VII - Réunion en haut lieu

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-Minho-

Les matons avaient été convoqués, encore. Je ne voyais pas en quoi nous réveiller - de si bonne heure - parce qu'Alec avait reconnu la veille l'écriture de Calyx comme étant celle de la personne qui nous laissait des mots allait changer quoi que ce soit. Alby disait que ça aiderait tout le monde à lui faire confiance, que ça prouvait qu'elle nous aidait depuis plusieurs mois. Si ces tocards pouvaient pas faire confiance à quelqu'un qui débarquait ici de son plein gré... Mais au moins, cette réunion allait nous permettre d'organiser les entrainements. Ils étaient sensés commencer aujourd'hui même mais personne ne savait encore comment. Gally nous expliquait depuis dix bonnes minutes pourquoi il était le mieux placé pour superviser les évènements.

- En plus vous savez très bien que je gère les équipes mieux que personne. Y'a qu'à regarder l'état du Bloc pour savoir que je sais mener les hommes.

- Ouais mais toi, ils te craignent. Tandis que Newt ils le respectent, pas vrai Newt ? lançais-je à mon meilleur ami.

- Je m'en fiche pas mal de qui organise les entrainements, de toute façon c'est Calyx qui aura le dernier mot. Et puis selon les activités qu'il faudra enchainer, pas sûr qu'on procède tous les jours de la même manière.

- Newt a raison, commença Calyx, mais l'idée de Gally est pas mauvaise. Il me faut un coordinateur et il fera très bien l'affaire. Vous deux, ajouta-t-elle en nous désignant Newt et moi, je veux que vous me fassiez des groupes en fonctions des capacités des gars. Ceux qui ont un bon cardio, ceux qui ont de la force, de l'endurance, ceux qui se battent bien. Ils serviront de parrains à ceux qui doivent s'améliorer. Je passerais dans les groupes pour donner les directives, et Gally tournera pour s'assurer de la bonne marche du projet.

- Tu as retrouvé la maîtrise de toutes tes armes ? Tu pourrais nous enseigner ça aussi ? demanda Alby.

Il semblait s'être adouci quand Alec lui avait expliqué sa trouvaille. Il semblait désormais bien moins rechigner à l'idée de suivre les instructions de Calyx. Si j'osais, je dirais même qu'il avait l'air presque enthousiaste.

- Ouais, enfin c'est sûrement ce que penserait le scaralame que j'ai cloué sur un tronc à vingt mètres sans même y penser. D'ailleurs c'est bizarre, quand je suis allée récupérer mon couteau il bougeait encore – évidemment on ne tue pas une machine – mais il n'y avait pas de lueur rouge comme me les a décrites Thomas.

Cette dernière déclaration nous laissa perplexe. Le simple fait d'imaginer qu'on ne nous surveillait plus avait quelque chose de terrifiant. En fait, c'était surtout le cheminement de pensées qui en découlait qui avait un goût amer. Plus de surveillance, plus de personnel WICKD, plus de boîte, plus de provisions... Tout le monde s'accorda sur le fait que la lame de Calyx avait tout simplement du sectionner l'alimentation des ampoules dans les yeux du scaralame. Il fallait que ce soit ça. Les discussions autour de l'organisation des entraînements durèrent encore plusieurs heures. Des listes de noms pour former les groupes furent modifiées et remodifiées en fonction non seulement des capacités de chacun mais aussi des affinités entre blocards afin d'obtenir la meilleure cohésion.

Evidemment, les groupes d'entrainement ressemblaient beaucoup aux corps de métiers, puisque nous étions déjà répartis selon nos capacités. Mais ici le but était de combler les lacunes de chacun afin que tous atteignent un niveau équivalent. Nous allions sortir d'ici comme un seul être, muni d'une conscience collective, et pas un seul d'entre nous ne serait laissé en arrière. Telle était la promesse muette que nous nous faisions.

L'heure du repas avançant à grands pas, chacun commença à se diriger vers la cantine. Newt, qui marchait à côté de moi, commença à me confier ses doutes à propos de Gally. Rien d'étonnant. Je connaissais Newt, il avait grand cœur et s'était vite attaché à Calyx – non pas que je soupçonne quoique ce soit de ce côté-là, mais ce n'était pas impossible – et serrait les poings à chaque fois que le maton des bâtisseurs regardait notre nouvelle amie avec un peu trop d'insistance.

- Il se débrouille toujours pour se retrouver avec elle, peu importe l'activité le sujet ou le moment de la journée ! Et tu sais que je dis pas ça par jalousie, range ton sourire en coin. Je m'inquiète, Gally peut se montrer manipulateur et on sait à quel point.

- Arrêtes de te faire du mouron pour Calyx, le taquinais-je. On parle d'une nana qui se trimballe avec un attirail de boucher, Gally pourrait rien contre elle, même avec son arc. C'est un ours, le temps qu'il bouge une patte il serait déjà en morceaux. Et puis tu sais, je me moque pas de toi. Moi aussi j'ai de l'affection pour elle, je la trouve mignonne et j'aimerais la protéger.

- Eh, j'ai jamais dis que je la trouvais mignonne, ronchonna-t-il.

- Ouais, bon ce que je voulais dire c'est que c'est normal de s'inquiéter pour la seule fille du groupe, mais c'est pas nécessaire vu la fille en question. Détends-toi, ok ? Et puis si on fait ce qu'elle dit, qui sait si on aura pas d'autres nanas pour qui s'inquiéter d'ici quelques temps, hein ?

- Tu sais que c'est pas qu'une question de gonzesses Minho. J'ai jamais eu confiance en Gally, c'est tout.

Je décidais de ne pas contredire mon ami lorsque j'aperçu Calyx et Gally sortir du réfectoire par la porte Est avec leur sandwich en main. Un curieux sentiment me tordit l'estomac, comme un besoin urgent de penser à autre chose. 

Le glas du Labyrinthe - Sors-les de làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant