Chapitre 22

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Le silence est complet dans cette immense salle de concert. Le siège ou je suis installée est confortable, mais je sens cet objet en moi et sa présence me perturbe. J'aperçois Alex qui pianote sur son téléphone avant de me jeter un coup d'œil et de le poser devant lui. A cet instant je sens le bidule vibrer. Juste un coup, sans prévenir. Qu'est-ce qu'il m'a fait ? Il a l'air content de lui en tout cas. Prenant sa baguette, Alexander donne le départ pour ce fabuleux enchainement de ses plus grands succès. Au premier coup de tambour je sursaute. Ils sont placés au fond, pas à côté de moi mais assez proche pour bien sentir les ondes de chocs. Qui se répercutent. Comment ça ils se répercutent ? Le bidule s'emballe et vibre au rythme des grosses caisses. Il n'a pas fait ça ?!

Je passe l'heure suivante accrochée aux accoudoirs de chaise, essayant de rester discrète. Je surprends les coups d'œil d'Alex, le coin de ses lèvres se soulève légèrement à chaque fois. J'ai l'impression qu'il joue directement branché à mon corps, je vibre aux mouvements de sa baguette. A bout de souffle, je dois être écarlate. Je me concentre pour me contenir, mais visiblement mon sadique de mari à décidé de m'achever. Mon pantalon est maintenant collé à mon entrejambe, je suis sûre qu'une tâche s'y est formée. Je serais bien incapable de dire combien de fois le plaisir m'a surprise. Ils entament celle que j'espère être la dernière musique de cette première partie avant l'entracte. Le rythme est incroyablement soutenu, les chœurs rendent encore plus l'ambiance magique. La totalité de la pièce est en osmose, chacun suspendu à la direction de cet homme, il respire la mélodie, donne vie à cette harmonie. Ses yeux harponnent les miens et j'y lis un amour si grand qu'il ravage tout sur son passage, il m'ordonne de me laisser aller, le laisser m'emporter dans ce flot qu'il alimente avec tant d'énergie. C'est uni par ce lien que je lui ouvre mon âme. J'ai la présence d'esprit de me mordre la main juste avant d'abdiquer. Ayant compris le signal, il donne encore plus d'intensité et l'orchestre s'emballe. Ses cheveux volent dans ses yeux, des gouttes de sueurs coulent sur sa peau et ses muscles tendus par l'effort mais il ne lâche rien. Il termine ce premier acte en apothéose, je ne suis plus qu'une loque et ferme les yeux pour reprendre mon souffle. Des acclamations me sortent de ma rêverie orgasmique. Les musiciens se félicitent avant de prendre cette pause bien méritée. Je sens qu'il approche, cette tension, ce fil d'Ariane qui nous relis me l'indique.

- Hedwige ?

Sa paume légèrement moite me caresse la joue. J'ouvre les yeux et il me parait inquiet.

- Je... ça va.

Sans un mot il m'emporte dans sa loge. Il sent merveilleusement bon, ce qui est étrange quand on pense à l'état réel dans lequel il est. Sa chemise est collée à son dos et cela le rend si sexy. Il me dépose contre le mur et entreprend de me déshabiller de ses gestes experts dans ce domaine. Y-a-t-il quelque chose qu'il ne sache pas faire à la perfection d'ailleurs ? Un rire m'échappe. Je suis dans un état second.

- Tu as aimé ma surprise ? Ma chérie ?

- Oh oui. Quand tu veux.

- On va éviter pendant les représentations officielle, on voit un peu que tu as vécu un moment intense.

Une fois nue, me demande de me tenir debout et je m'exécute tant bien que mal appuyée au mur. Quelques secondes plus tard l'eau nous asperge, je pousse un petit cri vu sa froideur mais en gentleman Alex fait rempart de son corps. Je me propulse vers lui et m'accroche à son cou. Mes lèvres n'attendent que lui.

- J'ai envie de toi.

Je me sens langoureuse et désinhibée. J'ai besoin de lui, il a réveillé un monstre en moi et je dois le faire sortir à tout prix.

- Vos désirs sont des ordres Madame Hartmann.

A chaque fois qu'il prononce ces mots je réalise alors qu'il est miens. Mon mari. Me donnant encore plus envie de lui, jusqu'à la fin de nos jours.

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