The other side... - En pause -

- Chapitre 6 -

Le mardi, j'avais hâte de revoir monsieur Akane.
C'est le seul jour où on peut vraiment se parler à la fin du cours...
Mais en attendant dans la salle de classe, pendant la pause du midi, un surveillant est venu pour nous annoncer que l'on n'allait pas avoir cours avec monsieur Akane.

« Ah ! Et est-ce qu'il y a un certain... Yoon... Yoon-Yi ici ?
- Euh... oui... c'est... c'est moi... dis-je d'une toute petite voix en levant la main.
- Tu vas devoir me suivre, prends tes affaires. »

Des remarques se firent de plus en plus entendre à chaque fois que je rangeais une affaire dans mon sac.
J'avais si peur...
Je n'avais jamais été demandé par un surveillant...
Il y a un problème avec l'orphelinat ?

Il m'emmena vers le bureau du principal et je me mis à stresser encore plus.
Que s'est-il passé à la fin ??
Et là, assis devant la porte du bureau, monsieur Akane qui regardait dans le vide, sans savoir quoi faire.
C'est là que je compris qu'il était dans les ennuis à cause de moi.
Il releva la tête et sortit un imperceptible petit "Yoon-Yi... je suis désolé..."
J'eus envie de pleurer mais je devais rester calme.
On me fit entrer dans le bureau sans attendre et le principal me demanda de m'asseoir.

L'atmosphère était très pesante, j'avais très mal à la tête à cause du stress.

« Cet entretient sera enregistré. Tout ce que vous direz pourra potentiellement ou vous incriminer ou incriminer monsieur Akane. Vous savez pourquoi vous êtes là, n'est-ce pas ?
- Je... je le devine assez facilement...
- Laissez-moi quand même vous rafraîchir la mémoire, jeune homme. »

Il tourna son ordinateur vers moi et me montra une vidéo où on me voyait crier à monsieur Akane de me lâcher pendant qu'il me tenait dans ses bras et que je le frappais.
Je me pétrifiai.
Je ne pensais pas qu'il y aurait une vidéo.
Et vu de l'extérieur on pourrait complètement croire à un attouchement...
Monsieur Akane risque plus que juste perdre son travail.
Il risque peut-être la prison à ce niveau là.

« Une élève dont je tairais le nom a prit cette vidéo dimanche en début de soirée. Ça vous revient ?
- Oui, bien sûr que je sais que c'était dimanche.
- C'est tout ce que vous trouvez à dire ? Il vous force à vous enlacer il me semble.
- ... pas exactement monsieur le principal. »

Il sembla surpris.

« Cela ne sert à rien de protéger ses agresseurs.
- Ce n'est pas un agresseur.
- Ce n'est pas beau de mentir.
- MAIS JE NE MENS PAS !! criais-je en me levant de ma chaise. »

Le principal sembla particulière choqué.

« Hum... excusez moi... dis-je en me rasseyant. C'est juste que vous me faites venir alors que vous avez déjà votre propre avis sur la question et que vous n'acceptez pas la vérité quand elle se présente à vous. Je sais mieux que vous ce que j'ai vécu, vous ne pensez pas ?
- Vous n'avez pas tort... »

Il réfléchit un moment.

« Mais nous sommes bien d'accord qu'il vous enlace ?
- ...
- Sommes nous d'accord ?
- Je ne peux pas le nier.
- Dans ce cas pourquoi lui disiez-vous de vous lâcher ? »

Il ne sait rien.
Et je n'ai pas envie de dire que j'ai juste peur des hommes adultes.
Mais pour le bien de monsieur Akane, je crois que c'est important que je le dise.
Mais je ne veux pas que l'information circule.
Pourvu que cet homme saura resté discret...

« Si je vous parle, vous accepteriez de mettre dans le dossier que j'ai voulu garder certaines informations confidentielles ?
- Tout dépendra des informations...
- ... dans ce cas je ne dirais que les informations que je peux laisser dans le dossier. »