Chapitre 16

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TW : Violences familiales

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Le hall était silencieux.

Percy ne se rappelait pas la dernière fois qu'il avait pu entendre sa propre respiration résonner contre les murs de la cage d'escalier.

L'atmosphère était encore plus pesante que la dernière fois qu'il avait monté ces marches, et l'air encore plus chargé de l'odeur lourde du tabac, de l'alcool et de désinfectant pharmaceutique. La misère suintait des murs comme une fumée malheureuse et pleine de promesses macabres.

C'était la première fois que Percy se retrouvait seul depuis des mois et des mois. Et par seul, il entendait « complètement seul ».

Pas de Grover à deux pâtés de maisons ; il était toujours en vacances. Pas d'Annabeth à l'autre bout de ses écouteurs. Pas d'ordinateur sur ses genoux, dans la chaleur de la buanderie. Pas de veste en tweed sur les épaules de monsieur Brunner, ou de grincement de fauteuil roulant.

La solitude était oppressante. S'il avait cherché un peu, Percy aurait sans doute pu se rappeler de jours plus heureux, ou le silence et le calme était accompagné du ronflement discret de sa mère et de l'odeur de cookies sous la lumière douce du four.

Mais Percy, le cœur battant un peu trop fort dans sa poitrine, avait autre chose à faire que de ressasser de vieux souvenirs, aussi délavés que le pantalon trop grand qui tombait sur ses hanches osseuses.

Une marche de plus. Deux marches, trois marches. Tout un étage. Puis un deuxième.

Sa valise buta contre le palier.

Ici, tout sentait la mort.

Il se demanda si rentrer avait été une bonne idée, puis secoua la tête.

Laisser sa mère seule encore des jours et des jours ? Il n'aurait pas pu. Et s'il était arrivé quelque chose pendant ce temps ? Il n'aurait jamais pu se le pardonner, il avait déjà assez dû prendre sur lui pour ne pas l'appeler toutes les deux heures.

Non, vraiment. Il avait fait le bon choix en rentrant dès les deux semaines de vacances chez Grover écoulées.

Le couloir de son étage était encore plus silencieux que la cage d'escalier. Il s'arrêta devant sa porte et leva la main pour toquer, avant de se figer.

Il sortit son téléphone de sa poche. Peut-être pouvait-il gagner un peu de temps, avant de se retrouver face au visage bouffi de Gaby ?

« Appelle-moi quand tu es rentré » disait la notification de Grover.

« Appelle-moi quand tu es rentré :) » disait celle d'Annabeth.

Il décida qu'il appellerait Annabeth en premier.

Il rangea son téléphone, qui tomba au fond de la poche de son pantalon trop large, leva à nouveau la main, et toqua.

Le silence se brisa un instant, puis revint, recouvrant le couloir de son nuage menaçant.

Percy toqua à nouveau.

Aucune réaction.

Son cœur tomba au fond de son estomac, et sa valise tomba au sol.

Pas de réaction. Rien. Nada.

Et sa mère ne serait jamais sortie en sachant qu'il devait rentré dans la journée.

Ses mains se mirent à trembler. Il jeta son sac à dos au sol, tentant à grande peine de retrouver sa paire de clés. Il n'en avait d'habitude pas l'usage, comme il y avait toujours quelqu'un qui l'attendait à la maison.

Game Over [PJO AU] [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant