-Calyx-
- Oh ça va lâchez moi la grappe, c'est qu'une petite piqure. Une abeille aurait fait pire, lâchais-je irritée.
- Non c'est pas qu'une petite piqure, commença Alby. C'est une entaille et on va devoir le recoudre.
- En fait il y aura pas besoin, c'est vraiment pas profond... commença le med-jack alors que Gally grognait.
- C'est bon, me touche pas je peux terminer le pensement. J'ai pas mal de toute façon, laisse là Alby. Je l'ai peut-être cherché.
- Il n'est pas question de ça mais du respect de nos règles. On ne s'en prend pas à un blocard, sinon on passe la nuit au gnouf, c'est comme ça depuis le début.
- Au cas où tu l'aurais pas noté, repris-je sur un ton autoritaire, je suis pas juste un blocard. J'ai au moins deux ans de plus que vos plus âgés, je suis entrée ici avec un but précis qui m'a tout l'air d'être de vous sauver les miches. Je vais pas dormir à la belle étoile, je vais pas intégrer un de tes précieux corps de métiers, et vous n'allez pas reprendre votre petite routine bien huilée. A partir de demain, c'est entrainement intensif le matin, et travail essentiel l'après-midi. Si on veut pouvoir sortir d'ici il va falloir bosser vos capacités physiques, vos réflexes, votre force. Plus de sorties dans le Labyrinthe, je sais qu'il est cartographié depuis un bail. Les choses vont changer ici, vous ne pouvez pas passer votre vie au Bloc.
Alby n'avait pas l'air, mais alors pas l'air ravie du tout qu'on lui tienne tête. Cependant, il dût bien admettre, intérieurement du moins, que je n'avais pas tort, car il ne chercha pas la confrontation. Il se contenta de pointer du doigt le poignard que j'avais gardé sur ma hanche en levant un sourcil entendu. D'un hochement de tête, je lui assurais silencieusement que l'incident de la fête ne se reproduirait plus.
- De toute façon elle était naze cette soirée, bougonna Gally. Et je dors dans ce lit.
En retournant aux hamacs, Thomas et mes deux amis coureurs me rejoignirent. Nous avions beaucoup discuté aujourd'hui, et je savais d'instinct que je pouvais leur faire confiance, à eux plus qu'à quiconque. Thomas était nouveau, il n'avait pas eu le temps de s'habituer à la vie au Bloc, quant à Newt et Minho, ils avaient constaté de leurs propres yeux, après avoir exploré d'innombrables fois chaque section, qu'aucune sortie n'était à signaler. Ils avaient donc, tous les trois, envie de balancer un coup de pied dans la fourmilière pour faire bouger les choses.
- Quand je pense que t'as poignardé Gally, commença Newt, t'as réalisé un rêve de gosse.
- Entaillé. Je l'ai entaillé. Et puis c'était mérité, tentais-je de me convaincre.
En réalité, je n'avais absolument pas contrôlé mon geste, et après coup cela était encore plus effrayant. Et si je venais d'introduire dans ce Labyrinthe une fine lame assoiffée de sang ? Car c'est bien l'intention qui m'avait guidée, lorsque j'ai dégainé, faire couler le sang.
- Il doit falloir une force de caractère monstrueuse pour ne pas embrocher Gally quand on en a l'occasion ! Moi je te trouve admirable ! lança Minho, me redonnant quelque peu le sourire.
- Arrêtez, il est pas si terrible qu'on le dit quand même, renchérit Thomas. Bon d'accord, ça ne fait pas deux ans que je vis avec, mais il faut bien avouer qu'il nous est d'une aide précieuse. Il a un caractère de merde, mais c'est le premier à donner de sa personne quand il s'agit du groupe.
- Thomas est amoureux, s'écrièrent en cœur les coureurs.
- Je crois que c'est juste le plus mature de votre petit groupe de commères, taquinais-je en lançant un clin d'œil à l'intéressé.
La discussion continua sur un ton plus léger alors que nous nous installions dans nos hamacs. Pour une première journée, elle fut mouvementée.
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Le glas du Labyrinthe - Sors-les de là
FanfictionMes pensées s'obscurcirent alors que l'eau pénétrait mes poumons. Je devais y arriver, il le fallait. «Sors-les de là» Les mots gravés sur son bras ne laissaient que peu de place au doute. Il le fallait, elle le leur devait. Elle ne savait plus qui...