Fearless

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Nous venions tout juste de quitter le parking et avions déjà pris la route pour retourner chez nous. On se trouvait désormais dans une ville équestre qui a ouvert un nouveau restaurant. Tous les nouveaux couples de la ville y allait à présent. J'étais assise sur le siège passager entrain d'observer la route avec un certain désintérêt. Après tout il n'y avait pas grand chose à admirer d'un ciel grisâtre qui annonçait bientôt un orage. Ma journée n'aurait pas pu être pire.

Ruggero juste assis à côté de moi, conduisait la voiture doucement. Il se retourne un instant et me regarde, les yeux remplis d'excuse. Surement navré de la tournure des événements. Je ne lui en voulais pas le moins du monde, après tout il avait fait tout son possible pour que notre rendez-vous se passe dans une bonne ambiance. Mais les choses ne se passent pas toujours comme on l'espère. On se comportait comme de vrai adolescent tout le long. Nos regards se croisaient à peine et toute notre discussion se tournait autour de la pluie et du beau temps. Chacun avait le regard rivé sur son assiette. Je n'étais pas vraiment timide de nature, mais le simple fait de penser que je passais du temps avec un garçon après si longtemps, n'arrangeait en rien la situation. D'autant plus que l'on ne s'échangeait que quelques mots occasionnels dans le restaurant où l'on travaille actuellement.

Un long soupire me traversa. Sans vraiment savoir pourquoi, mes doigts se mirent à tambouriner le tableau de bord. Mes dents mordillèrent ma lèvre inférieur. Et je rejetai ma tête en arrière, jetant un regard à mon compagnon au passage. Il était concentré plus que jamais sur la route, conduisant avec une prudence extrême. On se rapprochait de plus en plus de notre rue. Tout le monde semblait déjà chez lui évitant de finir tremper sous la pluie qui s'annonçait. Il se retourna en ma direction et me souris légèrement. Je le lui rendis et posa ma main sur la sienne, ce geste semblait lui plaire. Son sourire me réconfortait plus que tout autre. Comme si c'était la chose la plus précieuse qui soit. La première fois qu'on s'est rencontré, son doux rire m'avait fait me sentir plus détendu, moi qui venait tout juste de commencer à travailler dans cet endroit. Il m'a toujours guidée et aidée dans les tâches difficiles, même quand je faisais une erreur, il se plaidait coupable devant la chef pour me couvrir. Aujourd'hui encore il a tenu à m'inviter au restaurant après une longue première semaine chargée pour apprendre à mieux me connaître et passer plus de temps avec moi en dehors du travail. Ma tante elle, insiste sur le fait que c'est un rencard même si je n'en suis pas si sûr. Elle n'a pas arrêté de me harceler de questions avant mon départ et m'envoie un message toute les 10mn pour savoir si tout se passait bien. Le temps en avait décidé autrement on dirait.

Les tonnerres se firent plus fort que jamais. Ruggero pressa sa main sur la mienne pour me rassurer sentant que je sursautais légèrement, ce geste m'apaisai automatiquement. Ni plus ni moins la pluie commençait à tomber. Notre vu était désormais brouillée par les gouttes d'eaux sur la pare-brise. J'essuyai de ma main libre la vitre couverte de buée pour voir la ruelle où l'on n'était. Mon pied gauche n'arrêtait pas de tressauter. J'avais une envie soudaine de descendre de la voiture et de danser sous cette pluie.

- Arrête toi !

Ruggero s'arrêta tout d'un coup à ma demande, le regard interrogateur. Je ne répondis rien et retire ma main de la sienne, enlève la ceinture de sécurité et sortis de la voiture. Les gouttes de pluies tombèrent progressivement sur moi jusqu'à me mouiller complètement de la tête au pied. Ma robe ressemblait à une serpillière et mes cheveux bouclés pouvaient être comparer à des nouilles à présenter. Les gouttelettes embrasèrent chaque parcelle de ma peau. Et j'étais là sur le trottoir les bras tendus dans ma plus belle robe comme une écervelée prête à attraper un gros rhume alors qu'elle doit travailler le lendemain.

Je me retourne et regarde Ruggero qui avait baissé la vitre pour m'observer. Les yeux pleins de confusion et le sourcil froncé, je lui fis signe de me rejoindre. Il n'hésita pas une seconde avant de venir se tenir en face de moi sa veste désormais sur mes épaules dénudées.

- Aller tiens, tu vas attraper froid.

- Tu dois certainement me prendre pour une folle maintenant.

- Non mais je ne te pensais pas si.....intense.

Je ris légèrement. Il n'avait pas tout à fait tort.

- Je suis désolé que notre après midi se soit passer ainsi, je veux dire si tendu, m'avoue t - il. J'aurai du me comporter de manière plus relaxe et être moi même. Au lieu de cela J'ai voulu la joué cool et ne pas trop forcé la conversation pour te mettre mal à l'aise.

- Ne t'en fait pas. J'ai également essayé de ne pas trop me laisser aller avant que tu ne me prennes pour une folle et que tu t'enfuies en courant.

Il rit face à ma remarque et secoues la tête d'amusement. Je suis heureuse qu'on est pu mettre les choses au clair lui et moi. Au moins, cela nous évitera de refaire les même connerie la prochaine fois.

- Mieux vaut tard que jamais. Que dirait tu si on reprenait à zéro.

- Je suis toute oui. M'accorderiez vous cette danse alors.

- Ce serait avec grand plaisir mademoiselle Sevilla.

Il ne se fis pas prier deux fois et s'avança d'avantage de ma petite personne. Nos visages étaient désormais à quelques centimètres près. L'une de ses main se lia à la mienne et l'autre se posa sur le creux de mon dos. Il m'entraîna dans une danse sans musique ou seul les battements proches de nos cœur se rythmaient à l'unisson avec la pluie. Je pose ma tête sur sa poitrine sans casser le rythme et il me serra d'avantage contre lui. Sa respiration résonnait dans mes oreilles et son rythme cardiaque était plus rapide désormais. La joie que je ressentais en ce moment équivalait à des milliards d'étoiles, tellement elle était grande.

Je relève légèrement la tête et mon regard s'attarda sur ses yeux. Ses beaux yeux noisettes qui luisaient lorsqu'ils s'encraient dans celui de mon émeuraude.

- Merci pour cette merveilleuse journée. Lui dis - je.

- Merci à toi d'être venu.

Il repoussa une mèche rebelle de mon visage mouillé et n'hésita pas à coller ses douces lèvres contre les miennes. Je devins paralyser sur le coup, laissant le temps à mon cerveau de traiter toute ses informations dans ma tête. Mon corps ne répondait plus de moi et mes actions n'étaient plus contrôlées. Essayant d'écouter mon cœur et de faire taire ma raison. Mes mains agissaient désormais toutes seules. Elles se fourrent directement dans ses boucles lisses et humides que je voulais toucher depuis un bon moment déjà. Ses mains toujours posées au creux de mon dos. Je répondis à son baiser avec la même passion qu'il me transmettait. J'avais l'impression de vivre un conte de fée où le couple principal fini par se réconcilier en s'embrassant sous la pluie. Mais dans mon cas, il s'agissait bien de la réalité, une réalité dont je ne voudrais jamais me défaire.

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Salut tout le monde !

Ce chapitre nous a tous laissé comme ça "🥺" non ?

En tout cas j'espère qu'il vous a plu.

N'hésitez pas à voter ou à commenter si c'est le cas.

Chanson inspirant le chapitre en description 👆

On se retrouve très vite pour le prochain.

Xoxo 😘

Long Story ShortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant