C H A P I T R E | 18

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« Prolonger l'incertitude, c'était prolonger l'espoir. »
— Charlotte Brönte

AARON

— Une bonne chose de faite, dit Katerina en sortant de l'appartement.

Nous avions passé deux bonnes heures à examiner l'appartement. Chaque meuble, mur, coin et recoin de notre futur logement avait été inspecté à la loupe.

Je n'arrivais toujours pas à croire que j'avais sorti ce ramassis de conneries à propos de Katerina à Jean, sachant qu'elle était juste à côté de nous. J'avais paniqué en entendant Jean lui dire qu'elle lui plaisait. Je n'avais pas réfléchi bien longtemps avant d'intervenir, et ça s'était clairement vu. Seul un crétin pouvait imaginer qu'en disant qu'une personne ne lui plaisait pas, alors que celle-ci se trouvait à proximité, pouvait augmenter ses chances de la séduire ! J'avais eu tellement peur de voir le même scénario qu'avec Cadence se produire que je m'étais comporté comme un débile.

Pourquoi est-ce qu'elle te tromperait ? Tu penses vraiment que Katerina, la fille qui ne ferait pas de mal à une mouche, te blessera ? Tu es complètement zinzin mon pauvre.

— Il ne reste plus qu'à faire les cartons et emménager, dis-je en essayant d'établir un contact visuel avec elle.

Depuis notre baiser, l'idée de lui avouer mes sentiments pour elle me trottait dans la tête. Je lui avais dit qu'elle me plaisait, mais pas que j'étais amoureux d'elle, pas que j'étais complètement fou d'elle. Lorsque j'étais avec Katerina, je me sentais vivant, elle me rendait heureux. Je ne me voyais pas avec quelqu'un d'autre qu'elle. Katerina me faisait oublier tout ce que j'avais vécu en taule, mes complexes, mes craintes. Certaines persistaient, mais j'étais convaincu que ce n'était plus qu'une question de temps avant que je sois totalement guéri. Mais j'allais attendre. Je l'avais blessée, je ne pouvais pas risquer de tout gâcher alors qu'elle venait de me pardonner.

Que des excuses. Tu as tout simplement peur que tes sentiments ne soient pas réciproques.

— J'ai hâte d'en finir et d'enfin pouvoir m'endormir chez nous, ajouta-t-elle.

Elle mit son sac sur son épaule s'apprêtant à partir, mais je l'interrompis avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit.

— Est-ce que tu voudrais passer dîner à la maison ? demandai-je en me grattant la nuque. Bethy et ma mère souhaitent vraiment te voir, tu leur manques, dis-je en essayant de justifier maladroitement mon envie de passer plus de temps avec elle.

— Je me joindrais volontiers à vous, mais je n'ai pas envie de m'imposer, bredouilla-t-elle en mettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille en rougissant.

— Tu ne t'imposes pas puisque c'est moi qui t'invite !

Je lui pris la main et nous nous dirigeâmes ensuite vers ma moto.

— Katerina ! Quel plaisir de te recevoir ! s'extasia ma mère en prenant Kate dans ses bras.

— Merci pour l'invitation.

J'aimais énormément la complicité qui liait Katerina à ma mère. Je ne connaissais pas la mère de Kate, je ne l'avais jamais vue, mais elle n'était pas présente pour sa fille alors la voir si souriante et heureuse avec la mienne me remplissait de joie.

C'est sûr qu'après Cadence, elle doit être contente de voir une fille aussi polie et gentille, mais surtout qu'elle apprécie.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant