Chapitre 17

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Accrochée fermement a mon homme depuis le début de cette journée, j'inspire profondément son odeur pour me donner le courage de risquer un oeil vers l'écran. Depuis gamine je ne supporte pas les films d'horreur, alors dans une ville ou tout me monde y va de son maquillage ou costume effrayant, j'ai bien amusé la galerie de mes petits cris de souris. Le magasin pour se mettre dans le thème du jour a déjà été un supplice. Même si j'ai cédé à Sophie et que je me retrouve attifée d'une tenue de gorgone sexy. Je serais capable d'avoir peur de mon propre reflet. Rien qu'un coup de vent dans ma perruque à serpents et j'ai poussé un cri qui a surpris et déclenché une hilarité générale. Je suis ridiculement adorable d'après mon mari.
Je sais, je me répète. Mais ce qui m'arrive est tout bonnement incroyable. Limite inconcevable il y a encore quelques mois. Et carrément indécent quand je mesure la part de chance qui m'a valut d'être ici aujourd'hui.
Nous nous amusons comme des adolescents, ma main tenue fermement par cette poigne rassurante, je me sens en sécuritée avec mon chevalier zombie. Un autre poing commun, nôtre goût pour l'Histoire.
Après avoir déambulé sur le Strip nous avons fini les pieds en compote, non loin d'un cinéma. Les garçons ont eu gain de cause et étant la seule trouillarde assumée du groupe, j'ai suivi le mouvement. Voilà pourquoi nous nous retrouvons blottis dans une place duo où rien que le son me fais sursauter et frissonner.
Soudain je sens une main froide sur ma cuisse. Prise de panique je hurle et escalade mon compagnon sous les rires des autres spectateurs. Sans un mot et toujours aussi efficace, Alex m'emporte alors hors de la salle à grandes enjambées.
Je dois être totalement ridicule mais mon côté rationnel est aux abonnés absents. Quel est l'idiot qui à osé me faire une telle peur ? Mes pensées s'entrechoquent et c'est finalement ce regard bleu envoûtant qui me ramène dans la réalité, au présent. Alexander me tient toujours aussi fermement contre lui. Tout son être est tendu, sa mine inquiète et je dois le rassurer.
Incapable de sortir le moindre mot, j'opte pour une réponse physique à sa question muette. Mes lèvres se posent tendrement sur les siennes. Oui je vais bien. Et au fur et à mesure que mon baiser prends de l'assurance, sa tension musculaire s'accentue. Il me fait glisser contre lui sans laisser mes pieds toucher le sol. Mes mains fourragent dans ses cheveux, nos languent s'emêlent et se démêlent. A bout de souffle nous nous séparons de quelques millimètres, nos bouts du nez se touchent. Les respirations haletantes, nous nous sourions.
- J'ai cru comprendre que ce n'est pas ton type de film.
- Ah bon ? Quelle perspicacité !
- Néanmoins je préfère largement passer 2h à t'embrasser et te sentir tremblante de désir plutôt que de peur.
- Heureusement pour moi ! Je vous avais prévenus que je ne supporte pas ces trucs là !
- Viens je t'emmène à Venise.
Je le regarde interloquée.
- Pardon ?
- J'aime te surprendre et j'espère le faire chaque jour de notre vie.
Plus amoureuse que jamais, je glisse mes doigts dans sa main et le laisse m'embarquer vers le Venitian. Je le suivrais jusqu'au bout du monde en fermant les yeux.

Après un tour de gondole plus fun que romantique et une promesse de mon mari de m'emmener sur le vrai pont des Soupirs nous retrouvons nos amis survoltés et affamés dans un restaurant accolé a une discothèque dans le but d'y terminer la soirée.
David est parfaitement dans son élément et ne cesse de faire des oeillades a un groupe de surfers vu leur teint halé et leur cheveux blondis par le soleil.
- Tu ne vas pas finir la soirée avec nous à ce rythme la !
Je taquine mon ami en lui donnant une bourrade d'épaule. Il détourne le regard de sa proie et me fait un sourire a la colgate.
- Ya pas de raison que vous soyez les seuls a vous envoyer en l'air ce soir !
- Si tu pouvais éviter de passer par la case mariage devant Elvis, ça ferait désordre pour le retour une planche de surf dans le jet ! plaisante Sophie.
- Soit pas jalouse, je suis sûr que dans le lot un bi pourrait te taper dans l'oeil !
Leurs chamailleries ponctuent le repas. Nous avons commandé pleins de plats typiques et chacun pioche dans les plats. Encore une fois, un bon moment à notre image, simple et convivial. Je sais qu'avec nos revenus ont aurait pu prétendre a un restaurant étoilé et tout le toutim, mais ce n'est pas ce que nous voulions. Le mariage avec nos familles sera assez guindé pour pouvoir s'en passer aujourd'hui.
Les barbecue ribs, minis burgers, wings et autres gourmandises se font dévorer, les doigts collent et les bouches luisent. Pour le dessert on nous apporte un carrot cake avec un couple de mariés entrelacés.
Alex s'approche de moi et me souffle à l'oreille :
- J'aurais au moins respecté une tradition pour ce premier mariage.
- Oh, Monsieur Hartmann est un homme de traditions ?
- On fera des traditions à notre façon.
- J'adore ton idée ! Je te previens quand même qu'il y en aura beaucoup pour la période de Noël !
- Avec ma lutine préférée, je ferais tout ce qui te fera plaisir.
- Plaisir ? Je rougis de ma perversité, il s'en rend compte et le petit rire qui s'échappe de sa gorge me fit immédiatement mouiller la dentelle qui couvre mon intimité.
- Dites les jeunes mariés, attendez d'être seuls pour commencer votre nuit de noces !

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