- Chapitre 9 -

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Je fus surpris.
Je lui mens ?
Mais depuis combien de temps je lui mens ?

« Pourquoi tu m'as dit que tu allais bien alors que tes yeux n'ont plus d'éclat...? »

Mes... mes yeux...?
Ils ont toujours été noirs, sans lueur...

« Tu as toujours cette mauvaise habitude de garder tes émotions pour toi... Je te l'ai dit il y a longtemps, mais si tu continue, quand ça va exploser, tu referas des crises de colère où tu vas frapper...
- Je n'ai jamais frappé personne à part vous. Foutez moi la paix maintenant. Partez.
- Jun, tu esquive encore le pro-
- PARTEZ PUTAIN ! QU'EST-CE QUE VOUS COMPRENEZ PAS ?? FRANCHEMENT COMMENT FAUT QUE JE VOUS LE DISES POUR QUE VOUS ÉCOUTIEZ ?! »

Il ne dit rien et moi je me crispai.
Je l'entendis se lever et il me dit doucement :

« Si c'est vraiment ce que tu veux... »

Et il partit.
Il partit encore une fois...
Mais va t'il revenir la prochaine fois ?
Demain va t'il revenir ?
Y'aura t'il au moins une prochaine fois ?
Pourquoi je me sens si nul ?
Pourquoi je me sens ridicule comme ça ?
Je fis un rire nerveux.
Moi qui avant ne voulais plus jamais le revoir, pourquoi je veux qu'il y ai une prochaine fois ?
Pourquoi j'ai été si froid ?
Pourquoi je ne lui ai pas souris une seule fois ?

Il n'était pas spécialement méchant...

Je ramassai les bouts de l'assiette que j'avais cassée tout en ruminant ce qu'il venait de se passer.
S'il avait été à ma portée, est-ce que je l'aurais frappé encore une fois ?
À l'époque je n'étais qu'un gamin bien plus petit et chétif que lui alors maintenant que j'ai grandi est-ce que je l'aurais blessé ?
Si je refrappe quelqu'un aujourd'hui... ça risque de mal finir.

« Aïe ! »

Je m'étais encore recoupé...
Combien j'aurais de coupures à la fin...?

La journée passa assez lentement.
Je rentrais chez moi après le service.
J'habitais un appartement à deux rues du salon de thé.
En rentrant, comme toujours, l'endroit était vide et sombre.
Rien ne bougeait...
Personne ne me disait bonsoir en rentrant...
L'orphelinat me manque un peu quand je ne vois personne dans cet appart.
Mais c'est bien la seule raison pour laquelle ça me manque.

En fait, quand j'étais plus jeune, je m'imaginais qu'à vingt-cinq ans je serais un gars accompli avec une maison en campagne, des animaux et une famille...
Mais de tout ça, je n'ai que les animaux.
Et ils ne sont même pas chez moi...

Je m'avançai vers mon lit mais je m'arrêtais pour regarder ma cuisine.
Hum... j'ai faim.
Je marchai jusqu'au frigo.
J'ai juste assez pour demain midi.
Je peux pas me permettre de ne pas manger à midi.
Tant pis pour ce soir.

Je me relevai et pris mon téléphone dans les mains.
J'ai envie de parler à Sara.
Je l'appelai mais elle ne décrocha pas.
En même temps, il est minuit passé, elle doit dormir...
Je laissais quand même un message vocal :

« Ouais, salut... il... il s'est passé quelque chose aujourd'hui au salon. Ne te tracasse pas, ce n'est pas grave, mais rappelle moi quand tu peux, j'ai vraiment besoin de parler. »

Et je raccrochai.
J'allais me coucher mais je ne trouvais pas le sommeil.
Et puis les heures passèrent.
Je ressassais en boucle les événements d'hier...
Mais mon téléphone sonna, ce qui me fis sursauter.
C'était Sara.
Il était déjà six heures du matin ?
Je répondis.

« Désolée, j'étais endormie... Tu voulais m'dire quoi ? T'es blessé ? Il s'est passé un truc avec les chats ?
- Ne t'inquiète pas, tout vas bien... c'est juste... »

The other side... - En pause -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant