Assis sur le bord de son lit, tenant son téléphone portable entre ses mains, Izuku réfléchissait. Il tentait vainement de mettre de l'ordre dans ses pensées, de comprendre le déroulement des événements.
Un homme-renard l'avait embrassé. Aucun mot n'était assez fort pour décrire à quel point il avait aimé être embrassé par cet homme.
Puis. Un souvenir enfoui de son passé était sorti de l'ombre. Il lui avait juste fallu un baiser pour qu'il se rappelle d'un élément important.
Ils se connaissaient depuis des années maintenant mais il l'avait oublié.
Izuku se souvenait. Son esprit était encore flou, bon nombre de ses souvenirs de cette époque demeurent perdu à jamais mais il se souvenait de lui comme un élément important de son enfance.
«- Kitsune-sama... Fit-il comme un soupir, fixant la photo affichée sur son téléphone portable. »
C'était l'unique photo qu'il avait gardé de ses vacances à Pusuro, de ses dernières vacances au village. Il était porté par ses parents. Les trois Midoriya souriaient à la caméra sûrement tenu par un ami. Izuku essayait de comprendre. Malgré son souvenir revenu, tout était encore flou dans son esprit. Des éléments ne collaient pas. L'histoire de la vieille femme, le temple et la statue sur la place et puis, le Kitsune venu d'une autre ère. Tout paraissait surnaturel à ses yeux. Mais aussi mystérieux.
«- Je ne comprends pas ce qu'il se passe... »
Depuis qu'il était arrivé avec ses amis, les événements s'étaient accumulés avec une vitesse alarmante. C'était un surplus d'informations même pour lui alors qu'il avait l'habitude de réfléchir rapidement peu importe les situations.
«- Je me souviens maintenant alors... Qu'est-ce que je dois faire... ? »
Il était perdu. Devait-il chercher à le revoir pour lui révéler ce dont il se rappelait ? Ou était-ce encore trop tôt ? Déboussolé, Izuku se laissa tomber en arrière, atterrissant lourdement sur son matelas. Il n'avait jamais rien vécu de tel. D'aussi étrange et incompréhensible. C'était bien trop surréaliste pour qu'il puisse y croire, mais, une sensation lui rappelait qu'il n'était pas en train de rêver. La sensation d'avoir encore un effleurement caressant ses lèvres comme un baiser. Son baiser. Tout cela était fou. Lui qui était venu se reposer avec des amis, il était plongé au cœur de questions sans réponses autour des lieux et de ce Kitsune. S'il avait su que le village de son enfance renfermait tant de secrets, il aurait pris la peine de faire des recherches plus approfondies avant de venir. Les archives de Pusuro étaient trop anciennes pour pouvoir l'aider. Aucun livre de la bibliothèque n'avait su réellement l'éclairer. De plus, il ne pouvait rien dire à ses amis par crainte d'être pris pour un fou. Ils s'aimaient peut-être tous comme une famille, même si Izuku suspectait Eijiro d'avoir le béguin pour Denki, il ne voulait pas prendre le risque de les choquer avec ses histoires d'esprit.
«- Otōsan... Qu'est-ce que je dois faire... ? Tu saurais toi à ma place si tu étais là... Tu savais toujours quoi faire... Fit-il alors que le souvenir de son père s'estompait peu à peu avec le temps. »
Izuku se rappelait comment son père pouvait être parfois. Au moindre problème qu'il rencontrait, son père trouvait toujours une solution rapide et efficace, peu importe la source de ce problème. Dorénavant, il était seul, empêtré dans ses problèmes qu'il avait depuis sa mort. Il n'avait plus que sa mère qu'il n'osait jamais déranger avec ses soucis par peur de l'accabler encore plus depuis le décès de Hisashi. Izuku ne lui avait même pas parlé du harcèlement qu'il subissait par ses camarades de classe qui disaient de lui qu'il n'était qu'un enfant bizarre parlant seul. Ces années de souffrance lui avaient offert un bien piètre souvenir de son collège et un surnom offensant. Heureusement, arrivé au lycée loin des brutes qui s'acharnaient sur lui, il les avait rencontré. Iida Tenya, un délégué bien autoritaire. Todoroki Shoto, fils d'un riche entrepreneur, froid en apparence cachant en réalité un garçon naïf. Kaminari Denki, le premier à faire des blagues aux autres. Kirishima Eijiro, toujours là pour aider –même ceux qu'il ne connaissait pas. Et Uraraka Ochaco, celle qui l'avait intégré à ce groupe d'amis farfelues et qui a su convertir ce surnom insultant en un compliment encourageant. Il n'y avait qu'eux qui était au courant de son harcèlement au collège. Il n'y avait qu'eux qui savaient pourquoi il était parfois pris de crise d'angoisse soudaine car la seule mention d'un nom ou une odeur suffisait à lui faire revivre ses pires traumatismes. Et tout cela, sa mère n'en savait rien, parce qu'il avait peur de la décevoir. De lui rajouter encore plus d'inquiétude.
VOUS LISEZ
Kitsune
Fiksi PenggemarEn vacances avec des amis, il ne s'attendait pas à le revoir, cet être captivant et mystérieux.