C H A P I T R E | 14

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« I have for the first time found what I can truly love. I have found you. »
— Charlotte Brönte

KATERINA

Je ne m'étais jamais sentie aussi bien. J'avais l'impression que ma vie se mettait sur pause lorsque j'étais avec lui. Je pensais à autre chose qu'à mes problèmes. Je ne savais pas pourquoi je m'étais livrée à lui tout à l'heure, pourquoi j'avais décidé de lui raconter un petit bout de mon histoire, mais je l'avais fait et j'étais contente qu'il en sache un petit peu plus sur moi. Je n'étais pas prête à tout lui dévoiler d'un coup, mais je pouvais le faire petit à petit. Il le méritait bien. Je voyais tous les efforts qu'il fournissait pour me mettre à l'aise, pour que je me sente bien à ses côtés. Il me redonnait confiance en moi, je me sentais mieux dans ma peau. Ses compliments m'allaient droit au cœur. Je me doutais qu'il ne les pensait pas, mais ça faisait du bien au moral tout de même.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Je sursautai et fermai — trop brusquement pour que ça ne soit pas suspect — mon journal. La nuit était tombée et je m'étais réfugiée dans la tente pour écrire. Aaron était allé faire je ne sais quoi dehors et m'avait strictement interdit de sortir. J'avais profité de ce moment pour me vider la tête. J'avais repris l'habitude d'exprimer dans un carnet toutes mes frustrations, mes peurs et mes joies depuis quelques semaines maintenant et j'en voyais les effets positifs sur ma santé mentale. J'avais délaissé l'écriture un moment car mes idées étaient bien trop sombres. Je ne voulais pas garder des textes qui me rappelleraient constamment ma période de dépression, même s'il m'en restait quelques-uns quand même. J'avais pris peur en les lisant un soir, alors j'avais décidé d'arrêter pour m'éviter de revivre tout ce que j'essayais désespérément d'enfouir au fond de moi.

— Rien de bien intéressant, répondis-je en m'asseyant.

Il était décoiffé. Ses cheveux avaient bien poussé depuis la première fois que je l'avais vu. Ça lui donnait un air enfantin. Il avait un grand sourire plaqué sur le visage. Je me réjouissais de voir ce qu'il avait mijoté pendant tout ce temps et pourquoi il fallait que j'attende la tombée de la nuit pour sortir.

Il me tendit sa main sans un mot. Je me levai sans la prendre, un sourire au coin des lèvres. Il comprit que j'avais fait exprès de ne pas l'accepter et leva les yeux au ciel en rigolant. Il sortit de la tente et avant que je puisse le suivre, il se tourna et me montra un bandeau.

— La seule condition pour sortir : il faut que je te bande les yeux ! dit-il en levant ses sourcils de bas en haut plusieurs fois, un sourire taquin sur les lèvres.

Je me tournai en soupirant et levai mes cheveux pour qu'il puisse attacher le bout de tissu plus facilement. Il me prit ensuite la main et nous sortîmes. Nous fîmes quelques pas avant qu'il ne m'arrête car je comptais marcher plus loin.

— Pas si vite Kate, chuchota-t-il contre mon oreille.

Des longs frissons traversèrent ma colonne vertébrale. Je détestais mon corps de réagir de la sorte lorsque Aaron se rapprochait de moi. Il était beaucoup trop expressif. Je ne contrôlais plus rien en sa présence !

Je sentis Aaron défaire le nœud du tissu qui me privait de ma vue. Lorsqu'il tomba, j'ouvris doucement les yeux et ce qui se trouvait devant moi me coupa le souffle. Il avait accroché beaucoup de guirlandes lumineuses sur les arbres, d'autres étaient suspendues de manière à relier les troncs. Un panier rempli de fruits et de baies était posé sur une couverture noire, parsemée d'étoiles, déployée à même le sol. Le bruit de la cascade créait une atmosphère incroyable. Mais la chose la plus belle se trouvait au-dessus de nos têtes : les étoiles ! Le ciel était dégagé et nous donnait la possibilité d'admirer les milliers de points scintillants dans le ciel. Les larmes me montèrent aux yeux lorsque je pris conscience qu'il avait fait tout ça pour moi, qu'il avait passé tout ce temps dehors pour préparer ça. Je me tournai vers lui et croisai son regard. Il était comme parsemé d'étoiles. J'avais une envie irrésistible de l'embrasser là, tout de suite, mais je n'arrivais pas à trouver le courage pour le faire.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant