Prologue

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     Le bateau tanguait calmement sur les flots tandis que je marchais vers ma chambre. Les lumières, bien plus tamisées qu'à l'accoutumée, semblaient me guider vers la porte entrouverte. Comme si elles m'ordonnaient de suivre mon chemin. Molle comme je l'étais, j'avais bien l'intention de leur obéir. Mes jambes flageolaient presque sous mon poids.

     Je poussai la porte dans un grincement presque sinistre et, posant les yeux sur mon immense lit me faisant face, je sentis mon estomac se contracter de désir. Là, sur mes draps satinés, vêtus d'un simple caleçon noir, Zoro piochait une à une des cerises dans un saladier.

     Quand il sembla enfin remarquer ma présence, il posa un regard lubrique sur moi, enroulant sa langue autour du fruit de manière si suggestive que je sentis mes jambes trembler.

- Je t'attendais, susurra-t-il.

     Comme un automate, le cerveau complètement vide, le bas ventre presque douloureux, j'approchai, me laissant guider par sa voix basse, grave, parfaite. J'avais l'impression de flotter sur le plancher, comme si mes forces m'avaient définitivement abandonnées et que seule sa voix pouvait encore me faire bouger. J'étais son esclave.

     D'une main sur la hanche, il me fit asseoir sur le lit, tout près de lui, trop près de lui.

     Sans un mot, il attrapa une cerise qu'il vint déposer entre mes lèvres entrouvertes.

- Croque.

     J'obéis.

     Une giclée de jus vint couler le long de mon menton mais, avant que je n'ai pu faire quoi que se soit, le doigt de Zoro arrêta sa course. Il l'observa longuement avant de bouger, l'essuyant lentement dans mon décolleté plongeant, si près de mon mamelon que je frissonnai.

- Ah... Mince, alors.

     Il me lança un regard profond, empli d'un désir que nous partagions, puis il se pencha.

- Robin, entendis-je au loin.

     Mais j'ignorais cette voix.

     Sa langue vint se poser sur mon sein, et je me tendis comme un arc tandis que le plaisir fusait dans mes veines. Mais j'en voulais plus. Alors, j'attrapai mon autre sein d'une main pour le malaxer, mon autre main descendant lentement vers mon entre-jambe.

- Zoro..., murmurais-je.

     Une main se posa soudainement sur mon épaule et j'ouvris brusquement les yeux.

     Face à moi, baigné dans la lueur orangée du soleil couchant, l'objet de mes rêves m'observait sans bruit, la bouche et les yeux grands ouverts. Dans d'autres circonstances, j'aurais ri devant son air ahuri. Mais là, tout de suite, je n'eus pas du tout envie de rire. J'avais une main sur un sein, l'autre entre les cuisses, j'avais murmuré son nom et lui... et lui, il avait tout vu, tout entendu.

     J'avais beau être réputée pour toujours rester maîtresse de moi-même, pour garder mes émotions et mes sentiments pour moi, en cet instant, je rougis jusqu'au bout des ongles. Mais ça n'était rien comparé aux rougeurs qui s'étendaient sur la quasi-totalité du corps de Zoro.

- Bon, qu'est-ce que vous faites, on vous attend! Hurla Ussop depuis la cuisine.

     L'épéiste secoua maladroitement la tête et, fuyant mon regard, il se redressa.

- Allons-y.

     Ok.

     Je m'étais mise dans une merde noire. 

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