Chapitre 23 :

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Rien. C'est ce que je ressens alors que les lèvres de Louis s'écrasent sur les miennes. Rien du tout. J'ai rêvé de ce moment une bonne partie de ma vie, je pourrais citer et raconter les milliers de scénarios que je mettais fabriqué et que je rejouais chaque soir dans ma tête. Je pensais ressentir tout ce qui était écrit dans les romans d'amour que j'ai lu : que des papillons se déchaineraient dans mon ventre, que j'aurai l'impression de décoller du sol, que mon cœur exploserait ou encore que mes genoux deviendraient si faibles que je pourrais à peine tenir debout. Mais non, la seule et unique chose que je ressens en ce moment c'est du dégout.

Le baiser de Louis ne dure pas plus de 2 secondes avant que je le repousse si violemment qu'il manqua de tomber. Des larmes menaçaient déjà de tomber. Et dire que mon premier baiser était sans mon consentement et fait par un garçon qui ne m'inspire que du dégout et de la colère.

Sans un mot je me retourne et commence à courir alors que les larmes coulent en cascade sur mes joues. Dans un mouvement frénétique, je passe le dos de ma main sur ma bouche et mes joues, je veux enlever chaque traces que Louis a pu laisser sur moi qu'elles soient physique ou psychologique, quitte à prendre un bain de javel ou à me faire laver le cerveau pour l'oublier. Je l'entends crier mon prénom, je sais qu'il peut très facilement me rattraper mais j'accélère quand même ma course jusqu'à ce que j'entende ses pas ralentir. Il a arrêté de le suivre.

Les secondes qui me séparent du portail du lycée semble durer une éternité mais j'y arrive enfin. Je me penche en avant et appuie les mains sur mes genoux pour reprendre mon souffle.

Mais alors que je me redresse et que je me dis que c'est enfer est enfin fini. Mes yeux s'écarquillent, mon cœur bat à cent à l'heure et le soulagement fait place à la peur. (QU'EST-CE QUE J'AI FAIT AUX DIEUX POUR MERITER CA !)

A quelques mètres de moi, éclairé seulement par le vieux projeteur accroché au portail du lycée, un garçon assez grand et mince, ses cheveux courts d'habitude châtains paraissent noirs dans l'obscurité, il a toujours les mêmes lunettes qui cachent ses yeux vert foncé qui me font froid dans le dos. Je pensais qu'il avait déménagé. Il m'a dit qu'il déménageait ! j'étais sensé ne plus jamais le voir de ma vie, j'avais tiré un trait sur lui et mes horribles souvenirs le concernant étaient enfermé dans un coin de mon cerveau et la clé avait été jetée. Mais non, à quelques mètres de moi, avec un immense sourire à me glacer le sang, se tient Noah, mon ex encore et toujours bourré apparemment. Notre dernière rencontre me revient en tête, par chance Alex était arrivé juste à temps mais aujourd'hui il n'est pas là, il m'a dit qu'il avait un rendez-vous avec Claire à ma grande joie.

- Emmy ! Salut, comment tu vas ?

Noah s'avançait de plus en plus vers moi en titubant mais à chaque fois qu'il faisait un pas en avant j'en faisait 2 en arrière jusqu'à ce que mon dos heurte le mur du lycée. Je suis bloquée, exactement dans la même situation qu'il y a 2 ans.

- Ne m'approche pas !

Je crie mais je sais qu'il ne m'écoutera pas, alors je prie pour que quelqu'un est entendu mon appel à l'aide.

- Mais Emmy je veux juste discuter avec toi. Ecoute j'ai été nul mais je veux que tu me redonne une seconde chance. Je t'aime tellement Emmy !

Il m'attrape les bras j'essaye de me dégager mais sa prise est trop forte sur moi. J'essaie de parler mais aucun son ne sort de ma bouche, je suis paralysée de peur. Noah prend mon silence comme un rejet et ressert sa poigne au point de laisser des marques sur moi. Son sourire fait place à un froncement de sourcils et un regard aussi noir que possible.

- Tu sais que tu n'es qu'une garce ?! Pourquoi tu m'as attiré franchement ? Tu es dégueulasse ! Personne ne vaudrait de toi !

Il s'est rapproché au point que je peux sentir son haleine rempli d'alcool. Ma veste part si vite que j'ai eu à peine le temps de m'échapper de l'emprise de Noah. Je sais que la prochaine étape est mon t-shirt, c'est idée me glace le sang et je supplie les dieux que quelqu'un passe par là. Mais Noah sent ma peur et cela semble réjouit.

- Qu'est-ce qui se passe Emmy-chérie ? Tu as peur de moi ?

En un clin d'œil, je sens l'air froid de l'hiver courir sur la peu de mon ventre. Lorsque je baisse les yeux, je remarque que mon t-shirt a disparu laissant mon soutien-gorge pour seule barrière entre moi et la nudité. Tout ça se passe trop vite ! il faut que ça s'arrête ! mais mon corps est arrêté et refuse de fonctionner, même mes larmes n'arrivent pas couler.

- Tu es plus belle comme ça Emmy, mais tu le serai encore plus sans ça. dit-il les yeux rivés sur ma poitrine

Je ferme les yeux peut être que si je pense fort à quelque chose, autre de ce qui en train de m'arriver, je n'en aurai aucun souvenir (idiote Emmy !). J'ai cru entendre un cri sortir de ma bouche mais je sais que ça n'a plus d'importance, personne ne va venir me sauver. Cependant, alors que mon espoir disparaissait définitivement, je sens Noah être violement arraché de moi, suivi d'un bruit sourd de quelqu'un percutant le sol.

J'ouvre les yeux et croise automatiquement mes bras tremblant sur ma poitrine. Mon regard est tellement dans le vide que je réalise à peine la scène qui se trouve devant moi. La seule chose que je sais, c'est que Noah ne me tient plus et le soulagement m'envahit alors que mes jambes cèdent et que je m'écrase au sol.

- Emmy !

Ce n'est pas la voix de Noah. Rien qu'une seconde après, quelque chose est placé sur mes épaules. Un manteau ? Quelqu'un prend mon visage entre ses mains, je sursaute de peur avant de réaliser qui se trouve devant moi et qui m'a presque sauver la vie : Alex !

- Alex... Alex !

Je ne peux répéter que son prénom alors que je m'engouffre dans ses bras et enfouit ma tête dans son cou en pleurant toutes les larmes que je peux trouver dans mon corps. Alex ressert son manteau autour de moi juste avant de m'entourer de ses bras.

- Tout va bien Emmy. C'est bon je suis là. Je te tiens.

Je reste dans ses bras à l'écouter me murmurer des mots réconfortant pendant quelque seconde avant que je frissonne de froid. Alex le remarque.

- Ok Emmy, il faut qu'on y aille avant que tu attrapes froid. Est-ce que tu peux marcher ?

Je secoue la tête de gauche à droite toujours enfouit dans son cou où je peux sentir son parfum et non l'horrible odeur d'alcool de Noah. Mes jambes sont trop faibles que je les sens à peine.

Sans un mot de plus, Alex hoche la tête avant de déposer un baiser sur ma tempe et de passer un bras sous mes genoux pour me porter en style « mariée ». Lorsqu'il se retourne et commence à marcher vers la voiture de son père qu'il a emprunté pour la soirée, je peux voir par-dessus son épaule que Noah a disparu. Alex a dû le faire fuir.

Je pousse un soupir de soulagement et laisse mon corps se détendre en resserrant tout de même mes bras autour du cou de mon sauveur.


~Fin chapitre 23~

Le garçon du busOù les histoires vivent. Découvrez maintenant