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      J'avais l'impression qu'il s'était écoulé des mois depuis l'attaque, alors que seulement quelques jours s'était passés. J'avais passé ces derniers dans les ténèbres, les cris, et les pleurs. Et quand j'appris que j'allais peut-être habiter à l'internat avec ma classe, cela fut comme un souffle nouveau dans mon âme et dans mon esprit. Nous allions ainsi avoir la visite de professeurs pour expliquer ce fait-là à nos parents.
      Joint à cette nouvelle se trouvait une autre bonne nouvelle: la récupération de Bakugou, via un message de UA. Lorsque je l'appris, cela me mit du baume au coeur, d'autant plus que je m'en voulais toujours de n'avoir rien fait lors de son enlèvement, et j'avais hâte d'aller le voir pour m'excuser.
      <<Tu n'iras pas.
     -Quoi ? je m'exclamai. Pourquoi ?
     -UA est trop dangereux. Ils sont sans cesse attaqués.
     -Ah, parce que vous voulez préserver mon corps mais pas mon mental ? je rétorquai.>>
      Mes parents firent le silence. Il était hors de question que je reste dans cette maison ou je deviendrai folle.
      <<J'irai, c'est tout.
      -Ce n'est pas toi qui décide, annonça fermement mon père.
     -Nous sommes inquiets pour toi, continua ma mère.
     -Ah ! La bonne blague ! Vous seriez inquiets pour moi, vous arrêteriez de vous battre comme des gamins de 8 ans ! Je me sens mieux à UA alors laissez-moi y aller !
     -Non, finit mon père. >>
      C'était mal parti.

      On toqua à la porte et j'allai ouvrir. Monsieur Aizawa se trouvait sur son pas, plus soigné que d'habitude. Je lui souris et l'invitai à rentrer. On s'installa à la table du salon, mes parents en face de moi et de mon professeur. Ma mère lui offrit à boire et commença alors le débat. Aizawa prit la parole:
      << Nous avons bien pris acte de la vanité et de l'orgueil dont nous faisions preuve, et, ce faisant, nous reconsidérons nos positions, et ce que nous pouvons élaborer afin de pallier à tous risques potentiels. Pourriez-vous, une fois de plus, nous accorder votre soutien et nous confier votre fille ? Je fais le serment, en tant que héros et professeur, d'élever Mlle Genkaku à un rang de héros sans pareil.
     -Non, annonça mon père. Désolé, mais c'est trop dangereux.>>
      Je ne pus m'empêcher d'intervenir:
      <<Papa...
       -Non Lilas, me coupa ma mère. Nous en avons déjà parlé.
     -Et justement !
     -Nous avons créé ce système d'internat pour que votre fille soit justement en sécurité, intervint Aizawa.
     -Je sais, continua mon père. Et bien qu'elle n'ait pas été blessée, vous avez essuyé déjà plus d'une attaque de vilains.
     -Mais si tu me demandais un peu ce que je veux pour une fois, hein ? m'écriai-je en me levant de ma chaise. Je ne resterai dans tous les cas, pas dans cette maison. Je fuguerai au pire des cas !
     -Lilas ! murmura entre ses dents ma mère.
     -Non ! continuai-je. J'en ai assez, qu'on ne me demande jamais mon avis. Je devrais pouvoir y aller, car entre nous trois, l'adulte, c'est moi ! >>
      Mr Aizawa ne savait plus où se mettre, je le voyais bien. Mais pour qu'ils acceptent j'étais obligée de batailler devant lui. Mes parents étaient intransigeants sur l'apparence, et c'est d'ailleurs l'une des raisons du pourquoi ils étaient restés si longtemps ensemble.
      Et d'ailleurs, j'eus raison, car mon père accepta dans un soupir las.
      Je raccompagnai Aizawa jusqu'à la porte, et avant qu'il ne parte, je m'excusai pour mon comportement. Il ne m'en voulut pas, et après des jours où je me sentais seule, avoir une présence comme lui, même pour cinq minutes, me faisait du bien.

Ce n'est pas graveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant