C H A P I T R E | 09

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« Eyes...they speak all languages. »
— Ralph Waldo Emerson

KATERINA

Une odeur familière, doux mélange entre eau de Cologne et un semblant de verveine, me tira de mon sommeil. Je n'avais pas bien dormi. Ma migraine naissante en était la preuve.

De l'eau de Cologne ?

J'ouvris brusquement les yeux en réalisant que je n'étais pas dans mon lit. La lumière m'aveugla un instant mais je finis par m'y habituer. Ma vision devint plus nette et je pus enfin observer la chambre dans laquelle j'avais passé la nuit. Ma tête était lourde et douloureuse. C'était la dernière fois que je buvais autant d'alcool, promis juré !

La pièce était très lumineuse grâce aux grandes fenêtres sur ma gauche. Je pris le temps de découvrir les lieux, toujours couchée confortablement. La pièce n'était ni trop grande ni trop petite, juste ce qu'il fallait, très peu décorée. Le grand lit était entouré de deux petites tables de chevet en bois sur lesquelles trainaient quelques livres. À droite de la porte se trouvaient un bureau, qui servait visiblement de fourre-tout, et une immense bibliothèque. Dommage que je ne puisse pas me lever — je ne m'en sentais pas capable — pour aller admirer les bouquins qui y trônaient fièrement. Un grand fauteuil gris décorait merveilleusement bien la chambre, s'accordant à la perfection avec la bibliothèque. Les murs blancs soulignaient le coté sobre et épuré de la pièce.

J'avais l'impression de me trouver dans la chambre d'un homme, mais pas n'importe lequel : c'était bien celle d'Aaron. L'odeur, les vêtements qui trainaient sur la chaise et surtout les photos accrochées au-dessus de son bureau avaient confirmé ma pensée.

Des bribes de souvenirs de la fête de hier me revenaient gentiment en mémoire. J'aurais préféré tout oublier, ça aurait été plus facile. J'avais tellement honte. Je devais d'énormes excuses à Aaron, mais surtout des remerciements. Il m'avait sauvée de Jean, je lui avais vomi dessus et malgré tout il m'avait hébergée et choyée. Je ne savais pas ce que j'aurais fait s'il ne m'avait pas aidée. Aaron et Marie étaient tellement gentils avec moi. Je ne méritais pas toute cette bienveillance.

J'avais tellement honte ! Est-ce que je pouvais rester cachée sous la couette pour toujours ? Comment est-ce que j'allais pouvoir regarder Aaron dans les yeux ?

Ma gorge était sèche, mon corps, si on peut encore appeler ça un corps, était aussi mou que le coussin sur lequel reposait ma tête. J'avais la sensation de m'être transformée en légume !

J'allais me lever lorsque quelqu'un frappa gentiment à la porte. Je la vis s'entrouvrir doucement sur Aaron, les cheveux ébouriffés comme à son habitude.

Qu'est-ce qu'il est beau !

Il tenait un plateau rempli de bonnes choses : croissants, café, fruits et j'en passe... de quoi me faire saliver, car je mourais de faim.

— Hey... comment tu te sens ? demanda-t-il en posant le plateau sur le lit. Pas trop mal à la tête ?

J'essayai de m'asseoir et en me voyant faire, Aaron me prit délicatement par la taille et m'aida à m'installer correctement. Il plaça un coussin derrière mon dos et me tendit un verre d'eau avec un comprimé. Je le pris et avalai le tout d'une traite. Je reposai le verre et essuyai l'eau qui avait un peu coulé sur mon menton du revers de la main.

Le glamour viendra plus tard, je pensais qu'après avoir vidé le contenu de mon estomac sur son t-shirt, je n'étais plus à ça près !

— J'ai l'impression qu'on m'a roulé dessus avec un camion, mais sinon ça va, dis-je en rigolant légèrement.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant