Du haut de ses vingt-six ans, Ava Salvatore s'imaginait encore ce qu'aurait pu être sa vie si la faucheuse n'avait pas emporté ses parents et son frère. Elle se demandait aussi si elle n'aurait pas préféré elle aussi succomber à la grippe espagnole comme sa mère l'avait fait. Elle avait d'abord perdu son grand frère, James était mort durant la grande guerre il y'a de cela sept années. Sa mère, Adèle l'avait suivie dans la tombe quelques semaines après qu'ils aient appris le décès de James. Adèle Salvatore avait succombé à la grippe espagnole et malgré tous les soins qui avaient pu lui être prodigués, Adèle Salvatore n'avait pas combattu la maladie. Elle s'était laissée mourrir encore dévastée par la perte tragique de son fils. Laissant ainsi derrière elle, un père souffrant et une jeune fille totalement anéanti. Mais Ava Salvatore n'avait pas abandonné, elle s'était occupée de son paternel jusqu'à ce que lui aussi l'abandonne. La maladie l'avait lui aussi emporté, il s'était battu pour rester en vie, non pas pour lui mais pour elle. Pour Ava, il ne voulait pas laisser son trésor seul dans ce monde qu'elle connaissait à peine. Sir Richard Salvatore ne voulait pas laisser sa fille aux griffes malveillantes de son frère, Victor. Il savait que la vie de sa fille deviendrait un enfer si elle se retrouvait sous son aile.
- Tu dois trouver Polly Gray , elle s'occupera de toi c'est une très bonne amie et une personne bien. Ne te laisse pas prendre par ton oncle, ne te fait pas écraser Moineau. Tu es mon plus beau trésor, tu dois vivre... Avait soufflé son père avant de rendre son dernier souffle, lui laissant dans la main une pile de lettres. Pour la plupart adressées à Polly Gray, elle aurait dû la trouver immédiatement mais elle n'eut jamais le temps de savoir si elle avait obtenu une réponse à ces lettres, son oncle s'était déjà emparé d'elle.
Ce jour-là elle avait pleuré tout ce qui lui était permis de pleurer mais c'était la dernière fois que des larmes s'étaient échappés de ses paupières. Moineau, voilà le surnom qu'elle portait depuis qu'elle était enfant. C'était affectif, ce n'était en aucun cas péjoratif son frère avait commencé à l'appelait ainsi et ses parents avaient pris l'habitude de faire de même en sa mémoire.
- Tu crois que tu as le temps de rêvasser sombre idiote. Hurla alors mon oncle et je sortis de mes pensées brusquement tandis que mon oncle me regardait furieusement. Je devais monter sur scène dans quelques minutes, encore...
- Pardon mon oncle. Soufflais-je en baissant le regard.
Nous étions samedi soir, le cabaret était plein à craquer. Je savais que la plupart du public était des hommes et qu'ils étaient ici pour du bon temps. Buvant sans limite, les Hommes avaient besoin de bon temps durant ces temps si durs. Birmingham était plus pauvre que jamais mais le monde avait besoin de réapprendre à respirer, à vivre tout simplement... Tentant ainsi d'oublier la misérable vie qu'attendait chacun de nous en dehors de ce cabaret. Affublé de perle et de plume je savais qu'on attendait plus que moi sur cette scène. Je savais ce qu'on attendait de moi, je devais époustoufler ces hommes en quête de libération et de joie.
Le parquet de la scène craqua sous mes talons, la salle était totalement plongée dans l'obscurité. Les filles et les musiciens étaient prêts, nous n'attendions plus que la lumière. Et enfin celle-ci me révéla au public qui s'exclama avant même que nous ne commencions.
Ooh, oh yeah yeah
Ooh yeah yeah
I need a tough lover, yeah yeah yeah
I need a, a tough lover, woo
I need a, a tough lover, yeah yeah yeah
A tough lover, ooh yeahLa salle s'échauffa immédiatement, m'acclamant sans relâche. La lumière vint ensuite éblouir le reste des filles, celles-ci étaient beaucoup moins vêtues que moi. Les hommes ne savaient plus ou donner de la tête tandis que je continuais à chanter, les filles dansant autour de moi.
When he kisses me, I get that thrill
When he does that wiggle I won't keep still
I wanna a tough lover (yeah, yeah)
A tough lover (woo)
I need a tough lover (yeah, yeah)
Tough lover (hum, hum)En cet instant je me sentis libre, laissant libre cours à mon imagination et à ma voix. Autour de moi les filles exerçaient une chorégraphie parfaitement synchronisée.
The seven sisters got nothing on him
I'm talking about a lover who's fast as the wind Everyone will talk about how he got me fixed
It ain't voodoo, it's just that twist
He will be the greatest lover that ever come to pass Don Juan ain't got the half the chance
He's a tough lover (yeah, yeah)
A tough lover (woo)
He's a tough lover (yeah, yeah)
A tough lover (oh oh)
Hey, hey, he'yeah
He'll make me laugh, he'll make me cry
He'll be so tough he'll make Venus come alive
He'll do anything that he wants to do
Step on Jesse James's blue suede shoes, yeahMalgré la contrainte d'exercer mon talent sous la main tyrannique de mon oncle, donner ainsi du plaisir aux gens qui m'écoutaient me donnait tout de même une certaine satisfaction. La fin de la chanson allait bientôt sonner et je donnais tout pour le grand final, dansant moi aussi avec les filles.
A tough lover (yeah, yeah)
A tough lover (woo)
A tough lover (yeah, yeah)
A tough lover (hey yeah, yeah yeah)
A tough lover (yeah, yeah)
A tough lover (yeah, yeah)
A tough lover (oh oh)Puis ma voix cessa et les applaudissements retentirent en nombre, nous fûmes acclamés par chaque personnes présente dans cette salle et cela me réchauffa un instant le coeur. Jusqu'à ce que je croise le regard malsain de mon oncle. Je déchantai immédiatement mais n'affichai rien de mon malaise, gardant toujours un sourire sur mon visage. Je sortis de scène mais à peine eus-je mis un pied dans mes loges où je vis mon oncle, assis négligemment sur ma commode en bois.
- Quel joli spectacle que tu nous as encore fait ce soir ma jolie. Siffla-t-il en s'approchant dangereusement de moi. Je ne répondis rien, ayant trop peur des représailles.
- Cependant, il y'a quelque chose qui me met vraiment en colère, tu sais ce que c'est Ava ? Continua-t-il d'un air menaçant et je fis non de la tête, mes pieds ne quittant pas mes chaussures.
- Je dépense je ne sais combien de livres pour des vêtements et te voir ainsi couverte sur ma scène ! Désormais tu me feras le plaisir de mettre les vêtements prévus et non pas ses tuniques trop longues. Me menaça-t-il et avant même que je ne puisse esquisser un mouvement, il se mit à déchirer ma robe. Dévoilant ainsi le haut de mes cuisses, puis d'un geste brusque il écarta les pans de mon décolleté pour dévoiler ma poitrine.
- Voilà qui est mieux, tu ne trouves pas Moineau ? M'interrogea-t-il en appuyant sur le surnom.
- Maintenant change-toi, j'ai à faire et il faut que tu viennes pour impressionner mon client. Cracha-t-il avant de sortir de ma loge, me laissant tremblante et sens dessus dessous dans la pièce.
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My Dear Sadistic Highness [peaky blinders/Thomas Shelby]
FanficAva s'observait minutieusement dans le miroir. Son visage angélique ne portait pas de trace mais son corps était une preuve concrète de ce qu'elle vivait au quotidien... Elle n'était rien d'autre que le pantin de son oncle, chantant pour sa fortune...