Chapitre 24

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Le lendemain Alex me dépose chez mes parents avant de partir travailler. Il ne veut pas que je reste seule et je vais en profiter pour passer du temps avec ma famille. Mon grand-père surtout qui me manque beaucoup, ces derniers mois nous n'avons pas eu le temps de nous voir et je culpabilise un peu. Assise à côté de mon grand-père, ma famille autour de moi, je savoure cette sensation unique de réussite alors qu'elle n'est pas réellement la mienne. J'ai passé la journée chez mes parents, profiter des miens loin de cette folie médiatique m'a fait beaucoup de bien. Alex a eu la bonne idée d'organiser ce replis pour moi. Gérald était là également, nous avons passé des heures enfermés à discuter, essayer de rattraper le temps. Il m'a fait écouter ses dernières créations à la guitare, pas de doute il doit percer et je compte bien lui donner un coup de pouce. Olivier ne pourra refuser de le rencontrer, après ça sera à lui de jouer. Papi a été très impressionné et l'a également encouragé. Nous formons un trio accordés, ce qui n'a pas manqué d'agacer ma mère. Je me demande comment elle fait pour être toujours aussi pimpante à 20h qu'à 7h du matin lorsque Alex m'a déposé sur le pas de leur porte.

- On se retrouve très vite, les prochaines heures ne sont qu'une seconde.

- Chaque seconde loin de toi est une éternité. Cela revient au même !

Nous rions de nos bêtises d'amoureux transis sous la surveillance de ma mère qui heureusement n'entend pas nos paroles.

- Tu viendras me voir en coulisses ?

- Non, je sais ce qu'il s'y passe et je compte garder la surprise que je te réserve jusqu'à la maison.

Il fait une moue tellement craquante que j'hésite une fraction de seconde à lui révéler. Ma mère me sauve de son raclement de gorge réprobateur. En effet Alex à machinalement entamé des caresses sur mes fesses qui peuvent sembler inappropriées.

Lui jetant un coup d'œil, mon coquin me souffle à l'oreille avant de me donner un baiser qui aurait sa place dans une salle obscure avec du popcorn.

- Si elle savait que tu es officiellement à moi dans une partie du globe.

Je l'ai regardé partir, me retenant de le suivre. La voix de Marcel réclamant un café digne de ce nom me ramena à la réalité. Ma tornade de mère entra en action, le petit déjeuner qu'elle nous servit était pantagruélique. J'ai perdu l'habitude de cette énergie débordante dès le matin, je me demande encore comment mon père s'en est accommodé. Mes parents sont un peu de l'ancien temps, ma mère n'a jamais vraiment travaillé, mon père s'est acharné à développer son entreprise avec des débuts difficiles, il peut être fier de son parcours. Butterfly Effect à une bonne réputation et organise des évènements privés, professionnels. Je n'ai jamais voulu travailler ailleurs que dans l'entreprise familiale. La suite logique pour tout le monde. Qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre de toute façon ? Je n'ai pas de talent particulier ni de passion me donnant envie d'en faire mon métier. Toute ces revirements me perturbent. J'ai du mal à me concentrer sur mon travail lorsque j'arrive à rester à mon bureau. Ces derniers temps je ne suis bonne à rien. Ma relation chamboule tout au point que je n'arrive à rien faire d'autre. Je suis consciente qu'il va falloir que je trouve un équilibre, et vite. Alex voyage beaucoup pour ses contrats. Nous serons incapables de vivre séparés aussi souvent. Mais de là à laisser mon travail ? Je suis perdue dans mes pensées quand Gérald me surprend.

- Tu rêvasses cousine ?

- Un peu oui. Je réfléchis.

- Tu as des soucis ? J'ai vu les journaux...

- C'est vrai qu'il y a ça aussi...

Je mets ma tête entre mes mains et masse mes tempes.

- Il n'y aura pas de miracle aujourd'hui. Tu as amené ta guitare ?

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