Game Over [PJO AU] [EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 2

Un bon point à celui qui trouve toutes les phrases qui viennent de Percy Jackson et le Voleur de Foudre 🐞🐞 (je sens que cette fanfic va être longue et fastidieuse à écrire)

L'esprit de Percy était un méli-mélo sans fin de pensées incongrues, de sensations isolées et de brutale prise de conscience de sa propre existence. Il restait parfois des heures allongée, les yeux dans le vague, écoutant le temps s'écouler, tout doucement, au rythme des battements de son cœur, avant de soudainement ressentir le moindre mouvement de son corps, la moindre goutte de sang dans ses veines. Dans ces moments-là, il était difficile de rester immobile, difficile de continuer à simplement exister. Il lui fallait se lever, faire quelque chose pour combattre la dure impression de gâcher chaque seconde.

Dire que la Colonie des Sang-Mêlés n'occupa pas une bonne partie du fil de ces pensées décousues serait un mensonge. Dire qu'elle le garda éveiller la nuit en serait un autre. Comme souvent, Percy dérivait au milieu de son océan, les yeux perdus dans les vagues qui s'écrasaient contre une côte qu'il n'atteignait jamais. Il attendait quelque chose qui ne venait jamais, tâchant de s'occuper au mieux pour combler le temps qui passait.

Le jeu n'était qu'une distraction de plus. Intrigante, certes, mais qui n'avait aucune signification. Rien qu'un mystère caché auquel Percy désespérait de trouver un sens. La nuit, son écran s'embrasait d'un tourbillon de couleurs bien plus vives que sa propre vie, et il tapait les touches en silence, tournant et retournant dans un lieu qu'il connaissait comme sa poche. Percy passait à présent ses jours et ses nuits à arpenter les couloirs sombres de l'institut Yancy, à recroiser les mêmes personnes, reproduites presqu'à l'identique sur son écran. Sur le lit jumeau, Grover se rapprochait chaque jour un peu plus de lui. Sans doute lui avait-il expliqué des histoires de mythologie et de satyres mais Percy n'entendait que le roulis des vagues qui brassaient ses souvenirs dans une valse infinie. Le temps passait, chaque grain s'égrenait avec une lenteur cruelle dans le sablier.

Percy aurait bien voulu emmener son avatar au loin, le tirer de cet institut dans lequel il était comme emprisonné, comme si le sauver lui aurait permis de se sauver aussi. Ses doigts cliquaient sur les touches, engourdis par des heures à recopier ses leçons, ses yeux suivaient le moindre mouvement de l'écran, eux aussi engourdis par les heures passées à contempler le plafond.

Ils riaient, souvent, des sourires goguenards aux lèvres, comme s'ils étaient les rois du monde, leur sang charriait l'adrénaline que la peur de se faire prendre créait. Dans l'obscurité, côte à côte, la tête soudain libérée de toute pensée mélancolique, ils se sentaient pousser des ailes. Ils étaient de jeunes dieux devant un monde qui attendait de se construire à leurs images, sans qu'ils ne parviennent à trouver de lumière dans leur futur.

Les jeunes de Yancy étaient des enfants déjà vieux, déjà enterrés. Des enfants que l'on sortait de terre tous les matins, pour les y remettre chaque soir. Devant eux, il n'y avait pas la moindre lueur d'espoir, d'avenir. Chez eux, pas la moindre trace d'amour, de bras ouverts, accueillants. S'ils parvenaient à se sortir de l'adolescence pas trop amochés, les attendait en récompense une vie misérable, dépourvue de la tendresse et la douceur qu'on ne leur avait jamais enseigné, pleine d'une monotonie pluvieuse, qu'ils passeraient nostalgique de ce temps où ils étaient entourés de leurs semblables.

Mais pour l'instant, je vous le rappelle, Percy était un enfant. Douze ans, peut-être plus, peut-être moins, et si son océan se bordait parfois de vagues noires et de moutons et si les rafales devenaient parfois si puissantes qu'il sentait sa tête disparaître sous les eaux sombres, le beau temps n'était pas rare. Percy jouait, la nuit, et quand personne ne le voyait vraiment, il lui semblait parfois qu'il pouvait toucher du bout des doigts une infinité de possibilités.