I - Le nouveau n'en est pas un

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-Newt-


- C'est une fille, dis-je d'un air perplexe.

Comme nous tous, elle était arrivée trempée. La boîte est toujours immergée avant de monter. On ne sait pas pourquoi. Mais à y regarder de plus près, la fille ne respirait plus.

- Elle s'est noyée, lâcha tout simplement Gally. En plus, la boîte nous a déjà amené le bleu cette semaine. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

- Il y a urgence, coupa Alby, sortez-là d'ici il faut essayer de la réanimer. Magnez-vous !

J'aidais Gally et Ben à hisser la fille hors de la boîte puis me pencha sur sa bouche. Aucun son ne parvint à mon oreille. Je plaçais mes mains sur son plexus et tentais, sans trop savoir comment m'y prendre, de la faire régurgiter pendant que Ben lui tenait la tête sur le côté. Un détail qui n'en était pas un me frappa alors. Elle était armée, ça oui, on pourrait même dire armée jusqu'aux dents. Des lanières de cuirs entouraient ses cuisses, auxquelles étaient fixées des lames de différentes tailles. Gally lui en avait déjà subtilisé une qu'Alby lui prit aussi tôt des mains. A la ceinture qui tenait le tout était aussi accroché un petit poignard d'un côté, et une machette de l'autre. On devinait aussi deux autres lames rangées dans ses bottes. Alors que je remarquais qu'elle était allongée sur le sabre rangé dans son dos, un filet d'eau sorti de sa bouche. Puis elle se mit à tousser, encore et encore jusqu'à avoir recraché toute l'eau qu'elle avait dû engloutir dans la boîte. Je n'avais jamais vu ça. En une fraction de secondes elle était sur pieds et avait dégainé l'un de ses couteaux, l'air farouche.

- Où est-ce que je suis ? Et vous êtes qui putain ? cracha-t-elle.

Alby entreprit de lui expliquer, comme à chaque nouveau venu, qui nous étions et ce qu'était le Bloc. Puis il ajouta :

- La seule différence, c'est que tu n'es pas sensée être ici. La boîte monte toutes les semaines, et nous ramène seulement un nouveau blocard par mois. Jake est là depuis deux semaines. Tu n'as aucune raison d'être ici, commença-t-il d'une voix calme. Mais j'ai ma petite théorie. Tu es montée, sûrement à la différence de nous tous ici, de ton plein gré. Et ce n'était pas prévu, c'est pour ça qu'ils ont essayé de te noyer en gardant la boîte immergée au lieu de la laisser monter tout de suite. Reste à savoir pourquoi. Si tu ne te souviens de rien, ça ne va pas être une mince affaire.

Alors que notre chef parlait, j'observais – comme chacun d'entre nous – la nouvelle venue. Elle avait l'air un poil plus âgé que nous, et était plutôt jolie. Surtout en n'ayant aucun point de comparaison. Sa tenue correspondait exactement à l'idée qu'on pourrait se faire d'un espion, ou plutôt d'un mercenaire au vu que la dizaine d'armes mortelles qu'elle portait. Ses cheveux avaient l'air très longs et étaient retenus en une tresse dans son dos. Son dos tiens, il portait un sabre comme je n'en avais jamais vu, j'en étais persuadé. Son bras gauche était bandé, sûrement pour cacher une blessure récente. En bref, tout ce qui émanait d'elle avait l'air dangereux, et j'espérais qu'aucun blocard ne tenterait de l'importuner. Non pas que je n'ai pas confiance en mes camarades, mais je voyais déjà leurs regards envieux, et les muscles qui roulaient sous les épaules de la nouvelle semblaient prêts à s'exercer.

Mais qui était cette nana ? Tout ça n'avait aucun sens.

Le glas du Labyrinthe - Sors-les de làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant