Les milliers de fleurs se balançaient légèrement au gré de la brise. Elles baignaient sous les rayons du soleil et, certaines, grandes et majestueuses, lançaient des regards regardants à l'astre aux couleurs changeantes, déjà haut dans le ciel. La plupart observaient discrètement sa trajectoire au milieu des grands nuages. Et tel un homme fort mais avec des fêlures, il disparaissait souvent soudainement à l'horizon, laissant derrière lui un silence agréable.
Lorsque l'obscurité prenait le dessus, la lune berçait les fleurs fatiguées. Pourtant, nombreuses étaient celles qui s'ouvraient en montrant grandement leurs pétales. Dans le souffle du vent, plus fort à cet instant, elles pouvaient danser jusqu'au bout la nuit, sortant du ventre mou de leurs journées ensoleillées. Accompagnées du hululement des hiboux, elles s'amusaient. À l'inverse, certaines se décrochaient doucement de la terre et s'envolaient vers les étoiles, sans un mot, et parfois même sans l'aide du vent, portées par leurs grands pétales, ou par leur légèreté.
Mais au sein du lent mouvement répétitif, naissaient souvent de nombreux bourgeons. Cependant, il arrivait que certains subissent une piquette et ne s'ouvrent jamais, tandis que d'autres se dévoilaient vite au ciel et rejoignaient l'agréable danse du champ.
De temps en temps, des gouttes de pluie s'abattaient sur l'ensemble des fleurs, mais d'une force égale à celle d'un cul de fax. Les lendemains, on cherchait encore celles qui ne savaient se relever, protégé par celles qui ne faisaient que grandir. Elles semblaient s'élever éternellement et l'on s'imaginait déjà qu'elles atteindraient un jour le ciel. Pourtant, jamais leur ombre ne parut menaçante, ni même encombrante. Elles savaient se courber et chanter aux oreilles des timides boutons floraux.
Le flot de conversations,
D'inspiration,
Sous les étoiles
Et les rayons du soleil,
Faisait danser.
Parfois,
Trop rapide, trop fort
Souvent,
Agréable, et fort.
