Te Perdre à Jamais

Chapitre 5 Un amour d'enfant

Te Perdre à Jamais

Sasuke avait eu du mal à digérer la nouvelle. Naruto avait eu un enfant prématuré, un enfant dont lui s'occupait régulièrement, depuis plusieurs semaines. Au début il avait eu envie de l'insulter, de lui crier dessus de le traiter d'incapable, de bon à rien, de hurler après sa « copine » où était-elle celle-là d'ailleurs ? Pourquoi n'était-elle pas là pour s'occuper de son enfant ?

Il avait été si en colère qu'il n'avait pas été capable de se concentrer sur sa séance de kiné. Juugo l'avait alors emmené dans son bureau. Il s'était assis en face de lui et il n'avait fallut que quelques minutes pour que Sasuke explose. Entre la haine, la colère, la rancœur, il avait littéralement vomi son mal-être et sa jalousie. Tout y était passé. Installé dans son fauteuil, Juugo avait écouté son patient, cracher son venin, ce n'était pas vraiment de la haine, c'était de la jalousie de ne pas avoir su, de ne pas avoir été au courant que son ex, celui qu'il avait tant aimé avait eu un enfant, c'était le sentiment d'avoir été trahi.

C'était une colère qui remontait à bien avant son accident, à l'époque où ils s'étaient séparés et où Sasuke n'avait pas eu les réponses qu'il était en droit d'avoir sur le pourquoi il l'avait quitté. Il ne croyait pas à la fin de leur histoire, pas une seule seconde il ne croyait en les mots que Naruto avait prononcé ce jour-là sur le quai de la gare.

Leur histoire était un mensonge ?

C'était impossible, pas après ce qu'ils avaient partagés.

Une histoire de gosse ?

Certainement pas, ils avaient trop de projets, de rêves.

Sasuke se revoyait couché près de son amant, sa tête posée sur son torse alors que Naruto énumérait leur vie, ce qu'ils allaient faire. Leur avenir, les lieux qu'ils rêvaient de visiter, leur appartement, leur cocon à eux. Non l'amour qui les avait uni, ne pouvait pas s'être envolé comme ça.

La blessure était toujours aussi vive en lui, toujours aussi douloureuse. Après avoir vidé son sac, il avait pu réfléchir plus posément à la situation, à ce qu'il savait, les quelques éléments qu'on lui avait donnés lorsqu'il avait pris en charge ce petit bébé. La maman qui avait accouché prématurément était hospitalisé en milieu sécurisé, d'où son absence, incapable de s'occuper d'elle-même, elle l'était encore moins pour prendre soin d'un nouveau-né aussi fragile.

Le père était seul pour tout gérer, il travaillait et venait chaque jour pour s'occuper de son enfant. Sasuke sursauta lorsqu'une main se posa sur son épaule.

- Tu te sens mieux ?

- J'ai surtout le sentiment d'être un abrutit fini.

- Non tu es un homme qui souffre d'un chagrin d'amour. Tu as partagé beaucoup de choses avec cet homme et tu n'as pas encore fait le deuil de votre histoire, alors que lui a continuer à avancer.

- C'est faux, j'ai avancé.

- Oui tu as recommencé à avancer. Mais nous n'avançons pas tous au même rythme. De plus tu m'as dit qu'il était revenu avec une compagne à l'époque.

Sasuke soupira comme si un poids énorme pesait sur ses épaules.

- Visiblement les choses n'étaient pas ce qu'elles paraissaient. Peut-être que s'il avait été heureux j'aurais pu être soulagé et moi aussi me tourner vers quelqu'un d'autre.

Juugo se redressa et contempla son patient. Il était bel homme et Juugo avait eu un faible pour lui au premier regard. Il avait quelque chose de mystérieux qui l'avait attiré et l'envie de le connaître. Mais Sasuke n'était pas prêt à vivre une nouvelle histoire. Il avait encore trop de chemin à faire pour accepter son handicap. Il pensait qu'il y avait désormais des choses qui n'étaient plus pour lui et il fallait qu'il fasse le deuil de certaine et qu'il apprenne une autre façon de faire pour les autres.