Partie 29

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Du moins Abdel était mort uniquement aux yeux de ses proches, en emmenant le jeune homme en réanimation les médecins disaient qu'ils n'allait pas s'en sortir mais ils n'avaient rien dit de plus, plus les minutes passaient et plus Maeva avait compris qu'il était parti. Et pourtant pendant que toute la famille se lamentait, criait sa douleur, Abdel se trouvait en salle de réanimation et au quelques heures plus tôt, dans le même hôpital un homme mourrait réellement aux urgences. Ce dernier ayant la carte de donneur, il allait pouvoir donner son cœur grâce à sa compatibilité avec Abdel.

Le personnel avait été prévenu de ne prévenir personne sur l'opération qu'allait subir Abdel, les médecins ne voulaient pas faire espérer les proches du jeune homme au cas où l'opération ne se passait pas comme prévue.

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Le lendemain matin Abdel se trouvait en salle de réveil, l'opération s'était bien passée, il disposait maintenant d'un nouveau cœur. Tard dans la nuit tous ses proches avaient été prévenus de ce qui s'était passé plus tôt dans la journée du dimanche, sous le choc  Zahira (la mère d'Abdel) avait fait un malaise et avait été conduite dans une chambre, Neyla était au bord des larmes, à genoux par terre, les autres assis, les écarquillés, il ne manquait plus que Maeva qui peut après la "mort" d'Abdel avait disparue et elle n'était pas revenue depuis.

FLASH BACK

Alors qu'Abdel se trouvait en salle de réanimation, Maeva se releva, sécha ses larmes et chercha un médecin du service où se trouvait son ami. Une fois trouvé, la jeune femme se renseigna pour savoir si elle pouvait être donneuse. Oui la culpabilité qu'elle éprouvait, sa tristesse et son amour l'avait poussée quelques jours plus tôt à faire les tests, elle avait pleine conscience de ce qu'elle allait faire, mais elle ne se le pardonnerait pas si elle laissait Abdel partir et elle vivre tranquillement sachant qu'elle était compatible. Elle savait que dans tout les cas l'une de ces deux morts allait causer beaucoup de tristesse mais le fait est qu'Abdel était connu et aimé de tous bien avant elle. Pourtant le médecin ne l'avait pas prise en charge, il lui avait dit que cela était inutile, elle s'énerva allant jusqu'à faire ressurgir ses problèmes de nerfs, des infirmières l'emmenèrent et s'en occupèrent jusqu'à ce qu'elle soit calme.

FIN FLASH BACK

Les visites commencèrent le mardi, si la joie était de mise Moha ressentait de l'amertume en voyant son ami sourire, Abdel ne savait visiblement pas que sa mère et son amie avaient été prises en charge. Personne n'osait parler, le silence faisait rage, surement du au fait qu'ils pensaient tous que ce n'était pas réel et pourtant. Neyla fut la première à prendre la parole.

Neyla : Je te l'ai jamais mais je t'aime Abdel, tu sais pas comment on a eu peur.

Abdel : content de te l'entendre petite sœur.

Mélissa : j’ai jamais autant demandé à ce que tu sois près de moi tu le sais ça ?

Youness : je sens que tu vas avoir pleins de déclarations d'amour aujourd'hui.

Abdel : ouais il a comme même fallu que je sois au ras de la mort pour ça, je vous félicite pas hein.

La porte s'était ouverte laissant Amina entré en furie pour ensuite sauter au cou de son oncle, Zahira aussi était là pour voir son fils. Abdel avait tout pour être heureux, il avait un nouveau cœur, les gens qui comptaient le plus pour lui étaient présent sauf une personne, il avait depuis le début noté l'absence de Maeva mais voyant les regards que lui jetait Moha il n'osait demander de ses nouvelles et dieu seul sait qu'il en voulait.

De son coté Maeva était sorti de l'hôpital, elle avait été prévenu de ce qu'il s'était passé, elle savait que tout le monde était près d'Abdel mais elle ne s'y rendit pas, elle rentra jusqu'à chez son frère Hamed, chez qui elle avait emménagé quelques jours auparavant. Elle longeait les rues le regard vide, dans un pauvre état, quand elle entra elle s'enferma directement dans sa chambre, son téléphone ne cessait de sonner mais elle ne daignait même pas répondre, bien que son état physique aurait pu lui permettre de le faire, son état psychologique lui l'en empêchait fortement.

En fin de journée Hamed était rentré et il savait très bien que sa sœur était là, il se rendit donc jusqu'à sa chambre, il toqua, la chambre était vide, il fit donc le tour de l'appartement pour finalement retrouver sa jeune sœur assise dans la salle de bain en pleurs. Il l'a pris dans ses bras et ne chercha pas à discuter il voyait bien qu'elle n'était pas en état, il l'a déposa dans son lit, attrapa son téléphone à elle et composa un numéro.  Une demi-heure plus tard Maya, une amie à Maeva, débarqua dans l'unique but de s'en occuper, Hamed quand à lui avait appelé la patronne de sa sœur pour l'informer de son état et de son incapacité à venir travailler dans les jours suivants.

 Vendredi, Maeva était en direction de l'hôpital afin d'aller rendre visite à Abdel. Durant les trois précédents on ne l'entendait que très peu, elle ne sortait pas, se nourrissait peu. Abdel de son coté avait été mis au courant et chaque jour cela lui valait une dispute avec Moha, qui lui ne cachait plus sa colère. Il avait été convenu par les trois frères de Maeva que ce serait l'unique visite qu'elle lui ferait, ils voulaient s'assurer qu'elle se reconstruise loin de lui, ne doutant plus des sentiments qu'elle éprouvait pour lui.

Elle était là seule face lui, aucun ne parlait, peut être sous le choc de voir dans quel état ils étaient. Abdel finit par ouvrir la bouche mais ses paroles ne parvinrent pas à Maeva qui ne voyait que ses lèvres bouger.

Maeva : Comment ?

Abdel : je disais que je suis désolé.

Maeva : Dé-désolé t'as pas à être désolé.

Abdel : Maeva faut pas te mettre dans des états pareils pour moi.

Maeva : dans des états pareils ?

Abdel : pleurer, ne pas travailler, être comme t'es là quoi.

Maeva : donc je t'ai vu partir sous mes yeux mais il faudrait que je vive ma vie normale, on me refuse de... bref j'ai cru que t'étais mort, on me tient à l'écart et c'est seulement mardi qu'on me dit que finalement t'a s reçu un cœur et il faudrait que je saute de joie.

Abdel : on t’a refusé quoi ?

Maeva : c'est pas le sujet.

Abdel : princesse.

Maeva : nan Abdel y a pas de princesse là, tu crois vraiment qu'on peut se remettre d'un truc pareil aussi vite ?

Abdel : les autres ils l'ont bien fait.

Maeva : les autres ouais moi pas. C'est pas eux qui ont failli passer leurs derniers moments avec toi, c'est pas eux qui t'ont vu faible comme tu l'étais, (les larmes montaient peu à peu) C'EST PAS EUX QUI T'ONT ENTENDU DIRE QUE TU TE SENTAIS PARTIR, ILS T'ONT PAS VU SANS VIE OK.

Ce fut leur dernière discussion, Maeva était sortie ne supportant pas de le voir silencieux, ne supportant pas de le voir tout cours, elle savait ce que ses frères avaient en tète et quand elle sorti elle regretta de ne pas être restée mais elle savait que si elle restait elle souffrirait.

Au delà des origines.Where stories live. Discover now