Épique

Chapitre 29

Cette nouvelle année passe à la vitesse de la lumière. Les 2 derniers mois ? Pas vus passés.
Notre affaire avec Sophie a pris forme et notre style à l'air de plaire puisque nous commençons gentiment à faire des ventes. Nous approchons et sommes approchées par des créateurs et les contrats que nous en avons tirées sont plutôt concluantes.

Nous allons cependant devoir redoubler d'efforts et d'inventivités. La page du travail a distance vient de réellement s'ouvrir.
Alex à pour des besoins professionnels de vivre en Angleterre pendant quelques mois. A moi les breakfasts, le tea time et autres bizarreries et habitudes anglaises auxquelles je vais m'habituer très vite.
Ce qui va me manquer le plus ce sont nos débriefs et brainstormings sur fond de séances de pâtisseries. Comme l'a dit ma Tartelette, un coup d'Eurostar et nous testerons des recettes de scones !
J'ai l'impression de me retrouver dans "Coup de foudre à Notthing Hill". La maison que mon mari à déniché y est situé et après m'avoir vu regarder toutes les portes des environs à la recherche de la fameuse Bleue, il a finit par m'avouer qu'elle n'existe pas. Quelle déception ! J'aurais eu donc plus de pourcentage de chance de croiser Hugh Grant qu'une simple porte.
Pour me consoler nous avons joués les touristes avant que son agenda ne soit surchargé et ne lui permette plus ce genre de fantaisies. Les bords de la Tamise, Buckinghame Palace, le musée Madame Tussaud...
Je me suis essayée a la gastronomie Anglaise et je suis vite revenue à mes bases Françaises après de beaux fou-rires.
Nos moments à deux se raréfient mais restent intenses de complicité et d'amour. Nous comblons l'attente de nos retrouvailles avec de petites attentions, mots, babioles, gourmandises.
La seule ombre au tableau c'est ce magazine qui un beau matin annonça les plus beaux partis célibataires encore a saisir dans le monde. Pourtant peu connu du grand public, cette publication à eu pour effet de lancer de nouveaux paparazzis aux trousses de mon beau compositeur.
Ayant peur de louper son scoop, le journaliste qui nous avait démasqué il y a plusieurs mois à refait surface en exigeant une date pour notre union où il aurait l'exclusivité des photos. Heureusement qu'il n'a pas eu l'idée d'aller voir ma mère, elle aurait fourni avec joie la date et le lieu sans nous en informer.
La situation devient incontrôlable quand des fans, ou plutôt des groupies se sont mises à poireauter devant la salle de répétition jusqu'à découvrir ou logeait l'objet de leurs désirs. Je suis restée de longues journées enfermées, rideaux tirés. Stressée et prête à investir dans un cercueil pour coller a mon nouveau statut de vampire.

C'est donc avec ma valise bouclée qu'Alex m'a découverte un soir en rentrant, pour une fois pas trop tard.
- Qu'est-ce qui se passe ma chérie ? Jetant un œil suspicieux à mon sac, il s'est approché prudemment comme on essaierait de dompter un grand félin sauvage.
- Tu pars quelque part ? Je sais que ces derniers jours ont été compliqués et que je t'ai un peu négligée. Je pensais cependant qu'on ne se cachait rien et qu'on se disait tout...
Il se laisse tomber épuisé dans un fauteuil et sa position me fait sourire. Ce fauteuil ressemble à un meuble tout droit sorti de chez Hagrid le garde-chasse de Poudlard. Il est moche et surtout, on a la sensation qu'il va nous avaler tout cru si on a le malheur d'y poser nos fesses. Vu sa tête, je vois bien que mon mari n'aura pas la force de se battre pour sa vie. Je vais devoir entrer dans la bataille.
- Veux-tu de l'aide pour échapper à ce monstre en velours ?
Réalisant où il s'est assis après un regard incrédule, un rire lui échappe et il me tends les mains.
Profitant de son poids et de la profondeur du siège il m'attire a lui brusquement et me retrouve emprisonnée à mon tour, dans ses bras.
Il me chuchote à l'oreille :
- Parle-moi mon amour. S'il te plait. Ne me laisse pas, ne pars pas...
- Qui a dit que j'allais te laisser et surtout je ne pars pas. Nous partons.
Surpris il cherche la réponse a ses interrogations dans mes yeux brillants de malice.
- Je te rappelle que je t'aime. Toi et tout ce que ta personne implique. Travail sans horaires, paparazzis ou encore ces partitions que je retrouve partout, même dans les poches de tes pantalons. J'ai même investi dans une boite que j'ai décorée et posée sur ton bureau pour y stocker mes trouvailles.
- Je serais bien incapable de me passer de toi. Ne serais-ce que pour me maintenir en vie.
- Cela reste un des plus grands mystères te concernant : Comment as-tu pu survivre autant d'années sans mourir de faim ou par incompétence vitale ?
- Je suivais le mouvement et Oliv me rappelait a l'ordre régulièrement.
- Loué soit cet homme !
- Bon, tu m'expliques cette valise dans le vestibule ?
Prenant ses joues entre mes mains je ponctue chacun de mes mots par un baiser sur sa bouche. Histoire qu'il n'essaie pas de me couper la parole.
- Au risque de te décevoir, je ne suis pas encore prête pour une vie morne de vampire ou de fantôme. J'ai besoin de soleil, d'air pur et de vie !
Il acquiesce et attends la suite patiemment, pendu à mes lèvres.
- Nous partons en conséquence quelques jours en Écosse. Découverte de châteaux et du Loch Ness sont au programme.
Le voyant inspirer en prévision d'une réplique à tendance négative, je pose un doigt pour lui intimer le silence.
- J'ai tout organisé avec Olivier, qui a été un formidable intermédiaire. Pour être honnête, ton équipe est même soulagée que tu t'absentes quelques jours pour avoir le temps d'engranger toutes tes remarques et conseils, se reposer aussi. Tu ne te rends pas compte a quel point tu es exigeant lorsque tu es plongé dans le travail Alex.
- Pourtant personne ne me dis jamais rien ou ne proteste quand...
- Tu es un Dieu vivant pour ces gens. Ils ont tellement peur de te décevoir ou de perdre le privilège de jouer avec et pour toi qu'ils ne diront jamais rien ! Il va falloir que je te travaille au corps encore longtemps pour t'adoucir.
- Hummm. Je suis toujours partant pour un corps à corps avec toi ma Déesse.