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COLIN

Le lendemain, je fus réveillé par la sonnerie de mon portable qui me poussa à étirer le bras pour attraper l'objet et, sans même consulter le numéro de l'appelant sur l'écran, je décrochai.

« Allô ? Dis-je en m'étirant doucement comme le ferait un félin, froissant les draps du lit au passage.

— Salut ! As-tu oublié que nous avions une répétition tôt ce matin ? ricana Adam. Mec, bouge-toi !

— Merde... grommelai-je en me levant. Ça fait longtemps que t'es devant ?

— Quelques minutes, répondit-il, alors magne-toi, s'il te plaît. »

Je raccrochai, enfilai mon boxer pour traverser la chambre, le salon puis le couloir avant de déverrouiller la porte pour lui ouvrir.

« T'es seul ? questionnai-je en refermant la porte derrière lui.

— Tu vois quelqu'un d'autre ? dit-il avec une expression moqueuse. Tu connais Doris et la ponctualité, elles ne sont pas amies.

— C'est vrai, installe-toi au salon, je t'apporte un café.

— Merci ! »

Je me dirigeai vers la cuisine pour préparer le précieux liquide noir. Le temps qu'il coule, je préparai deux tartines grillées recouvertes de pâte à tartiner chocolat-noisettes et pressai deux oranges que j'emmenai avec moi au salon. Le batteur avait posé ses pieds sur la table basse et je lui envoyai un regard noir.

« Fais comme chez toi, commençai-je en m'asseyant dans le canapé en cuir, à ses côtés, ah bah non, visiblement c'est déjà fait.

— Ouais, après tout, tu faisais la même chose quand nous étions adolescents et que nous répétions dans le garage de mes parents, rétorqua-t-il en souriant.

— Un point partout, balle au centre. Bon, je vais aller enfiler un pantalon avant que Doris arrive.

— C'est mieux, sinon elle risque encore de faire des fausses notes.

— T'es bête ! »

J'attrapai une tartine et mordis dedans tout en me dirigeant vers la chambre. J'ouvris ma penderie et sortis un jogging gris que j'enfilai rapidement. Avant de rejoindre mon pote, je passai par la salle de bain privative pour me laver le visage.

« Je me suis permis de nous servir, fit le blond alors que je revenais au salon. »

Il désigna du doigt les deux tasses de café posées sur la table basse. Je le remerciai en m'installant à côté de lui et dégustai ma seconde tartine ainsi que le jus de fruits. Je repoussai mes longs cheveux noir de jais en arrière et m'enfonçai dans le canapé.

« T'es prêt pour ce soir ? Je veux dire, on va enfin inclure la dernière chanson que tu as écrite, non ?

— J'aimerais bien, ouais, répondis-je en souriant, la concernée sera là.

— Oh, donc c'est à elle que tu pensais, quel cachottier ! »

Il me donna une tape sur l'omoplate et je ris.

« Depuis que je l'ai rencontrée, l'inspiration est de nouveau présent, comme si elle était ma muse.

— Il faut dire qu'elle était magnifique hier soir tout comme sa voix qui nous a transportés dans un autre univers.

— Je n'aurais pas dit mieux et je suis content de ne pas être le seul à l'avoir remarqué. J'aurais aimé que Doris voit ça.

— Et moi je pense que ce serait une erreur. »

[IS IT LOVE ? COLIN] Chantons à l'unissonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant