Chapitre 7

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La jeune fille se tenait, tendu, devant l'imposant bâtiment blanc. Elle prit une grande inspiration avant de faire un premier pas vers l'entrée de l'hôpital. Elle était angoissé, ses mains tremblait légèrement dans ses poches et une impression de boule dans la gorge l'empêchait de prendre correctement sa respiration. Elle sentait des sueurs froides coulées le long de son dos tandis qu'elle se rapprochait de la porte. 

L'odeur de désinfectant emplit ses narines, tordant son ventre, lui provoquant des nausées. Sa tête lui faisait affreusement mal, comme si tous les souvenirs remontés d'un coup. Elle avança lentement vers l'accueil, essayant du mieux qu'elle pouvait d'ignorer les murs blancs, les sièges vides ou prit par des personnes aux yeux brillant. 

- Excusez-moi ? Est-ce que vous pourriez me renseigner le numéro de la chambre d'une patiente qui a été violemment tabassé il y a quelque jour ?

- Vous faites partie de ses proches ?

- Oui, je suis une amie proche.

Elle mentait bien évidemment, elle ne connaissait même pas son prénom. La femme de l'accueil lui fit un sourire désolé avant de lui indiquer le numéro de la chambre.

Tandis qu'Aimée montait les étages, longeait les longs couloirs qui empestaient toujours le désinfectant, elle sentait ses forces s'échapper lentement. Son visage était pâle et elle avait de plus en plus de mal à avaler sa salive. Elle détestait les hôpitaux. L'odeur, l'ambiance morbide qui y réside, la manière dont les médecins se dirigent de chambre en chambre, la manière dont leur visage change lorsqu'il se retrouve dans une situation urgente, les expressions dévasté de ceux qui viennent visiter les patients, les sourires censés être réconfortant, cette lueur de pitié dans leurs yeux. Elle détestait tout ça, de tout son être.

Elle arriva devant la chambre où résidait la jeune fille. Elle n'eut même pas besoin d'entrée, une vitre permettait de l'apercevoir, branché à des machines. L'état dans lequel elle était, allongée sur le lit, donna un haut le cœur à la brune. Son corps était recouvert de pansements, de bandages, d'hématomes, de point de sutures et de plâtre. Le coma dans lequel elle était plongée lui donnait l'air d'être en paix, mais que se passera-t-il lorsqu'elle se réveillera ?

Elle aura mal, affreusement mal. Mais la douleur physique importera peu, elle finira par partir un jour. Contrairement au trou béant qui perdurera dans sa poitrine, à son ventre qui se tordra à la simple pensée de ce qui est arrivée. Au sentiment d'être sale pour l'éternité, que plus on frotte et plus il s'incruste dans la peau, la ronge. Aux cauchemars qu'elle fera toute les nuits et qui la replongeront dans l'horreur qu'elle a subie ce soir-là, l'empêchant d'oublier. Cette impression d'être vide et que rien ni personne ne pourra comblée ce manque. Le fait de savoir que ce ne sera plus jamais comme avant.

Au fond d'elle, Aimée lui souhaitait de perdre la mémoire. Mais même ça n'empêcherait pas ce vide de s'installer, ce serait même peut être pire. Avoir ce vide en soi mais ne pas en savoir la cause, se torturer à trouver la raison de cette sensation qui te déchire les entrailles, le cœur, ton corps tout entier.

De l'extérieur, les gens auraient pu penser qu'Aimée restait assez indifférente face au spectacle affreux devant ses yeux, une infirmière la fixait depuis quelque temps déjà. C'était comme si elle regardait dans le vide, sans vraiment réellement comprendre ce qui se passait devant elle. Pourtant elle devait être de celle qui comprenait le mieux.

Ses jambes tremblait, tellement fort qu'elle eut peur qu'elles lâchent et qu'elle finisse par s'écrouler au milieu du couloir. Des sueurs froides coulaient le long de son dos et de son front. Son visage était encore plus pâle que quelques minutes auparavant. Elle se sentait au bord du malaise.

Une lueur d'espoir [Chifuyu x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant