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MEGAN

Colin était passé chaque soir au bar pour vérifier que l'homme lourd de l'autre soir ne se présente pas. Le vendredi était arrivé rapidement et je devais livrer ma première prestation publique au piano ce soir. Au départ, j'avais refusé de me produire aussi tôt mais Monsieur Steward avait insisté après un petit "concert privé", en disant que c'était même divin. Mais plus l'heure fatidique se rapprochait et plus le stress prenait possession de mon corps. Mon palpitant se mit à redoubler d'efforts et ma respiration à accélérer. J'étais dans les vestiaires pour femmes et regardais la tenue fournie par mon patron : une robe moulante, longue et noire avec une fente qui dévoilait une grande partie de ma jambe droite. J'avais tressé le haut de mon crâne puis attaché mes cheveux en une longue queue de cheval.

« Megan, tu es là ? entendis-je à travers la porte et un frisson parcourut mon corps.

– Colin ?! Mais qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je en allant lui ouvrir.

– Oh, tu n'es pas encore prête, je pensais que tu avais déjà passé ta tenue de scène, me dit-il en souriant.

– J'étais sur le point de la mettre alors, si tu veux bien me laisser le temps de l'enfiler...

Il étira davantage ses lèvres et je me doutais déjà de ce qu'il allait me dire.

– Je peux toujours t'aider à te déshabiller, susurra-t-il à mon oreille après s'être approché.

Une bouffée de chaleur s'empara de moi et ma tête me tourna un instant.

– Colin... soufflai-je alors qu'il m'embrassait dans le cou.

Mes jambes étaient devenues du coton et me portaient tant bien que mal mais mon esprit était déjà loin. Le jeune homme ferma la porte avec son pied et mit le verrou afin qu'on ne soit pas dérangés.

– Megan... Murmura-t-il contre ma peau. J'ai envie de toi, tout de suite.

Il attrapa mes hanches et me colla au plus près de lui. Je pus sentir sa virilité fièrement dressée contre moi et son souffle chaud contre ma nuque qu'il embrassait délicatement. Trois coups contre la porte me ramenèrent à la réalité et ma bulle de songe éclata. J'étais seule et serrai le tissu contre ma poitrine.

Bon sang, pourquoi je pense à lui dans un moment pareil ?! pensai-je. Satané ténébreux ! Oui ?

– Megan, tu vas bientôt être annoncée, tu es prête ? interrogea Jordan de l'autre côté de la porte.

– J'enfile ma robe et je rejoins les coulisses, j'en ai pour cinq minutes, l'informai-je.

– D'accord, merci, je l'annonce à Monsieur Steward dans ce cas.

J'entendis ses pas s'éloigner et repris mes esprits pour, enfin, mettre ce bijou de couturier. Une fois enfilée, je mis mes escarpins et, après un dernier coup d'œil dans le miroir, quittai la pièce. Mes talons claquèrent sur le sol menant aux coulisses et je rencontrai mon boss qui me souriait.

« Megan, tu es ravissante. Rosa a toujours eu bon goût en matière de tenues et je vais la remercier pour ça. Tu n'es pas trop anxieuse, ça va ?

– A vrai dire, je suis très nerveuse mais j'ai eu quelques conseils pour maîtriser un peu mieux le trac, je vais essayer de les appliquer.

– Bien, je te fais confiance, tout va bien se passer. Tu nous as démontré que tu avais du talent et que nous avions raison de te pousser à te produire sur scène. Tu as beaucoup de talent. »

Je sentis mes joues chauffer alors qu'un sourire se dessinait sur mes lèvres. Ces compliments me firent chaud au cœur.

« Merci Monsieur Steward, je ne vous décevrai pas, dis-je, soudainement confiante.

[IS IT LOVE ? COLIN] Chantons à l'unissonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant