- Chapitre 15 -

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Je me levai de mon lit à six heures, comme d'habitude.
Je marchais nonchalamment dans mon appartement et changeais tranquillement mes bandages dans la salle de bain, je me préparais ensuite comme chaque matin, fis mon repas du midi puis partis de chez moi.
Je fis le même trajet dans ces petites rues japonaises... ce même trajet que je fais depuis dix ans.
Pourquoi rien ne change jamais avec moi ?
Parfois, la routine me pèse...
Pourtant depuis que monsieur Akane est revenu dans ma vie, je regrette les moments que je passais tranquillement au salon de thé.
Avec lui, chaque journée est différente, il ne fait jamais la même chose.
Le temps de mes calmes journées de travaille est bien loin...
Mais quand je rentre, j'aimerais que quelqu'un me taquine comme il le fait...

Je ne suis jamais heureux.
Jamais.

J'aimerais connaître au moins une fois ce que c'est que le bonheur pendant une journée complète.
Juste vingt-quatre petites heures...
Qu'au travail il n'y ai plus monsieur Akane, que Sara soit là pour m'épauler, que j'ai une maison avec quelqu'un qui m'attende le soir, que j'ai un chien qui me fasse la fête quand je passe le pas de la porte...
Mais si j'y goûte un jour, quand je perdrais tout, je retomberais de tellement haut que je ne risque peut-être de ne pas me relever.
De toutes façons, je perds toujours tout à la fin.

J'arrivais sans trop m'en rendre compte dans la rue de mon lieu de travail, mais quelque chose me figea : je vis quelqu'un devant l'entrée.
C'est tellement inhabituel que ça me fit peur.
On m'attend ?
Ou bien est-ce juste un bourré qui n'est pas rentré chez lui ?
Un homme ou une femme d'ailleurs ?
Quelqu'un de grand, très grand, mais avec des cheveux longs...

Je m'approchais avec méfiance et je me rendis compte que ce n'était que monsieur Akane.
Je me détendis un peu et lui criai à une petite dizaine de mètres :

« Mais qu'est-ce que vous faites ici ?? Il est six heures et demie ! Vous n'avez pas un travail ?!
- Je voulais qu'on parle. Qu'on parle sérieusement. »

Il me fit reculer d'un pas.
Ses yeux étaient quelque peu ternes et froids.
Il était sûr de lui, confiant.
J'en eu peur un instant mais finis par dire tout en m'avançant :

« Revenez à l'heure d'ouverture, le salon de thé est fermé pour l'instant.
- Non, je ne veux pas attendre qu'il y ai des clients pour qu'on parle. Je veux avoir une discussion juste avec toi. »

Il était plus assuré et plus sérieux que d'habitude.
Je soupirai et levai la grille en fer devant la devanture.
J'ouvris la porte et lui dis d'entrer, ce qu'il fit.
Je refermais doucement la porte et j'entendis immédiatement dans mon dos le feulement de Furēku.
Je me retournai plutôt détendu et je soupirai.
J'ai l'impression que c'est une habitude maintenant qu'elle veuille attaquer monsieur Akane dès qu'ils se croisent.

« Elle vous déteste on dirait, dis-je en faisant un sourire un peu amusé.
- C'est pas très drôle... je suis quand même un client régulier...
- Vous êtes aussi le pire ennemi de la maison, elle doit le ressentir, c'est tout. »

Il ne répondit rien et je pris le chat dans mes bras pour l'emmener à l'étage, loin de monsieur Akane.
Je redescendis et l'atmosphère était pesante.
Je n'étais pas à l'aise.
Je m'appuyais le dos contre le comptoir et faisais face à monsieur Akane.
Ce dernier restait au milieu de l'entrée, sans dire quoique se soit, le regard dans le vide.

« Vous vouliez me dire quoi ? Je n'ai pas toute la journée devant moi. »

Il ria doucement.

« Qu'est-ce qui vous fait rire ? demandais-je sèchement.
- Je sais juste que c'est un mensonge. Tu n'as pas tant de clients le matin, et puis nous ne sommes même pas à l'heure d'ouverture.
- Ça n'empêche pas le fait que j'aimerais que vous me disiez vite ce que vous vouliez me dire. J'ai des choses à faire avant l'ouverture. »

The other side... - En pause -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant