Partie 12

90 5 2
                                    

On est maintenant début avril, tout allait bien dans ma petite vie, sauf avec Badr qui de semaines en semaines devenait de plus en plus possessif, il savait que jamais rien ne se passera entre nous mais cela ne nous empêchait pas de rester amis. Pourtant lorsqu’il me voyait discuter avec un gars toute de suite il me faisait des crises, même quand il s’agissait de Mamadou et je ne savais plus comment gérer tout ça. Entre Badr, et sa jalousie, et Abdel qui lui était de plus en plus calme mais aussi plus distant avec moi je ne savais plus où donner de la tête.

Plusieurs fois j’ai essayé de discuter avec Badr et on en venait toujours au même point, nous ne ressentions rien l’un pour l’autre mais lui avait une notion de l’amitié bien plus importante que la mienne. Souvent je me confiais à Neyla, qui en l’espace de quelques mois m’était devenue indispensable, et rien de ce qu’elle me disait ne m’aider, j’avais l’impression d’être coincée, de ne plus être libre de mes faits et gestes car Badr me surveillait ainsi que mes frères. En ce qui concernait Abdel, nous avions passé deux merveilleuses semaines à ce se confier l’un à l’autre, il était devenu tellement doux, il ne me criait plus dessus, les clashs se faisaient rares, mais depuis deux-trois jours il était aussi un peu distant, rares étaient les discussions, nous étions passé à de simples bonjour, bon appétit, bonne nuit, durant ces trois jours j’essayais de lui parler mais il me fuyait. J’aurais pu accepter sa décision mais le fait est que je voyais qu’il n’allait pas bien. A ce sujet je n’avais personne à qui me confier tout simplement car Neyla était sa sœur et que Samia et Nora aurait tout de suite pensé qu’il y avait quelque chose entre nous ou alors elle aurait compris que ressentait quelque chose pour lui, et ça je ne voulais pas, il y avait ensuite Sophie mais elle ne portait pas Abdel dans son cœur. Le fait que je m’entende avec des gens qui entre eux ne s’appréciait pas ou que très peu était compliqué, je ne pouvais en laisser tomber aucun, et je ne voulais pas, mais au fil du temps les critiques fusaient, Jordan me reprochait d’être trop proche d’Abdel, Badr, Mamadou et Sophie la même chose et le groupe des 7 me reprochaient d’être amies avec Jordan et le groupe des 3. On est Jeudi, je suis en sport, comme d’habitude les gars de la classe d’Abdel s’incrustent étant donné qu’ils n’ont plus sport et pas cours sur ces deux heures que nous avons. Pendant deux semaines les gens étaient habitués à me voir quasi tout le temps avec Abdel et là plus rien, du coup les filles n’arrêtaient pas de commérer, certaines me lançaient des sourires narquois, d’autres me regarder comme si je faisais pitié, alors on peut partir du fait que je n’en avais rien à faire de ce qu’ils pouvaient penser mais au bout d’un moment ça devenait plus qu’énervant.

Mamadou : c’est pas ta semaine ma petite mimi.

Moi : c’est clair, depuis le début de la semaine tout le monde m’épie, ça m’exaspère.

Badr : en même temps t’étais H24 avec Abdel et là plus rien normal qu’ils se posent des questions même nous d’ailleurs.

Moi : si moi-même je savais pourquoi on se parle plus mais je suis dans le flou.

Mamadou : genre je suis dans le flou t’as lu le dictionnaire hier ou quoi ?

Sophie : bah au moins elle l’aura lu alors que toi on sait que le dico c’est pas ton pote. Allez t’inquiètes mimi ça va passer.

Moi : C’est tout ce que j’espère Sophie, je t’assure. Et toi Mamadou tu es um burro, ainda não existe uma especie de animal para te caraterizar (t’es un âne, il existe pas encore d’espèce pour te définir).

Mamadou : ah porque para ti já há uma especie burra

Badr : ça y est quand ça commence à parler portugais c’est obliger c’est des insultes

Moi : même pas en fait on disait qu’on t’aimait trop mais qu’on savait pas comment te l’avouer.

Badr : mais oui et moi je m’appelle Patrick.

Au delà des origines.Where stories live. Discover now