Chapitre 2 : Reprendre

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Pdv du Rêve

Émergeant lentement suite au vacarme provoqué par la sonnerie qui venait de s'allumer, je me demandais pourquoi j'avais eu la bonne idée de mettre mon réveil, jusqu'à me rappeler que je rentrais au lycée de ma nouvelle ville aujourd'hui. Bondissant hors du lit, je me saisissais de mes vêtements préparés la veille, et filais dans la salle de bain collée à ma chambre, déjà pleine d'énergie et d'enthousiasme, comme à mon habitude. Mes amis ont tendance à me dire que je suis épuisante, et ce dès le matin. Quand j'étais petite, ma mère me disait que j'étais hyperactive, à courir partout... Enfin elle disait ça juste parce qu'elle passait sa journée cloîtrée dans son petit bureau et qu'elle ne bougeait pas pendant des heures, triant des papiers et parlant avec ses clients. Je ne sais pas comment elle peut faire ça à longueur de temps !

« Elle va finir par prendre racine, à rester immobile comme ça, murmurais-je pour moi même en tentant de démêler mes cheveux. Enfin bon, c'est son problème ! »

Je fis rapidement un chignon de ma tignasse difficilement domptable, avant de sortir de mon immense chambre pour descendre dans l'immense cuisine de notre immense maison.

Je suis Kaitlynn Foster, j'ai 16 ans, jeune fille dans la fleur de l'âge, et je vis avec mes parents riches dans une maison énorme.

Je me mets à chanter gaiement – mais surtout faux - en me préparant rapidement un bol de céréales. Cette vie est le pied pour une adolescente, me dise certains. Mais je me moque de toutes leurs richesses, ça ne m'intéresse pas. Moi j'aspire seulement à vivre ! Je me moque de l'argent, tant que j'ai mes rêves. Riche ou pauvre, peu importe, tant qu'on peut rêver. Bol à la main, je remonte pour préparer mon sac mais m'autorise une pause devant la fenêtre. Jardin vert, immense, luxurieux, encadré par des majestueux arbres. Il ne manquerait plus que la piscine. Plusieurs propriétés de bourgeois sont adjacentes à la nôtre. Je me demande ce qu'on aime tant dans la richesse... Était-elle une cupidité propre à l'homme ?

Je secouais la tête pour me débarrasser de ces pensées bien trop philosophiques à cette heure avancée de la matinée, riant silencieusement.

***

« Papa, j'y vais, je vais être en retard sinon !

-Hm, d'accord, me répond mon père avec distance, plongé dans ses papiers au salon, amuse toi bien Kaitlynn.

-Je t'ai déjà demandé de m'appeler Lynn ! »

Il acquiesça vaguement, ne m'entendant déjà plus. Pourtant, il sait très bien que je n'aime pas ce prénom qu'il m'a donné dans l'espoir que je me démarque au moins par celui-ci... Et je déteste qu'il continue à m'appeler comme ça malgré tout !

Sac à l'épaule, je quittais la maison en courant presque, de peur d'être en retard. Dehors, j'inspirais profondément, et un sourire pris sa place sur mes lèvres. L'air frais me mordait les joues et j'accélérais ma course, me sentant, d'une certaine manière, libre. Je me sentais libérée de quelque chose, comme à chaque fois que je sortais de chez moi, libérée de la pression étouffante de trop de richesse et de luxe.

Après quelques minutes de course, je finis par arriver devant l'énorme et unique lycée public de la ville. Grand bâtisse austère, grise, avec des dizaines de fenêtres, et minimum trois étages. Devant la grille, un groupe de garçons étaient en train de fumer, riant et échangeant avec bruit. Lorsque je passais devant eux en leur souriant pour les saluer, leurs rires s'arrêtèrent et ils m'observèrent jusqu'à ce que je quitte leur champ de vision.

« C'est une nouvelle ? Souffla un des garçons.

-Je crois ouais, lui répondit un autre. Jamais vu avant.

Le rêve et le cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant