C'était un jour d'été

É P I L O G U E

« Elle aimait avec d'autant plus de passion qu'elle aimait avec ignorance. Elle ne savait pas si cela est bon ou mauvais, utile ou dangereux, nécessaire ou mortel, éternel ou passager, permis ou prohibé ; elle aimait. »
— Victor Hugo

AARON

Quelques semaines plus tard...

— Où est-ce que tu m'emmènes ?

— Si je te le dis ce ne sera plus une surprise, chuchotai-je au creux de son oreille.

On était en train de marcher dans la forêt, en direction du chalet de mon grand-père. Elle avait les yeux bandés, je la portais pour qu'elle ne reconnaisse pas trop vite le lieu où on se dirigeait.

Aujourd'hui était un jour spécial, c'était un jour d'été : le premier jour de cette magnifique saison, mais surtout l'anniversaire de ma bien-aimée.

Je lui avais préparé une petite surprise. Sa meilleure amie était partie en Angleterre pour un tournoi de volley, ça faisait des semaines qu'elles ne s'étaient pas vues. C'était donc à distance qu'avec Élise nous avions organisé ce week-end en forêt. Kate ne se doutait pas que sa meilleure amie était de retour en Suisse, plus qu'à quelques pas ! Maxime était présent aussi, il s'était très vite lié d'amitié avec Katerina. J'étais heureux de voir que ma copine s'entendait à merveille avec mon meilleur ami.

Ces dernières semaines n'avaient pas été toutes roses, Katerina avait encore du mal à digérer ce que sa mère lui avait raconté. Rouvrir de vieilles blessures ce n'était jamais simple, mais c'était parfois un mal nécessaire pour aller vers le mieux. Longtemps elle avait souffert ne pas avoir eu de dernier adieu, de ne pas savoir pourquoi sa sœur avec fait ce geste funeste, mais maintenant elle possédait les réponses qu'elle avait attendues pendant longtemps. Elle pouvait aller de l'avant et c'était ce qu'elle faisait. Je la voyais aller mieux de jour en jour, elle se permettait de vivre sans avoir à culpabiliser par rapport à sa sœur, elle s'était réconciliée avec sa mère, madame Saroyan l'adorait et elle était passionnée par son travail. Il y avait des démons qui remontaient à la surface, mais elle pouvait les affronter avec plus de sérénité qu'auparavant.

— On est bientôt arrivé, l'avertis-je.

Maxime et Élise étaient chargés de décorer le chalet et ils avaient accompli leur mission à merveille. Beaucoup de guirlandes brillaient dans la nuit qui commençait gentiment à s'installer. Ils avaient mis énormément de couvertures et de coussins sur le sol, créant ainsi une atmosphère très chaleureuse.

Lorsque je vis les deux énergumènes qui nous servaient d'amis commencer à faire du bruit, je leur intimai de se taire d'un regard autoritaire. Je posai doucement Katerina à terre et lui enlevai le foulard qui lui cachait la vue.

La première personne qu'elle vit fut sa meilleure amie. Elle courut l'enlacer.

— Je te croyais à Londres !

— Je reste ici pour le week-end. Il y a un anniversaire que je ne peux pas louper, répondit Élise.

Katerina alla ensuite dire bonjour à Maxime.

— Merci d'être venu, ça me fait plaisir de te voir.

— Avec plaisir. Mais je pense que tu devrais surtout remercier Aaron, c'est lui qui a tout organisé.

— C'est vrai ça ? demanda Kate en se tournant vers moi, le sourire aux lèvres.

— Pas tout. Ils m'ont beaucoup aidé.

Elle avança vers moi et m'enlaça tendrement. Je plongeai ma tête au creux de son cou et profitai d'humer son odeur. J'étais tellement heureux à ses côtés. Elle avait réussi à me faire croire en l'amour alors que je pensais ne plus jamais pouvoir faire confiance à qui que ce soit. Elle m'avait donné envie de vivre et de profiter de ma vie à fond, de m'améliorer de jour en jour. Elle me donnait de l'espoir. Je ne voyais plus ma vie sans elle.

— Merci pour tout.

— Merci à toi.

J'étais désormais convaincu que la vie ne nous réserverait que de bonnes surprises. Tant que je restais avec elle, la vie ne pouvait qu'être belle.