Mais où sont-elles donc ?

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« Les couleurs par milliers s'évaporeront.
Les bleus monteront au ciel,
Dans les terres les douloureux marrons.
Des rivières couleront le vermeil,
De nos cœurs l'abandon. »

Alors le village attendit,
Et chaque jour se ressemblait.
Le bleu du ciel infini
Ne voulait pas déserter.

Ce sont des années qui s'écoulèrent
Avant qu'un voyageur curieux
Ne veuille découvrir un nouvel air,
Dans ce village sans cieux.

Ses chemins de fleurs
Et son apparence des plus charmantes,
Dans son cœur, infiltrèrent de la peur,
En la terrible question suivante ;

« Mais où sont donc les couleurs ? »

À la tisseuse le voyageur demanda
Pourquoi ses fils étaient-ils gris ;
« Pourquoi ne le seraient-ils pas ? ».
C'est inquiet que le voyageur repartit.

Au peintre le voyageur demanda
Pourquoi sa toile était de noir et de blanc ;
« Pourquoi ne le serait-elle pas ? ».
Le voyageur le quitta le cœur... chantant.

Il chantait et hurlait l'envie de revoir,
Revoir les couleurs d'autrefois,
Car le monde ne semblait s'émouvoir
De ne plus voir ses plus simples joies.

Sur la colline son cœur chantait,
Chantait l'envie de les revoir,
Car lui n'avait pas oublié
Les pigments et leurs pouvoirs.

La mélodie de son âme sembla être entendue des cieux,
Car levant la tête, le voyageur sourit.

« Tiens, le ciel est bleu. »

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