Chapitre 12 - La Nuit Burlesque

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À peine je sortis de la salle de bain qu'un petit cri sortit d'entre mes lèvres, Thomas était assis sur mon lit et semblait observer des bibelots qui trainaient sur la commode. Il releva vivement la tête mais ne sembla nullement gêné par ma tenue ; une serviette de bain.

- Putain ! Éructais-je en serrant automatiquement la serviette autour de mon corps.

- Je ne voulais pas te faire peur. Dit-il d'un ton plat, il se leva et se tourna me laissant sous entendre que je pouvais enfiler un vêtement.

Rapidement ma serviette tomba au sol tandis que je m'empressais de fouiller dans mes affaires pour m'habiller. Vivement j'enfilais une chemise trop grande pour moi pour couvrir mon corps nu. Puis il se retourna après que je me sois raclée la gorge.

- Qu'est-ce qui t'amène ? L'interrogeais-je après quelques secondes de silence.

- J'ai réfléchi à ta proposition et après ce qui c'est passé aujourd'hui, il est clair que tu es apte à travailler avec nous. Déclara-t-il en reprenant sa place sur mon lit tandis que je restais debout devant lui.

- Qu'est-ce que tu voudrais que je fasse ? Demandais-je en acceptant la cigarette qu'il me tendait. Il craqua une allumette et je me baissa à sa hauteur pour qu'il allume la barre de nicotine. Son regard habituellement froid capta le mien l'espace de quelques secondes avant que je ne me recule à nouveau.

- Je pense que t'as proposition de chanter la nuit comme tu le faisais avant est une très bonne idée, tu pourrais ramener énormément d'argent. Tu sais comme moi maintenant que nous avons de nombreux ennemis mais tu as du sang froid, tu sais réagir. Et comme tu le dis si bien, personne ne soupçonnerait la jolie chanteuse n'est-ce pas ! La journée tu peux bosser au centre des paries, parfois tu auras des missions spéciales mais ça, ça reste encore à voir. Ça te convient ? M'expliqua Thomas en scrutant ma réaction, évidemment que ça m'allait mais une question me brulait les lèvres sans que je n'arrive à la prononcer.

- Oui, oui c'est parfait. Répondis-je simplement.

- Je sais à quoi tu penses, évidemment tous ce que ton oncle te faisait endurer avant n'est plus d'actualité. Jamais tu n'auras à subir ce qu'il te faisait subir, tu chantes ce que tu veux, danses comme tu veux, t'habilles comme tu veux et baises qui tu veux. Débite-t-il avant d'écraser sa cigarette dans un cendrier et un soupir de soulagement sortit d'entre mes lèvres.

- Merci Thomas. Soufflais-je tandis qu'il se levait pour quitter la pièce.

- Tu es une Peaky Blinders maintenant Ava, ta vie va changer ! Maintenant habille toi, on va au cabaret, il faut qu'on mette de l'ordre, demain on ouvre ! Dit-il avant de quitter définitivement ma chambre et je m'effondre sur mon lit.

Il a raison, ma vie était en train de changer du tout au tout sans que je n'y fasse réellement attention. J'étais heureuse de ce changement, je vivais enfin, je réapprends à respirer par moi- même. Je n'avais pas inclus dans ces changements les armes, le sang, la violence mais j'aimais ça malgré moi. Je secoua la tête pour sortir de mes pensées puis m'habilla, il était temps pour moi de retourner à La Nuit Burlesque.

Le trajet se fit en silence, je triturais mes mains un peu anxieuse de revenir au cabaret. Bien que ce lieu soit synonyme d'emprisonnement, il est aussi le lieu ou j'exerçais ma passion, ou lorsque je chantais je me sentais libre, c'était certes sur une poignée de minutes avant de revenir à la vie normale mais c'était jouissif. Maintenant ça pourrait l'être constamment,voir plus. Je m'arrêta net devant la porte, observant avec attention la façade du cabaret. Je n'y avais jamais vraiment fait attention, c'est charmant et classe.

- Tu veux toujours travailler ici ? M'interrogea Thomas en me fixant.

- Et comment... Répondis-je avant d'entrer d'un pas vainqueur dans mon ancienne prison. Je me sens comme un phénix qui renait de ses cendres. La sensation est indescriptible, incroyable. J'ai beau revoir certains passages marquants de mon existence, je ne me sens que plus forte. De toute évidence les Peaky Blinders ont déjà bien remis aux gouts du jour le cabaret, il a été nettoyé et re-décoré de fond en comble.

Sans vraiment m'en apercevoir mes pas s'accélèrent jusque mon ancienne loge, je crains de voir la pièce totalement vide, ne portant plus aucunes traces de mon passage. Mais quand j'entre dans celle-ci c'est avec soulagement que je remarque que rien n'a bougé, comme si je n'étais jamais partie. Le lit dans lequel je dormais chaque soir installé dans le coin est encore défait, comme si je venais d'en sortir.

- Tommy a demandé à ce que personne ne dérange cette pièce, il a dû se dire qu'un jour tu voudrais revoir tout ça. Entendis-je derrière moi, John.

- Merci, il a bien fait, j'irais le remercier après. J'ai beau avoir été enfermé ici durant plusieurs années, cette pièce rassemble quand même de bon souvenirs pour moi. Soufflais-je en passant mes doigts dans le tissu fin de mes tenues.

- Il faudra que tu t'en rachètes de nouvelles pour monter sur scène, je verrais avec Polly pour que tu ailles voir une modiste en urgence. Continue-t-il en m'observant.

- Monter sur scène, j'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas chanté devant un public. Marmonnais-je un sourire nostalgique sur les lèvres.

- Et bien c'est le moment non ? Il faut bien que tu t'entraînes pour l'ouverture de demain soir, Tommy veut que tout soit parfait et je suis sûr que les gars seront contents d'avoir un peu de musique ! Sourit-il en me fixant dans le miroir face à nous.

- Tu crois ? Demandais-je hésitante.

- J'en suis sûr, aller en scène ! Rigole-t-il avant de quitter ma loge.

My Dear Sadistic Highness [peaky blinders/Thomas Shelby]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant