En laissant sa toile sécher

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Il était une fois,
Un voyageur épris de liberté.

Il parcourait le monde
Pour partager ses idées affûtées.

Les couleurs imprégnaient
Ses yeux étoilés,

Ses mains capturaient
Les amas de pensées.

Et étrangement on aimait
Lui arracher le pinceau des mains

Et lui montrer sur sa toile
Ce qui était vain

Et les remplacer à coups de brosses,
À coups de crin,

Par des traits qu'on dit
Droits et fins.

Des heures passaient durant lesquelles
Son cœur peinait à battre.

Mais des heures passaient durant lesquelles
Il laissait sa toile sécher.

Alors dans les craquèlements inconnus,
Il utilisait les traits droits et fins,

Repassait dessus,
Pour en faire à nouveau son propre dessein.

Sur le noir et le blanc,
Ses fantaisies dansaient,

Sur la colère et les reproches,
Ses couleurs tournoyaient,

Sur les reliefs et les couches,
Son pinceau repassait,

Dans les cris et les croassements,
Le voyageur repartait.

Par sa persévérance
À se relever,

Ce premier voyageur
A marqué

Le premier chapitre
De mes épopées,

Ce qu'on appelait
Le destin ;

Ce qu'il appelait
Mon chemin.

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