IV - Entrée en grandes pompes

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-Gally-


En arrivant dans son dos, je m'aperçus qu'elle ne portait pas son arc. Alby avait dû la convaincre de laisser tout son attirail à l'armurerie. Même assise, elle paraissait grande. Elle l'était sûrement plus que nos plus jeunes. Bizarrement, ce n'était pas eux qu'elle intimidait le plus, mais ceux de mon âge. Hormis la bande des coureurs qui faisaient déjà ami-ami avec elle, les autres, et notamment ceux avec qui elle a fait le tour du Bloc pour la visite, arrivaient à peine à la regarder dans les yeux. Les autres venaient de se lancer dans leurs jeux de démonstration de forces, ce qui me laissait champ libre.

- Rhum ? lançais-je.

Elle se retourna en un mouvement brusque, faisait voler ses cheveux. Détachés, ils paraissaient encore plus longs. Elle avait l'air beaucoup plus amicale pieds-nus, avec son t-shirt de mec trop grand et son short serré à la taille par une corde, qu'avec son accoutrement de membre du KGB. Je remarquais au même moment qu'on lui avait refilé un de mes t-shirts et un frisson me parcouru. C'est à moi, ce bout de tissu qui caresse sa peau. D'autant plus qu'il ne fallait pas être opticien pour remarquer qu'elle ne portait pas de soutien-gorge. Cela dit, nous faisons à peu près le même bonnet et je n'en porte pas non plus.

- Tu essaie d'être sympa en me proposant à boire ou de m'empoisonner pour me jeter dans le labyrinthe à la première occasion, Gally ?

Elle avait appuyé sur mon nom, ce qui me fit sourire. Je crois que ma réputation me précède, et qu'un petit malin s'est empressé de dépeindre un portrait de moi peu flatteur.

- Tu as l'air intelligente, tu connais déjà la réponse. Demain à la première heure je te mets dehors, répondis-je tandis qu'elle me prenait la bouteille des mains. Dis donc, t'es plutôt confiante pour quelqu'un qui va mourir ?

- Je vais te faire une promesse Gally. Le jour ou j'entrerais dans ce Labyrinthe, tu seras sur mes pas.

- Normalement on scelle un pacte par le sang, mais comme on ne sait toujours pas si t'es une blocarde ou une machination de WICKD, je préfèrerais éviter de mélanger mes fluides avec toi, taquinais-je.

Calyx paru bloquer quelques secondes avant de me lancer un regard noir.

- Tu nous as espionné !

- Evidemment. Je suis un maton, j'ai le même niveau hiérarchique que Minho. Ce qu'il apprend, j'apprends. Ce qu'il entend, j'entends. Fais pas cette tête Cal, on t'a déjà parlé de moi.

Elle approcha dangereusement son visage du mien. Puis elle dévia vers mon oreille et la frôla du bout des lèvres, créant une décharge d'électricité dans mon cou.

- Pour toi, ce sera Calyx, susurra-t-elle.

C'en fut trop. D'un geste vif j'enserrais son cou de mes doigts pour la forcer à me regarder dans les yeux. Mais son sourire carnassier, puis la douleur naissante dans mon abdomen me mirent la puce à l'oreille. Je baissais les yeux pour découvrir la pointe d'un couteau planté dans mon ventre. 

Le glas du Labyrinthe - Sors-les de làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant