colère :

-MOI UNE GAMINE QUI NE COMPRENDS PAS LES PROBLEMES DES ADULTES ?!!! POURQUOI ME DIS-TU CA ?!!! PARCE QUE JE SUIS MORTE A L'ÂGE DE 14 ANS ?!!!! PARCE QUE TOI TU COMPRENDS TOUT PEUT-ÊTRE ?!!! TU N'ES MÊME PAS CAPABLE DE T'APERCEVOIR QUE CE CROUPTON TE PRENDS POUR SON ESCLAVE ET QUE TU AS EU TORT SUR TOUTE LA LIGNE AVEC TA FAMILLE !!! ALORS EXCUSE-MOI, MAIS JE CROIS QUE JE PEUX COMPRENDRE BEAUCOUP PLUS DE CHOSES QUE TU NE LE CROIS !!!

Effrayé par la colère de Mimi, Percy se recula contre le mur tandis que la petite fantôme continuait son monologue :

-MOI PAR EXEMPLE, J'AVAIS TRES BIEN REMARQUE DEPUIS MES TOILETTES DE POUDLARD QUE TU ETAIS UN PARFAIT CRETIN, UN PRETENCIEUX QUI ABUSAIT DE SON POUVOIR DE PREFET ET QUI AUJOURD'HUI VIENT SEULEMENT DE SE RENDRE COMPTE QU'IL EST RESPONSABLE DE LA MALADIE DE SA MERE, ET QU'ELLE ET LE RESTE DE SA FAMILLE VONT SE RETROUVER A LA RUE !!!! OU ENCORE QUE TU ETAIS INCAPABLE DE RENDRE L'AMOUR QUE T'APPORTAIT TA FIANCEE !!!! TU VOIS, JE CROIS QUE J'AI COMPRIS ENORMEMENT DE CHOSES SUR TOI ALORS QUE JE NE SUIS QU'UNE SIMPLE GAMINE !!!!

Percy ne répondit rien, il était effrayé par le caractère de Mimi et par ces remarques cinglantes mais pourtant véridique qu'elle venait de lui balancer en plein visage.

-M... Mimi, finit par dire Percy lorsqu'il retrouva l'usage de la parole, tu sembles en savoir bien plus que moi sur mon futur... Emmène-moi ou tu veux, je te suivrais sans broncher... promis. Mais avant, j'aimerai que tu répondes à ma question...

-Et de quoi s'agit-il ? Demanda Mimi.

Percy se laissa tomber sur le sol, à genoux, et joignit ses mains devant lui comme s'il était en train de prier :

-S'il te plait... j'aimerais savoir si ma mère va mourir comme me l'a prédit Hagrid. Et... qu'adviendra-t-il du reste de ma famille si on leur prend le Terrier ?

Mimi Geignarde ne répondit pas, elle se contenta juste de sortir de la poche de sa robe une baguette magique aussi fantomatique que celle de Nick Quasi-Sans-Tête et tandis sa main à Percy qui l'a saisi sans hésiter. Aussitôt, Mimi s'envola et fit apparaitre avec sa baguette fantomatique un portail temporel du même type que celui qu'avait fait apparaître Nick Quasi-Sans-Tête pour aller dans le passé, et passa à travers.