C H A P I T R E | 15

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« Promises are the sweetest lies. »
— Unknown

AARON

Lorsque j'avais reçu le message de Katerina disant qu'elle acceptait de faire une colocation avec moi, j'avais cru que c'était une mauvaise blague, un rêve et que lorsque je me réveillerais, il n'y aurait plus rien. Mais non, c'était bien vrai et j'étais attablé au café depuis environ une heure, accompagné de Kate et de madame Saroyan. Nous nous étions retrouvés à « Gourmandises d'Oldham » pour faire un peu d'administration et peaufiner les détails en lien avec notre futur appartement.

— Pas de grosses fêtes en pleine semaine, c'est clair les jeunes ?

— Oui m'dame, répondis-je à la patronne de Kate.

— Faites attention aux meubles, je vous fais confiance, mais je préfère le répéter.

— Oui bien sûr ne vous en faites pas, dit Kate avant de boire une gorgée de son cappuccino.

— Eh bien, je crois que nous avons terminé.

Madame Saroyan prit les feuilles qui se trouvaient sur la table et les rangea dans son sac. Elle donna les clés de notre logement à Katerina avant de dire :

— Profitez bien de cet appartement les tourtereaux ! finit-elle en nous adressant un clin d'œil.

— Nous ne sommes pas un couple madame, chuchota Kate en devenant aussi rouge qu'une tomate.

— Alors ça ne saurait tarder ! Elle se leva avant de continuer :

— Katerina chérie, je t'attends lundi à six heures, ne sois pas en retard !

— Je serai ponctuelle, à lundi ! lui répondit-elle en souriant.

La vieille femme nous salua une dernière fois et quitta la table. Kate suivit sa patronne des yeux et dès qu'elle disparut dans la cuisine elle sautilla partout. Je la regardai exprimer sa joie et la voir si heureuse me réchauffait le cœur. J'espérais la voir aussi souriante plus souvent. Cette fille était un véritable rayon de soleil lorsqu'elle parvenait à sortir des ténèbres.

— Mademoiselle Williams, tout le café vous regarde, remarquai-je en sachant qu'elle allait de nouveau rougir sous la gêne.

Ce fut effectivement le cas. Elle mit sa main devant sa bouche et lâcha un « Oups !» juste adorable. Nous nous assîmes et continuâmes de prendre notre petit-déjeuner.

— Merci pour tout ce que tu fais pour moi Aaron. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu n'avais pas accepté de vivre avec moi, dit Katerina en interrompant le silence qui s'était installé.

— Tu n'as pas besoin de me remercier Kate. Tu m'aides énormément, je ne fais que te rendre la pareille. Et honnêtement, je ne vais pas me plaindre de vivre avec toi ! répondis-je en lui faisant un clin d'œil.

Je ne voulais pas qu'elle se sente redevable. Je l'aidais parce que j'en avais envie, mais surtout parce que j'en avais besoin. Inconsciemment, elle me permettait d'aller mieux, me faisait oublier mon incarcération. Je n'avais même plus envie de mettre le vrai coupable en prison parce que je m'en fichais à présent. Tout ce qui comptait pour moi en ce jour, c'était ma famille et elle. Je n'avais pas cessé de penser au baiser qu'on avait échangé, ce que j'avais ressenti quand ses lèvres avaient touché les miennes.

— Est-ce que tu as parlé à Marie ? demanda Katerina en croquant dans son croissant.

Je soupirai. Le problème était là. Je n'avais pas encore eu le temps de lui annoncer que je déménageais. Je n'avais pas réussi à lui annoncer ça hier, ni aujourd'hui. Je n'avais pas envie que ma mère et Bethy pensent que je les abandonnais... encore une fois.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant