Chapitre 14 : Promesse

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(tw : alcool)

Pdv du Rêve

Il y a plusieurs façons de rêver.

On peut, par exemple, rêver éveiller. Prendre un instant dans la journée pour fixer le vide, tandis que notre esprit s'évade loin de ce qui est en train de se passer réellement dans la vie. Technique assez dangereuse. Généralement ça nous arrive en cours ou dans un endroit où il faut être attentif, et on se fait réprimander par l'autorité supérieure sans même savoir pourquoi.

Il y a le rêve par ce qu'on aime. Je l'appellerais rêve de futur. On a tous une activité qu'on aime pratiquer, ou ne serait-ce qu'en voyant des personnes dans la rue. On se dit qu'on veut faire ça plus tard, qu'on veut être aussi talentueux, aussi brillant, aussi utile. C'est un rêve d'admiration aussi.

Le plus connu, c'est le rêve du sommeil. Le plus étrange, le plus intriguant, celui avec le plus de saveurs car on ne contrôle rien pendant notre torpeur. Ce qui donne des situations assez... Perturbantes. Notre cerveau, à partir d'une base de données emmagasinés au cours de notre vie, va mettre en scène ce qu'il veut. Parfois je me dis qu'il pioche les personnages, les lieux et les actions au hasard. C'est amusant.

Mais ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est qu'il y a du rêve dans chaque petite parcelle de notre vie. Il faut savoir trouver, il faut savoir repérer le merveilleux. Cela paraît compliqué, mais pas vraiment.

Il faut apprendre à voir.

***

« Lynn ? Lynn réveille-toi s'il te plaît ! »

Contrairement à d'habitude, ce ne fut pas mon réveil qui me tira de mon sommeil, mais la voix de ma mère en bas des escaliers. Me pensant en retard, je bondissais hors du lit, manquant de trébucher, me saisissant de mon portable pour constater qu'il n'était que 7h08.

« C'est bon Lynn ? Tu es réveillé ?

-Oui maman...

-Je t'attends dans la salle à manger ! »

D'habitude elle est déjà partie à cette heure-là... Soupirant, je m'étirais pour attraper des affaires au hasard suspendue dans le petit dressing de ma chambre, descendant les escaliers en trottinant et en m'attachant les cheveux en chignon désastreux.

Ma mère m'attendait déjà dans la pièce baignée par le soleil matinal, assise à table, des feuilles un peu partout devant elle, un café en main. En me voyant arriver elle écarta les papiers en me souriant.

« Je pars un peu plus tard aujourd'hui, j'ai pensé qu'on pouvait manger ensemble.

-Et c'est pour ça que tu m'as réveillé en catastrophe ? Riais-je en me servant un bol de céréales. »

Elle acquiesça en riant silencieusement. Satisfaite de pouvoir passer un peu de temps avec elle, je m'installais à table pour manger, regardant vaguement les textes de lois et papiers compliqués d'avocat s'étalant un peu partout.

« Tu as un nouveau client ?

-Évidemment ma chérie. Je ne peux pas te dire grand-chose dessus, je suis tenue au secret professionnel. Mais bon, de toute façon, l'affaire n'est pas vraiment passionnante. »

C'était souvent comme ça que se passaient nos discussions à propos de son métier. Elle aurait pu avoir comme client un tueur en série désintégrant les gens à coup de spray nettoyant qu'elle aurait trouvé l'affaire « pas vraiment passionnante ». Elle resta silencieuse un moment avant de relever la tête vers moi.

Le rêve et le cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant