C H A P I T R E | 03

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« Il suffit d'une seule rencontre pour faire basculer toute une vie. »
— Inconnu

KATERINA

J'étais dans de beaux draps.

Je n'arrivais pas à croire que je m'étais ridiculisée de la sorte devant Marie, son fils et l'ami de celui-ci. Ils devaient me prendre pour une folle désormais.

Il ne te reste plus qu'à prier très fort le petit Jésus pour qu'il te sauve de cette embarrassante situation poulette !

Si seulement Bethy n'avait pas oublié de me prévenir de partir plus tôt, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle n'était pas responsable de ma stupidité.

J'étais dans la cuisine avec Marie. Après que Maxime soit parti, elle m'a demandé de venir discuter avec elle. Très certainement pour me parler de l'arrivée de son fils.

Marie ferma doucement la porte de la cuisine et me regarda. Ses yeux brillaient de joie et de bonheur. J'étais vraiment contente de la voir si radieuse. Elle le méritait. Je savais à quel point son fils lui avait manqué, je ne pouvais qu'être ravie de la voir le retrouver enfin.

— Katerina, je suis vraiment, vraiment désolée ! Je ne voulais pas te présenter mon fils de cette manière et te surprendre de la sorte. J'aurais dû penser à t'envoyer un message, excuse-moi.

— Ce n'est pas grave, c'est moi qui suis désolée d'avoir gâché vos retrouvailles en famille. J'imagine que vous avez besoin de rester entre vous, dis-je gênée.

— Katerina, chuchota-t-elle en prenant mes mains dans les siennes, tu fais partie de notre famille, tu es comme une seconde fille pour moi. Donc non, je suis bien contente que tu sois là, finit-elle en déposant un baiser sur mon front.

Mon cœur se gonfla d'amour. Je me sentais en sécurité, aimée et choyée avec elle. Marie était incroyable. Elle m'a tant aidée, sans jamais demander quelque chose en retour. Elle était dotée d'une bonté hors du commun. Si seulement il existait plus de personnes comme elle, le monde serait bien meilleur.

Marie tira deux chaises en me disant de m'asseoir.

— Il faut que je t'explique les raisons de son départ, j'ai besoin de te raconter ce qui s'est passé, dit-elle l'air grave.

— Aaron, il... , elle fit une petite pause pour reprendre sa respiration. Il sort tout juste de prison. Il a été incarcéré il y a deux ans, six mois avant que tu ne viennes à ma rencontre. On ne sait toujours pas comment tout ça a pu se produire, mais ce qu'on sait, en revanche, c'est qu'il n'a rien fait, du moins pas la totalité de ce qu'on l'a obligé à assumer.

Pour une révélation, c'en était une !

Tout un tas de pensées surgirent dans ma tête. Il était allé en prison, en prison ! Même si beaucoup de prisonniers clamaient leur innocence à tort et à travers, je savais que Marie ne me mentirait pas, elle ne se mentirait pas. S'il avait été coupable de ce dont on l'accusait, elle aurait été la première à le dire. Je ne savais pas pour quel délit il avait été incarcéré et à vrai dire je m'en fichais. Ça ne me regardait aucunement. J'étais reconnaissante qu'elle se soit confiée à moi, mais je n'allais pas lui en demander plus. C'était déjà bien assez dur pour elle de me parler de ses problèmes, je n'avais pas envie de l'obliger à en faire plus.

Ça t'intéresse quand même de savoir, petite curieuse.

Ce fut à mon tour de lui prendre les mains. Je la regardai et essayai de transmettre tout l'amour, la reconnaissance et le soutien dont j'étais capable à travers mes yeux. Les siens étaient désormais embués.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant