Exile

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Une année était passée, une année depuis que je n'avais pas posé le regard sur elle. Celle qui une année auparavant était encore ma raison de vivre. Aujourd'hui, cette même personne se tenait devant moi, presque méconnaissable de celle avec qui j'avais décidé le restant de ma vie. Elle était devenue plus élégante. Elle n'avait plus sur elle les vieux débardeurs et les shorts avec les quels elle se promenait pieds nus dans toute la maison. Elle était vêtu d'une longue robe noire en soie et des escarpins de même couleur pendus à ses pieds, bien maquillée. Encore moins ses long cheveux bruns lâchés au creux de son dos, ils étaient devenus courts et blonds à présent. J'avais devant moi une tout autre personne.

Je ne m'imaginais pas la retrouvais ici , pas après tout ce temps. Je ne savais même pas qu'elle avait gardé contact avec ma sœur jusqu'à maintenant pour que cette dernière puisse l'invitée chez elle pour fêter thanksgiving. Mais elle l'a fait. Comme si elle faisait toujours parti de la famille. Elle n'avait pas l'air d'avoir remarqué ma présence, trop occupé à se prendre en photo avec les amies de ma sœur, on aurait dit qu'il s'agissait de sa propre organisation.

J'hésitais entre aller la voir ou bien rester planter là à attendre que ce soit elle qui le fasse. Je n'avais plus aucune nouvelle d'elle après notre séparation, comme si elle avait décidé de disparaitre de la surface de la terre. Elle n'avait plus aucun réseau social et ses parents ne voulaient m'en dire plus à son sujet, sauf qu'elle était repartie à Paris. De mon côté, j'avais préféré déménagé et allé dans une autre ville loin de mes proches pour me remettre de tous ses événements. Et après des mois passant à la chercher, connaitre sa localisation n'avait fait que me rassurer sachant qu'elle était en sécurité avec son amie Patricia qui y vivait aussi. Aujourd'hui la revoir ici, après si longtemps avait rallumé la flamme d'espoir qui brulait en moi. Ressentait - elle quelque chose pour moi après tout ça, voilà la question que je me pose depuis une dizaine de minute. Mais avant que je n'eus le temps de trouver une réponse, elle était déjà sur scène un micro à la main. A en voir son expression, elle n'avait pas l'air d''y aller pour chanter, elle avait plutôt l'air nerveuse.

- Bonsoir à tous ! Avant de commencer, j'aimerais qu'on applaudisse bien fort pour Agustina. Joyeux anniversaire ma belle.
L'intéressé monta sur scène pour l'enlacer et redescendis aussitôt. Elle n'avait pas que ça à dire on dirait.

- Je sais que le dinner n'a pas encore commencé mais j'aimerais vous faire part de quelque chose. Cette année je suis vraiment reconnaissante de ce que la vie m'a offert. J'ai pu vivre dans la bonne santé ainsi que mes proches et goûter enfin au bonheur après longtemps. Beaucoup d'entre vous savent qu'avec Edward ont va bientôt se marier. Mais j'aimerais aussi vous annoncer que je suis enceinte de deux mois.

Tout le monde s'exclamait dans salle, elle avait réussi à projeter toute l'attention sur elle. Moi, J'étais stoïque. Incapable de dire ou de penser à quoi que ce soit. Si mon cœur était fait de verre, il serait tomber, j'étais complètement brisé de l'intérieur. Plus rien n'avait de sens désormais. Elle venait de détruire le dernière espoir que j'avais en moi. Des larmes me menaçaient de couler mais je les retins. Pas question que je pleure pour une femme, plus jamais en tout cas, c'était terminé.

Les gens se précipitaient pour la félicité, mais elle ne parlait à personne trop occupé à partager sa joie avec celui qui m'a remplacé. Il l'avait prise dans ses bras et refusait de la lâcher. Moi j'étais planté là les regardants, jointures en sang, c'est ainsi que je canalisait toute ma colère. Ils riaient mais la blague n'était pas drôle, pas pour moi. Elle souleva son visage en ma direction, nos deux paires d'yeux enfin croisées, on aurait dit qu'elle était paralysée à présent. Elle me regardait par la suite, avec un sourire perdu et un visage décomposé, comme si ma présence ici ne devait pas se faire. Je pris un verre de champagne que l'on venait de me servir et le leva en sa direction, un rictus sur mes lèvres. Je le bus d'un trait, le brisai et sortis de la salle.

Long Story ShortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant