Te Perdre à Jamais

Chapitre 2 Réapprendre à vivre autrement

Te Perdre à Jamais

chap 02

La vie de Sasuke s'écoulait morne et vide de sens. Il errait dans les couloirs dès qu'il avait un moment de libre, il ne supportait plus sa chambre aux murs blancs, les pas précipités dans les couloirs, le fait d'être cloîtré. Allez dans le parc de l'hôpital était aussi une vraie galère. Contrairement à ce qu'il aurait pu croire se déplacer dans un hôpital aussi tenait du parcours du combattant pour une personne en fauteuil. Il y avait toujours beaucoup de monde qui courait partout.

Au début ses parents venaient beaucoup le voir, mais il était toujours énervé et refusait de leur parler. Il restait silencieux dans son coin. Sa mère lui avait apporté des magazines de jeux, des livres et même du coloriage. Il s'était demandé si elle ne perdait pas la tête. Elle lui avait aussi ramené un « doudou » qui traînait désormais sur le seul fauteuil de sa chambre. Une énorme boule bleue, « Limule » de son manga préféré du moment. Il avait grogné mais sa mère l'avait laissé quand même.

Les soignantes jouaient avec, lui lançant sur le lit pour qu'il le rattrape et déposaient parfois des biscuits en pochettes individuelles devant lui. Il savait que c'était pour tenter de lui remonter le moral et cela marchait plus ou moins bien en fonction des jours.

Sa boule posée sur ses genoux, il faisait avancer son fauteuil dans les couloirs, cherchant des endroits où il n'était pas encore allé, histoire de sortir de sa chambre. Il avait été gentiment mis dehors par les deux aides-soignantes qui étaient venu faire celle-ci et changer ses draps. Il changea de pôle par le couloir vitré, il n'était encore jamais venue aussi loin. Restant dans son aile, afin de pouvoir en cas de soucis regagner rapidement sa chambre. Mais ce jour-là, il se sentait plutôt en forme pour un infirme. Le mot le fit grimacer, il n'aimait ni être appelé infirme ou handicapé, il était juste en fauteuil.

Il refusait encore sa condition, c'était trop dur à accepter, il ne se souvenait de trop de sa vie d'avant. De la chance qu'il avait de pouvoir marcher, se mettre debout, aller aux toilettes seul, se laver, toute ces choses si faciles quand on est valide et qu'il faut réapprendre à faire autrement quand on est en fauteuil.

Il avançait silencieusement dans les couloirs au vu de son état personne ne lui disait rien même s'il sentait souvent le regard des gens sur lui. Cela aussi il fallait apprendre à vivre avec, entre ceux qui vous ignorent, ceux qui vous font sentir misérables et les autres qui ne savent pas comment se comporter. Il poussa son fauteuil jusqu'à une porte battante, bon sang ce qu'il les haïssait ces portes-là !

Il regarda autour de lui et aperçu le bouton automatique pour les brancards et les lits médicalisés, mais évidemment ils étaient en hauteur. Il grogna en tendant le bras pour l'atteindre. La porte s'ouvrit devant lui et se bloqua en position ouverte. Il n'avait aucune confiance en elles. Il s 'avança rapidement et referma celle-ci une fois passée. Un rictus étira ses lèvres pâles, petite victoire sur ses foutues portes.

Sasuke poursuivit sa visite de cette partie de l'hôpital qu'il ne connaissait pas encore. Le pole enfant. Il s 'attendait presque à voir surgir des tas de gamins bruyant et hurlant, courant dans les couloirs. Mais il y régnait un silence presque angoissant. Au loin des pleurs mais à peine, l'aile était étrangement silencieuse. Il avança un peu plus loin et du passer de nouveau une porte battante menant à la maternité.

Là, la vie sembla reprendre, des bruits de pas rapide dans les couloirs, des infirmières, un chariot médical abandonné, des portes entrouvertes, des couinements et des pleurs de bébés. Tout un monde un peu bruyant et plein de vie, de nouvelle vie. Il poursuivit son chemin entre les chariots de drap, de ménage et celui des repas.