Chapitre 28

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Annabeth habitait dans une grande maison toute blanche avec un toit en tuile, qui ressemblait un peu trop à celles que Percy avait vu dans ses livres de Grec au collège pour que ce soit un hasard.

J-4 était devenu J-3, puis J-2, pus J-1, avant de devenir aujourd'hui, et aujourd'hui s'était transformé en là maintenant tout de suite.

Cela devait faire quelques minutes déjà, qu'il était arrivé. Il avait pris un bus, puis un deuxième, sans avoir vraiment l'impression de s'éloigner de son quartier, étant donné qu'il continuait de croiser certains de ses camarades de classe dans la rue – il faisait d'ailleurs tout pour éviter leur regard. Ce n'était pas qu'il n'avait pas envie de les voir, mais il avait l'estomac tellement noué qu'il aurait été incapable d'échanger plus de deux phrases –. Puis il avait tourné à quelques angles, les yeux baissés sur la page Google Map ouverte sur son téléphone, évité un groupe de garçons qui fumaient à un coin de rue, été bloqué dans une rue par un camion poubelle qui roulait sur le trottoir, avant d'arriver devant chez Annabeth.

Et depuis il attendait.

L'heure tournait, et bientôt, il serait en retard. Mais il avait vraiment besoin de répit. Genre vraiment beaucoup. Au moins quelques minutes, pour calmer sa respiration et son cœur emballé. Et si les minutes devenaient des heures, il ne s'en serait pas outré.

Il prit une nouvelle grande inspiration, jeta un œil à ses mains tremblantes, qu'il s'empressa de fourrer dans ses poches, avant de les ressortir, et de toquer, sans prendre le temps de réfléchir avant.

Il entendit quelques mouvements, de l'autre côté de la porte. Ça y est, la bombe était posée. Plus qu'à attendre qu'elle explose, que la porte s'ouvre, et que la boule au creux de son ventre remonte dans sa gorge, où il devrait la tenir en laisse pour s'empêcher de pleurer.

« Pathétique. » pensa-t-il.

Il rongea un peu l'ongle du pouce de sa main gauche, pas la droite, sinon il savait qu'il aurait du mal à écrire le lendemain – oui, l'école n'allait pas s'arrêter parce que Percy rencontrait Annabeth, c'était cruel mais c'était comme ça et, quitte à être anxieux, autant être anxieux intelligemment –.

Il pensa avec un petit pincement au cœur qu'il allait rencontrer sa meilleure amie – il ne savait pas vraiment s'il pouvait l'appeler comme ça après tout, il ne lui avait jamais demandé – avant sa tante.

Quoique... S'il en croyait les photos de bébés avec lesquelles Apolline le bombardait, ils avaient sans doute déjà dû se rencontrer.

Il pensa qu'il devrait sans doute envoyer un message à sa mère, pour lui dire que pour l'instant, tout allait bien, bien sûr sans mentionner le fait qu'il se trouvait toujours devant une porte fermée – en parlant de ça, la porte était-elle minuscule, ou bien était-ce lui qui avait encore grandi ? Parce que cette poignée lui paraissait vraiment très basse par rapport au placement de ses mains le long de son corps –.

Il eut sa réponse quand la porte s'ouvrit.

C'était la porte qui était petite.

Ou alors Annabeth était grande aussi.

Pas aussi grande que lui, cependant, et cela lui fit un peu trop plaisir pour qu'il ne se rende pas compte de toutes les façons dont il pensait à elle.

-Euh... bredouilla-t-il quand il se rendit compte qu'ils s'étaient fixé droit dans les yeux sans bouger pendant ce qui avait semblé une éternité. Salut ?

Et puis l'instant d'après n'était qu'un amas de sensation si étroitement emmêlées les unes dans les autres que Percy ne savais plus vraiment où il en était. Tout s'embrouillait dans sa tête, se distordait. Était-ce vraiment le rire d'Annabeth qui résonnait, percé de sanglots retenus, au creux de son oreille ? Et étaient-ce ses hanches, entre ses mains, ses cheveux contre sa joue, et ses doigts, posés contre sa nuque, comme quelques pétales de fleurs éparpillés sur sa peau ?

Game Over [PJO AU] [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant