WHISPERS T3 The Whisper of my past [Terminée]

14 | Arzhel

Les bras croisés sur mon torse, je restai ébahi et profondément indigné face aux paroles de Gaius. Il avait posté des hommes tout autour du palais de Thatcher. Les précautions de Siobhane et de Merlin étaient de rester le plus loin possible de l'édifice. D'après les derniers renseignements d'Ashelia et de Gaius confondus, nous étions un peu près sûrs que seuls les partisans de Thatcher et de Kairos se trouvaient dans le palais.

— Il a réussi son putain de coup, grogna Lothar pour la cinquième fois derrière moi.

Je retirai mes lunettes et frottai l'arrête de mon nez pour me donner un peu de matière. Je ne voulais pas paraître épuiser aux yeux des autres, surtout pas après cette nouvelle pour le moins déplaisante.

— Je pense qu'il est évident que nous n'attaquerons pas tant que vos ordres ne tomberont pas, Conseiller, ajouta Gaius.

— On peut rentrer avec Ras et les buter en quelques heures, lança Ashelia en fond.

— Maudite bonne femme, grommela Lothar. Garde ton cul au chaud, je viens te chercher !

Elle gloussa et je fis la moue vers Lothar. Était-ce le moment de plaisanter ? Lothar haussa ses épaules et Ashelia dut s'éloigner du téléphone de Gaius, car celui-ci reprit la parole.

— Nous avons terminé d'évacuer une partie de la ville, mais nous ne savons pas ce qu'il faut faire de plus, Conseiller. Il est difficile de trouver des hébergements pour toutes les personnes que nous bougeons.

— Je comprends, Gaius. Faites au mieux. D'après l'Impératrice, même si les Seekers avec la Prima devaient lancer une offensive, ça ne vous atteindrait pas.

Merlin apparut à ce moment-là et grimaça. Je levai les yeux au ciel. Tout le monde se donnait le mot ?

— Je vous donne des nouvelles dès que je peux.

— Je te vois en image satellite, le rassurai-je. Au moindre mouvement, nous agirons.

Je raccrochai et regardai Merlin avec le moins d'agacement possible. C'était compliqué.

— Ils sont tous en danger, murmura la Mage.

Je frottai la barbe sur mes joues et respirai un instant, loin de tous ses regards. Ce n'était pas le moment de m'annoncer une mauvaise nouvelle. J'allais commencer à sérieusement m'agacer.

— Pourquoi dis-tu ça ?

— Parce que Vyara n'est sûrement pas la seule avec Thatcher, Arzhel, grogna Merlin. Qui se trouvait dans le tombeau ? Qui voulait libérer les Seekers ?

Je détournai mon regard sur les trois écrans qui se trouvaient dans mon bureau. Les journalistes étaient trop loin pour prendre des images du palais de Thatcher. Ce qui était une bonne chose. Cela voulait dire que Gaius faisait correctement son boulot pour délimiter un périmètre de sécurité autour du palais.

— Vortigern, murmura Lothar.

Une vague de peur me parcourut soudain et je bousculai Merlin pour sortir de mon bureau. Je découvris Aslander devant un écran télé qui montrait des images en hôpital en feu.

— C'est un attentat ? grogna-t-il.

Les opérateurs présents nous mirent en contact avec Warren qui se trouvait déjà sur les lieux avec une partie de son contingent.

— Nous avions eu des rumeurs ! cria Warren dans le téléphone.

Le bruit autour de lui était abominable.