« Le plus souvent votre âme est un champ de bataille où votre raison et votre jugement font la guerre à vos passions et à vos convoitises. »
— Khalil GibranKATERINA
Je me réveillai le lendemain matin avec beaucoup de difficultés. Ma discussion avec Jean m'angoissait, mais je savais qu'elle était nécessaire. Je ne pouvais pas le laisser s'en tirer aussi facilement, il me devait des explications sur le comportement qu'il avait eu lors de la fête d'Aaron, mais surtout j'attendais des excuses.
Je m'étirai de tout mon long avant de sortir de mon lit pour aller dans la salle de bain prendre une douche. Après m'être rafraichie, j'envoyai un message à Aaron en lui demandant l'heure à laquelle il serait disponible pour faire l'état des lieux avec moi. Je ne tardai pas à recevoir une réponse. Il ne mettait jamais beaucoup de temps à répondre et j'adorais ça.
De Aaron à Katerina :
Salut, on peut se rejoindre vers 11 heures devant l'appartement si ça joue pour toi.
De Katerina à Aaron
Salut, oui c'est tout bon, à tout ;)
Je reposai mon téléphone et me préparai à sortir. Il faisait beau dehors, alors je bouclai mes cheveux et optai pour une jolie robe bleu ciel à manches courtes, m'arrivant un petit peu au-dessus des genoux. J'espérais secrètement qu'elle plaise à Aaron.
J'avais extrêmement peur des sentiments que je commençais à développer pour lui. Depuis que nos yeux s'étaient croisés, je n'avais jamais cessé de penser à lui. Sa manière de passer sa main dans ses cheveux lorsqu'il était nerveux, sa façon de jurer à tout bout de champ, les regards chargés d'amour qu'il posait sur sa famille. Toutes ces petites choses ne me laissaient pas indifférente. Je n'arrêtais pas de penser au moment où nous nous étions embrassés. J'étais contente du fait que notre relation n'ait pas changé, du moins pas négativement, mais j'étais perdue. Je ne savais absolument pas où cette histoire allait nous mener. Je ne pensais pas encore être prête à me mettre en couple, mais j'avais besoin de savoir ce qu'il en pensait. Est-ce qu'il regrettait ? Attendait-il que je fasse le premier pas ? Tellement de questions sans réponses ! J'espérais secrètement qu'il pense à moi aussi souvent que je le faisais, que toutes ses petites attentions envers moi n'étaient pas anodines, qu'il ne faisait pas pareil avec toutes les filles qui avaient eu la chance de partager sa vie.
Il ne fallait pas que je me fasse de faux espoirs, qui voudrait sortir avec une fille comme moi ? Remplie de problèmes et de chagrin ? Personne, absolument personne. C'était la raison pour laquelle je me contentais de son amitié, je savais qu'il ne pourrait pas me donner plus que ça. Mais ça ne m'empêchait pas d'en rêver...
Je regardai l'heure sur l'horloge accrochée à mon mur et vis qu'il était temps de partir. Je pris mon sac et avant d'ouvrir la porte, je respirai profondément en me disant que tout se passerait bien. Car ce serait le cas, pas vrai ?
⁂
J'aperçus Jean, assis nonchalamment en dehors de la pâtisserie de madame Saroyan. Il dut sentir mon regard sur lui car il leva les yeux dans ma direction et se redressa.
— Salut !
Il se leva pour me faire la bise et se rassit. Je lui répondis par un sourire crispé. J'étais très anxieuse. On ne s'était pas revu depuis la fête et je ne savais pas par quoi commencer. Le discours que je m'étais soigneusement entrainée à réciter ce matin s'était complètement volatilisé.
— Tu veux un café ? Ou quelque chose à manger ? me proposa-t-il.
— Non merci, c'est gentil de demander.

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C'était un jour d'été
Romance☼ Gagnante des Wattys2021 ☼ « L'amour, ce n'est pas ça, Aaron. Si tu crois que je vais te laisser tomber à chaque fois que tu me révèles une partie de ton passé, c'est que tu ne me connais pas si bien que cela. On a tous nos petits secrets, moi la p...