Le stresse. La seule chose, qui le rongeait depuis plus d'une demi - heure désormais. Son regard perdu au vif dans le soleil presque couchant. Sa montre, son seul ennemi contre le temps qui défilait à une lenteur extrême. Oui, c'était l'impression qu'il avait. Que le temps voulait lui faire perdre patience.
Le lieu qu'il avait si minutieusement choisi, n'arrangeait en rien la situation. La fête foraine, qui était si peu fréquenté, était presque noir de monde en cet instant. On aurait dit que tous les gens de la ville s'y étaient donné rendez - vous.
'Génial !', pensais - t'il avec ironie.
Chaque pas accéléré, lui valait le coup de coude d'un étranger tout aussi pressé. Chacun essayant tant bien que mal de faire tous les manèges avant la fermeture.
À sa droite, se tenait sa petite amie fermement pendue son bras évitant de perdre sa trace dans cette marée humaine, tandis que sa main gauche vérifiait si ses affaires étaient toujours bien présent dans la poche de sa jacket en cuir, il soupira de soulagement.
- Que dirais - tu si on allait au stand à peluche ? Lui susurre t'il doucement à l'oreille. Il n'est presque pas occupé. Peut être que si on se dépêchait un peu, on obtiendra les plus beaux.
Elle souris et hocha vivement la tête. Il savait qu'elle ne dirait pas non à une énième boule de laine au creux de son lit. Après tout, il arrivait toujours à la convaincre et en seulement quelques mots.
Sans plus tarder, sa main entraîna la sienne dans une brève course à l'autre bout de la foire. Dépassant les différents stands de couleur jaune et rouge constitués d'une queue folle vers celle qui contenaient les oursons en peluches. La forte musique, mêlée à la voix des forains essayant d'attirer les gens, s'étouffaient au rythme de leur respiration saccadée.
- Moins vite, il est juste devant ! Fit remarquer sa petite amie entre deux souffles.
Et effectivement ils étaient arrivés. Sans lâcher sa main, celle libre se mit à chercher le peu de monnaie qu'il avait mit de côté dans son portefeuille pour les attractions et conduit de l'autre sa compagne vers le stand pratiquement non - fréquenté. À leur arrivé, ils virent deux couples tentant leur chance. Et puis trois essais plus tard, ils s'en allèrent, le visage de leur compagne aussi déçus que celui d'un enfant qui n'avait pas eu sa collation. À croire qu'il ne s'agissait tout simplement pas de leur jour de chance.
Ruggero, de sa main libre, donna les pièces au forain et saisi la petite balle verte posée sur le comptoir.
Le but du jeux était de renverser à l'aide de cette dernière, la pille de tasses en plastique superposé les unes aux autres pour gagner une récompense. Il lança une première fois la balle mais elle n'en fit tomber que quelques - uns. Son regard se posa sur celui de sa petite amie et y vit une pointe de déception, masquée par un petit sourire encourageant. Il reporta son attention vers sa cible bien déterminé à lui faire plaisir. Il fit une nouvelle tentative et cette fois ci réussit à renverser tous ceux qui tenaient toujours debout.
- Lequel voulez - vous ? Demande le forain la mine lassée.
- Aller, choisi celui qui te plaît. Retorque Ruggero amusée par le visage suppliant de sa bien - aimée.
- Vraiment ?!, dit - elle de ses yeux verts pétillants.
Il hoche la tête.
Et sans hésiter, elle en choisit le plus gros. Le forain soupira et le lui tendit, non pas sans effort. Et elle le serra aussitôt dans ses bras.
- Garder le nous s'il vous plaît. On reviendra le chercher. Dit - il.
- Tu le promets ? Me demande elle en faisant la moue.
