Chapitre 18 - Nouveau départ

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Quelques jours étaient passés depuis Billy Kimber. Je n'avais pas revu Thomas depuis, j'étais trop impliquée dans les entrainements pour la réouverture du cabaret. Celle-ci avait lieu ce soir même. J'étais terriblement excitée de voir ce qu'allais devenir La Nuit Burlesque. J'avais vu au fur et à mesure l'endroit être transformé de toute part. Donnant plus de charme, de classe et de magie si j'oserais dire à cet endroit.

Assise dans ma loge, je finissais les dernières retouches maquillage. Malgré l'excitation je sentais à mes mains moites le stress monter en moi. Plus rien ne serait comme avant mais justement je n'avais plus de repère. C'était comme un saut de l'ange que j'allais revivre une seconde fois mais dans un contexte différent. Derrière le rideau en velours j'observais la salle qui était totalement remplie. Voir ça me réchauffa le coeur, le tout Birmingham était venu ici ce soir.

- Il y'a du monde n'est-ce pas ? Fit une voix derrière moi et je pus découvrir Thomas à mes côtés.

- Oui c'est le cas. Soufflais-je en continuant d'observer le monde dans la salle.

- Tu te sens prête ?

- Je suis nerveuse mais je suis heureuse de faire ça ! Souriais-je avec nostalgie.

- Ton public à l'air impatient Observa-t-il un léger sourire sur le visage.

Il s'approcha un peu plus de moi, me dominant de sa taille. Je portais un peignoir qui couvrait ma robe, voulant garder la « surprise » jusqu'au dernier moment.

- Je pense l'être autant qu'eux. Commentais-je en m'avançant un peu vers lui. Quelques centimètres seulement nous séparaient. Il y eut un moment de silence ou nous firent que nous dévisager.

- Tu as prévu de faire le show en peignoir ? Demanda-t-il soudainement brisant ainsi ce silence.

- Bien sûr que non, mais je risquerais de mourrir de froid sans ça et je garde la surprise jusqu'au dernier moment. Souriais-je lui offrant mon plus beau sourire.

- Tu ne vas même pas me la montrer à moi alors ? Déclara-t-il un air taquin sur le visage.

- Non, tu découvriras ma fabuleuse tenue en même temps que tout le monde Thomas ! Débitais-je en appuyant mon doigt sur son torse.

- Très bien, dans ce cas je rejoins de ce pas l'autre côté du rideau. Lança-t-il en réajustant un instant son costume. Cependant, il me dévisagea un instant avant de déposer délicatement ses lèvres sur ma joue, il me souffla des paroles d'encouragement à l'oreille puis il repartit au moment même ou toutes les danseuses rentraient sur scène.

- Thomas ? Criais-je pour couvrir le bruit que faisait les danseuses. Il se retourna et attendit que je poursuive. Mais au lieu de dire quoique ce soit, je défis en vitesse la ceinture de mon peignoir et ouvrit en grand les pans de celui-ci. Lui permettant ainsi de voir ma tenue, il eut un rire léger avant de prononcer « waw » et de partir définitivement de la scène. 

Je donnai mon peignoir à quelqu'un et me mit en place. Les danseuses se mirent en place elles aussi. Après un mouvement de tête de ma part, le rideau se leva et le show put enfin commencer. J'avais l'impression de donner une seconde vie à La Nuit Burlesque. Les règles n'étaient plus les mêmes, je n'aurais pas besoin de faire la salope auprès d'hommes écoeurant. Je pris enfin réellement plaisir à faire ce que je faisais.

Après une pure soirée de folie, les gens partaient petit à petit, la salle se vidant quasiment. Je continuais à jouer du piano pour les dernières personnes encore présentes. Surtout des membres proches de la famille Shelby. La fête battait son plein et les bouchons de champagne tombaient au sol comme des mouches. La soirée avait été un pur succès, l'ambiance était bien différente d'avant. J'avais l'impression que ce lieu qui avait pourtant abrité mes pires cauchemars était désormais devenu quelque chose de meilleur. J'oserai même dire saint... C'est sans doute totalement délirant de donner un tel adjectif pour un lieu dédié à l'alcool, à la perversion et la distraction. Mais c'était un endroit ou je me sentais bien désormais, je me sentais véritablement chez moi, enfin. Être ici ne représentait plus une menace, plus personne ne m'obligerait à me prostituer ou à être ce que je ne suis pas. Le moineau avait enfin libéré l'entrave qui pesait sur ses ailes.

Voilà ce que j'avais ressentit ce soir, j'avais enfin l'impression que ma vie prenait un nouveau tournant. Et ce grâce à la famille Shelby, s'ils n'étaient jamais intervenus, je serai à l'heure actuelle en train de servir d'échappatoire à des hommes contre mon gré. Mais non j'étais ici à Birmingham, sans famille certes mais quelque chose me disait que j'en avais trouvé une autre désormais. Une famille qui veillerait sur moi et pour qui sans doute je serai capable de donner jusqu'à la dernière goutte de mon sang.

Je sortis de mes pensées lorsque Thomas prit la parole. Je l'observais en silence, regardant ses mimiques, ses rictus, comme il semblait à l'aise ainsi en public. Je n'entendais pas vraiment ses paroles, j'accrocha seulement son regard lorsqu'il leva son verre vers la scène, vers moi. Je leva à mon tour ma coupe de champagne, un sourire sur le visage. Ne relâchant pas son regard, jusqu'à ce que je sois déconcertée par John, me criant depuis la foule de chanter une autre musique.

Chose que je fis avec le plus grand plaisir, comment pourrais-je refuser d'exercer ma passion auprès d'un public aussi charmant. À peine les dernières notes achevées que tout le monde m'applaudissait avec force. 

My Dear Sadistic Highness [peaky blinders/Thomas Shelby]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant