Chapitre 4

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La porte à peine refermée derrière nous, j'ôte avec soulagement mes escarpins et avance dans mon salon en semant tour à tour mon sac sur la console à gauche de l'entrée, ma veste sur le canapé et me retrouve à servir deux verres d'eau pétillante. Je bois le miens d'un trait et pose le second sur le bar faisant la séparation avec la cuisine. Je suis du coin de l'œil l'inconnu qui parcours discrètement mon intérieur. Je ne sais pas quoi faire de mes mains, posant mon verre dans l'évier je me retourne et lui demande en désignant le comptoir du menton :

- Vous auriez peut-être préféré quelque chose de plus fort ?

- Je crois être assez... enivré comme cela - me dit-il en s'avançant avec un sourire. Il pose ses mains sur le meuble derrière moi et je me retrouve coincée sans qu'il ne me touche. Je me tends et n'ose pas relever la tête ou encore moins respirer. Je sais que si je prends la moindre respiration je vais être submergée par son parfum et que j'aurais inévitablement la même réaction que tout à l'heure.

Replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille, il me murmure :

- N'oubliez pas de respirer sinon je vais encore devoir venir à votre secours, et je ne suis pas sûr de maitriser la respiration artificielle.

Je frissonne à ses paroles, redresse la tête et prends une inspiration. Un éclair de désir me traverse instantanément. Mon corps prend les devants et mes doigts se faufilent sous son manteau jusqu'à attraper les passants de son pantalon pour rapprocher nos bassins. La température monte d'un cran entre nous et la tempête reprend de plus belle dans ses yeux.

- Je ne sais même pas comment vous vous appelez ? m'interroge-t-il d'une voix rauque.

- Est-ce vraiment important ?

- Non. Reconnaît-il.

Je ne le laisse pas s'interroger plus et me pends à son cou pour m'emparer de sa bouche. Il me hisse sur le comptoir et le froid du marbre sous mes fesses ne refroidit pas le feu qu'il a allumé en moi devant l'immeuble ; au contraire, il l'exacerbe. Nos langues se rejoignent et je sens le même feu se propager dans ses veines, je m'embrase. Je perds toute notion de mon corps ou du sien. Aussi ridicule que cela puisse paraître, je me sens à ma place entre ses bras. Je repousse son manteau de ses épaules et il l'envoi au loin sans lâcher mes lèvres une seconde. Il me saisit par la taille pour me coller encore plus à lui et mes jambes s'enroulent autour de ses hanches. Délaissant ma bouche, ses lèvres descendent le long de ma mâchoire et dans mon cou jusqu'à la naissance de mes seins qui pointent sous mon chemisier. Accrochée à ses épaules, je me frotte sans vergogne à la bosse qui se forme et qui appuie sur ma féminité. Il jure, relève la tête pour me sonder une dernière fois avant de faire voler les boutons nacrés de feu mon chemisier sur le carrelage. Sa bestialité m'arrache un cri que je retiens en me mordant la lèvre. Comme pour s'excuser de sa brutalité, il se fait doux en découvrant de la pulpe de l'index la dentelle blanche qui borde ma poitrine. Le chapelet de baisers qu'il y dépose se font chauds, humides, religieux. Ses cheveux en bataille me chatouillent, je les empoigne pour réclamer le retour de sa bouche sur la mienne. Le temps s'arrête de nouveau une éternité dans le ballet incessant de nos langues. Je ne me reconnais pas mais ne cherche pas à analyser ce qui se passe. La seule chose que je sais c'est que j'ai envie de cet homme comme je n'ai jamais eu envie d'un autre. Je ne sais rien de lui à part qu'il embrasse comme un dieu, qu'il a mis une raclée à des voyous pour me défendre et que nos désirs se répondent. Je me force à garder le contrôle pour ôter un par un les boutons de sa chemise.

- Je suis sûr que tu es aussi impatiente que moi, me souffle-t-il, souriant au souvenir des boutons qui jonchent le sol. Me palpant les cuisses et les fesses, il frissonne sous les effleurements de mes ongles contre sa peau.

ÉpiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant