Chapitre VI

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La vapeur s'élevait de tous les côtés au-dessus de l'eau brûlante, trempant les feuilles des arbres qui cachaient les bains à la vue des rares touristes qui pouvaient s'aventurer dans les montagnes environnantes. De l'autre côté, de hauts paravents de bambou avaient été érigés pour créer un véritable cocon dans lequel les bains trônaient fièrement, mélange de pierre brute offrant des sièges naturels et d'aménagements habillement dissimulés pour offrir un espace incroyable. L'eau était rendue trouble par des huiles essentielles qui sentaient la nature et les fleurs, et partout flottaient des pétales de toutes les couleurs. J'avais rarement vu des thermes aussi belles. Et aussi chers, aussi. Mais bon, ça, c'était loin d'être mon problème.

Je plongeai le bout des orteils dans l'eau et sentis instantanément tous mes muscles se relâcher. Après l'effort que nous avions dû fournir pour en arriver là, j'étais bien contente de pouvoir enfin me détendre. Alors, à l'instar de Nami qui faisait trempette de l'autre côté, je m'immergeai complètement, frissonnant chaque fois que je laissai l'eau remonter mon corps nu. Ici, les propriétaires avaient interdit les maillots de bain. Et ça n'était pas pour me déplaire, quand on savait que les bains étaient mixtes, et que mon partenaire n'était autre que Zoro.

Une fois que nous fûmes entièrement dissimulées sous l'eau, la navigatrice appela les garçons qui attendaient patiemment notre signal pour venir nous rejoindre. Si j'avais sans soucis accepté de partager les bains avec Zoro et Ussop, il avait fallut convaincre Nami en faisant promettre aux garçons de ne même pas regarder dans sa direction. Mais, quand ils apparurent de derrière les bambous, je me dis qu'elle n'avait vraiment rien à craindre. Sans détourner le regard, Zoro avança vers moi comme une panthère, viril et silencieux, ses muscles ondulant sous sa peau recouverte de quelques gouttes après la douche. Je n'eus aucun scrupule à le regarder avancer dans son plus simple appareil, car Nami était de dos et que Ussop était trop occupé à observer les lieux avec admiration, le nez levé au ciel.

- Ça en jette vraiment, fit-il en sifflant.

- Vu le prix, ça ne m'étonne pas, répondit Nami en s'accoudant au rebord.

- Je suis bien content de n'avoir rien payé.

Il entra alors dans l'eau et avança vers la navigatrice pour se remémorer les belles actions au volley qui leur avait permis d'arriver jusqu'ici. Force était de constater qu'ils avaient été remarquables, chose que je n'aurais jamais cru possible. Pourtant, ils étaient arrivés deuxièmes. Après nous, bien entendu.

Face à moi, Zoro entra dans l'eau avec un petit sourire de satisfaction.

- C'est agréable, pas vrai? Lui demandais-je.

- Ce qui est surtout agréable, c'est de me dire que c'est le sourcil en vrille qui a payé pour moi.

Je ris et son regard vint immédiatement capter le mien. Il sourit de plus belle avant de venir me rejoindre dans mon coin, s'asseyant à un petit mètre de moi. Si les deux autres abrutis n'avaient pas été là, on aurait pu se rapprocher encore plus. Mais ça allait devoir attendre ce soir, qu'ils s'en aillent et qu'on puisse enfin rejoindre la chambre que nous allions partager.

- J'imagine pas la tête qu'il a dû faire en sortant son porte monnaie, m'amusais-je.

- Ah, comme j'aurais aimé voir ça! Quel bouffon.

- Tout de même, quelle tragédie pour lui : envoyer les deux seules filles de l'équipage dans des bains avec deux autres hommes. Il doit être dévasté.

- Je ne crois pas qu'il ait particulièrement de soucis à se faire par rapport à Ussop.

Je jetai un coup d'œil vers nos deux camarades. Ça n'était pas faux : le long nez n'avait même pas cherché à accorder le moindre regard à la poitrine de Nami, qui dépassait pourtant légèrement à la surface de l'eau.

Bien plus que çaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant