WHISPERS T3 The Whisper of my past [Terminée]

7 | Arzhel

— Ce n'est pas anodin, souffla Lothar.

Nous étions assis tous les deux dans mon bureau et nous observions certaines photos prises par des Godar à certains points d'entrées de camps de Terras. Lothar les connaissait tous. Il pouvait me dire lequel correspondait à quoi sans que je lui fournisse cette information.

— Pour ceux qui connaissaient déjà la minorité des Terras qui existaient à l'époque de la création de la Prison, je dirais que c'est plutôt censé, remarquai-je.

Lothar fronça ses sourcils et m'observa un instant. Il attendait sûrement une explication, mais elle était plutôt simple.

— Si certains d'entre eux ont des souvenirs comme Nokomis peut en avoir, m'expliquai-je, alors ils se souviennent de la raison pour laquelle ils se sont retrouvés emprisonnés. Resterais-tu, toi, entre les mains de ceux qui t'ont emprisonné ?

Lothar secoua la tête.

— Non, tu trouverais des personnes qui ne sont pas sous la juridiction de ce gouvernement, admit Lothar avec une grimace.

— Exactement, dis-je. Pour les adeptes de la Prima, je sais qu'ils se cacheront dans les camps Terras, ou sur le territoire de Thatcher, car ils ne connaissent que lui de l'ancien pouvoir. Ils seront en sécurité dans leur psyché limitée du moment. Ce qu'ils connaissent vaut mieux que ce qu'ils ne connaissent pas.

Je me levai et allai remplir la grande carte numérique qui se trouvait sur mon mur. Le tableau interactif s'alluma et je pris le stylet pour remplir plusieurs points. Lothar vint se positionner à côté de moi.

— Il y a plus de cinq cents Seekers qui sont partis dans les camps Terras d'après les chiffres que j'ai reçus aujourd'hui.

— Peut-être qu'ils n'y sont pas tous.

Je hochai la tête.

— Si on prend ce point en compte, je rajoute pratiquement 50% de ce chiffre en me disant que 25% concernent Thatcher et son territoire dont nous n'avons aucun chiffre. Et 25% de plus pour être sûr par rapport au nombre global de Seekers qui nous ont été rapportés.

— Il faut le destituer, cracha Lothar.

— Je compte sur les Godar pour passer outre les « ordres » de Thatcher et me fournir quelques statistiques. Quant aux camions qu'il n'a jamais reçus, c'est un groupe de Terras qui a détourné le convoi. Ils se sont servis en médicaments et ont laissé les lycans sur le côté de la route.

— On est sûr que c'était des Terras ?

Je haussai mes épaules.

— Même si ce sont des Seekers déjà bien embarqués contre la lutte de l'Empereur et l'avènement de la Prima, je ne pense pas qu'ils possèdent actuellement les moyens de faire plus que se cacher.

Lothar grogna, mais accepta cette idée. Je soupirai et il me jeta un coup d'œil inquiet. Aslander entra à ce moment-là dans la pièce. Il avait écouté ce que je disais à travers notre esprit et prit la relève de mon discours :

— Ce qui nous amène à la question éternelle de savoir où se trouve cette Prima, termina-t-il. Où est-elle ? Dans quel état se trouve-t-elle ? Doit-on lancer des raids ?

Ce fut mon tour de grimacer.

— Hors des questions de lancer des raids dans ces conditions, soufflai-je. Cela finirait de briser la confiance des Seekers en nous.

— Et c'est là que le débat commence, Arzhel, reprit Aslander. Nokomis n'a jamais été vue que comme la Princesse des lycans alors qu'elle-même n'en est pas une.