12. Représailles

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Ça va faire quelques jours que je vis avec Lana. J'ai repris un pseudo-entraînement pour rester en force que ce soit musculairement ou au niveau de mes pouvoirs. Et bien entendu, mon œil à recommencé à me faire mal, certes après plusieurs jours et légèrement, mais je sais ce qui arrivera ensuite. Ce qui fait que si je veux être pleinement opérationnelle si jamais un problème nous arrive, il me faut les médocs de l'OAB. Et je sais où en avoir, mais je sais aussi qu'ils ne les distribuent pas comme ça et que je vais devoir forcer le passage pour les avoirs... Un mal pour un bien on va dire.

J'ai bien entendu mise Lana au courant, qui me laisse faire ce que je veux le temps qu'il ne m'arrive rien de grave. Je me suis donc préparée à entrer dans un entrepôt gardé de l'OAB, et prête à leur faire face s'il le faut. Comme toute habitation américaine qu'il se doit il y a une cache d'armes mais j'ai une préférence pour l'arme que m'a fabriqué Lana avec son pouvoir : un couteau papillon simple mais tranchant comme une lame de rasoir. Et puis, j'ai jamais vraiment aimé les armes à feu. Je suis partie dans la même tenue que lorsque je suis arrivée chez elle, en direction de cet entrepôt "pharmaceutique" pour faire un stock de mes médicaments.

Le chemin s'est déroulé sans encombre, malgré le fait que l'OAB me recherche officieusement. L'endroit est dans mon souvenir peu gardé mais il y a peu de façons d'y entrer. Le toit avec les lucarnes, la grande porte sur rails prévue pour les véhicules et l'entrée "piétons" à l'opposé de cette grande porte. Par contre, je ne sais pas où sont rangés leurs médocs, mais je trouverai bien sur place. Dans mon souvenir, il y a deux soldats sur le toit, deux à chaque porte et quatre en intérieur qui sont généralement là pour faire l'inventaire et charger les véhicules si besoin. La relève se fait dans moins d'une demi-heure, j'attendrai ce moment-là pour passer par le toit. Je voudrais éviter de faire des blessés.

L'heure est venue. J'enfile ma capuche, mets un foulard noir comme masque et je commence à escalader l'entrepôt voisin. Je vois que les gardes sont en train de quitter leurs postes. J'en profite pour m'élancer et avec l'aide de mon pouvoir me propulser loin de la surface métallique du toit ou j'étais pour atterrir sur mon bâtiment cible. J'arrive à me faufiler à travers un velux juste à temps, la relève des gardes arrive à son poste pile au moment où j'arrive sur une poutre en-dessous de ma fenêtre d'entrée. Personne ne semble m'avoir vue. Les soldats sont relevés en bas aussi, je profite du bruit pour me déplacer jusqu'au mur. Malheureusement, un des soldats me voit et bien entendu le fait savoir en criant. Pour l'approche discrète c'est mort.

Ils se précipitent vers moi alors que je saute et essaye de me planquer parmi les stocks entreposés. J'entends l'un d'eux prendre sa radio, et inconsciemment je brouille les transmissions. Ils passent entre les rayons, armes chargées. Je me déplace silencieusement en regardant si je trouve le nom de mon médicament quand l'un des gardes fini par me trouver. Il me met de suite en joue et me somme de me mettre à terre. Sans lui laisser le temps de réagir, je lui envoie une décharge qui l'envoie au sol dix mètres plus loin. Encore une fois, tous les autres gardes viennent vers l'origine du bruit et voient leur collègue inconscient au sol, le torse fumant, et ils se préparent à faire feu sur l'intrus. La procédure qu'on leur a appris. Je sors mon couteau, pas résolue à m'en servir mais prête à tout au cas où. Je me cache entre deux caisses et attends le prochain. Il ne se fait pas attendre. Je l'attrape par derrière en l'étranglant avec mon bras pour qu'il ne fasse pas de bruit alors que je lui envoie une petite décharge pour le mettre K.O. Je reproduis la même chose avec trois autres gardes avant que les quatre derniers ne comprennent ce qu'il ce passe et ne restent ensemble. Ils sont donc beaucoup plus lents. Je finis enfin par trouver une caisse qui contient mes médicaments et je remplis mon sac avec le plus que je peux avant de me diriger vers la sortie la plus proche, la grande porte encore ouverte par la relève des gardes avec leur véhicule à moitié rentré dans le bâtiment. Au moment où j'allais sortir les gardes restant finissent par me retrouver et ouvrent le feu sur moi. Encore inconsciemment je dévie les balles mais entre ça et le brouillage des communications mon œil commence à me faire de plus en plus mal, si mal que je ne gère plus du tout où vont les balles déviées. Plusieurs atteignent le véhicule qui fini par exploser, nous projetant tous à terre.

Je me redresse difficilement alors que l'entrepôt est en proie aux flammes. Je semble ne rien avoir, les autres soldats non plus. Ils sont tous à terre. Ceux du toit sont en train de descendre. Je croise le regard de l'un deux avant de m'enfuir loin d'ici.

Je fais un long détour avant de rentrer chez Lana. Et ce n'est que chez elle que je remarque que ma capuche est tombée. J'espère durant ma course et non durant l'explosion... Lana me regarde entrer. Elle semble inquiète. Elle regarde la télé allumée, où on parle de l'incendie de l'entrepôt. Il n'y aurait aucun mort mais de graves blessures dues aux flammes. L'OAB affirme que c'est l'œuvre d'un Porteur rebelle mais aucune identité n'est dévoilée, ce qui me rassure. Je prends un cachets en mettant les autres dans ma chambre alors que Shon prend la parole.

- Cette attaque est encore une preuve de la dangerosité des bio-terroristes et de ce groupe extrémiste lié à cette Kitsune ! Ils...

Lana coupe la télé et vient me voir, de la colère dans son inquiétude. Son regard habituel.

- C'était toi ? Me demande-t-elle.

- J'ai pas fait exprès...

-Tu vas bien ? T'as rien ?

- Oui je vais bien, je n'ai rien et j'ai mes médocs.

- T'as fait exploser le bâtiment ?

- Non ! C'était pas voulu !

- J'en connais qui sont en train de détester, et d'autres qui vont adorer.

- J'en doute pas...

- La prochaine fois que tu fais ça je te suis, ok ?

- Désolée...

Elle repart dans sa chambre faire je ne sais pas quoi pendant je vais prendre une bonne douche et faire une sieste.

En fin d'après-midi, comme chaque soir depuis que je suis chez Lana, j'appelle mes parents avec son téléphone, sécurisé par la Résistance. Mais je n'ai aucune réponse, même après une heure d'essais. Je m'empresse d'aller chez eux, changée et "déguisée" bien évidement, pour voir une maison sous scellés qui semble s'être faite cambrioler. Mais aucun flic n'est dans les parages. En y entrant pour voir ce qu'il s'est passé, je vois que tout est sens dessus-dessous, mais pas comme s'il y avait eu un vrai cambriolage. Je trouve des traces de sang dans la cuisine et une lettre manuscrite cachée sur mon ancien lit.

"Vous voulez vous jouer ainsi mademoiselle Aberny ? Alors je peux aussi jouer. Je détiens une personne qui vous est chère. Si vous ne vous rendez pas avant le dixième coup de la cloche devant la tour de l'OAB ce soir, votre chère mère rejoindra votre père de l'autre côté. Vous avez voulu jouer avec nous mademoiselle Aberny, alors jouons. Mais vous apprendrez bien assez tôt que je ne perds jamais à ce genre de jeu.

I. Shon"

Je fini de relire cette lettre pour la troisième avant de bien comprendre ce qu'il y est écrit, mais trop tard. L'horloge de la maison sonne les dix heures, et un coup de feu se fait entendre au loin. Je serre les poings, les larmes aux yeux. Toutes les ampoules de la maison éclatent en même temps. Il n'aurait pas dû faire ça. Il vient de me faire ce qu'il n'aurait jamais dû faire.

- Vous voulez jouer Shon ? Alors on va jouer ! Préparez à vous perdre. Je n'ai plus rien à perdre à cause de vous, et je vais vous le faire payer.

Je jette la lettre au sol pendant que je rentre chez Lana alors que le soleil se couche sur L.A, bien décidée à faire payer à lui et sa maudite organisation ce qu'ils viennent de me faire.

A Light in the Dark : ThunderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant